Plus de 70% des établissements sanitaires privés sont illégaux. Autrement dit, seulement 3 cliniques privées sur 10 sont autorisées et exercent de façon légale.
C’est la déclaration faite par un médecin en service à la Direction nationale de la santé.
S’appuyant sur un rapport de l’Union européenne et celui 2013-2014 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un médecien a révélé que sur plus de mille établissements sanitaires privés, moins de trois cent (300) sont autorisés. «Sur 700 centres de soins infirmiers, 401 se sont révélés illégaux. Sur 100 cliniques chinoises recensées, 70 sont illégales», a confié le médecin.
Il a déclaré que cette situation déjà pesante est accentuée par une concurrence déloyale, une installation anarchique d’établissements illicites, un exercice illégal de la médecine, un dumping favorisé par certains partenaires… Malgré cet écosystème défavorable, le secteur privé de la santé est conscient des enjeux socio-économiques caractérisés ces dernières années par une arrivée massive d’investisseurs étrangers au Mali, un niveau important de financement dans le secteur de la santé, une libre circulation et un droit d’installation dans les pays de la Cedeao.
Il est impératif que la réflexion soit menée, car un système de santé fort se définit par une complémentarité entre les secteurs sanitaires hospitaliers privés et publics. Il faudra donc une réforme hospitalière pour assainir le secteur sanitaire privé et de le développer, de sorte à réduire les évacuations sanitaires dans les pays de la sous-région ou en Afrique du Nord.
Et pour ce faire, Il faut que nous ayons de plus en plus de cliniques de qualité, avec d’excellents plateaux techniques. Il urge aussi de se pencher sur le cas des médecins fonctionnaires qui jonglent entre le public et le privé au détriment du secteur public. Pendant qu’on attend un spécialiste pour une intervention au CHU Gabriel Touré, celui-ci se trouve dans une clinique privée. Cela n’est pas bon. Le vagabondage entre le secteur public et le secteur privé pénalise le secteur public.
Face à cette situation, que fait l’Ordre des médecins du Mali pour mettre fin aux activités des cabinets illégaux ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à assainir le secteur ? A quoi sert-il donc, s’il doit cautionner le désordre dans un secteur qui est très crucial pour le développement d’une nation ?
Paul N’GUESSAN
Source: Le Prétoire