La Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO réunie ce dimanche 9 juillet en Guinée Bissau a constitué un groupe de travail de trois présidents pour approfondir les réflexions sur le retrait de la MINUSMA et sur toutes les questions de sécurité qui y sont liées. Également sur l’insécurité, en général dans l’espace, les chefs d’État envisagent de s’appuyer sur les moyens locaux en remettant à jour la Force en Entente de la CEDEAO.
Les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont tenu ce dimanche leur 63e session ordinaire en Guinée-Bissau. La situation sécuritaire ; la monnaie unique ; la libre circulation ; la situation au Mali avec le retrait de la MINUSMA ont été, entre autres, sujets évoqués lors de ladite rencontre des Chefs d’État de l’organisation sous régionale.
Concernant notre pays toujours suspendu des organes et instances de la CEDEAO, la conférence des dirigeants de l’espace communautaire s’est prononcée sur le retrait de la MINUSMA de notre pays qui a commencé le 1er juillet dernier et devrait se parachever le 31 décembre de l’année en cours. La décision a été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 30 juin dernier sur demande des autorités maliennes au motif que la Mission onusienne, en son état, ne répondait pas aux attentes du Peuple malien.
Sur cette décision ainsi que la présence d’armées privées étrangères (allusion faite à Wagner) pour la paix et la sécurité dans l’espace CEDEAO, la Conférence a mis en place un Groupe de travail présidentiel composé du Bénin, de la Guinée-Bissau et du Nigeria pour approfondir les réflexions sur ce retrait de la MINUSMA et sur toutes les questions de sécurité qui y sont liées.
« Ce groupe de travail accompagnera également les médiateurs de la CEDEAO pour poursuivre le dialogue avec les autorités de transition des États membres concernés », précise le communiqué conjoint, en indiquant que le président de la Commission doit soumettre, dans un délai de 90 jours, une proposition relative à un mécanisme approprié de réponse aux deux préoccupations.
Par ailleurs, la conférence a exhorté les Nations unies et les autorités maliennes à faciliter diligemment le mouvement des contingents des États membres de la CEDEAO et leurs équipements déployés au Mali, dans le cadre du retrait de la MINUSMA.
Ainsi, contre l’insécurité dans la région, les chefs d’État envisagent de s’appuyer sur les moyens de l’espace pour y parvenir. A cet effet, ils ont instruit la Commission dans le cadre de sa réflexion sur l’ECOMIG, de prendre en compte la nécessité urgente de renforcer les efforts en cours, concernant la réforme du secteur de la défense et de la sécurité (RSDS), ainsi que la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparation (TRRC).
A cet égard, la lutte contre le terrorisme sera au cœur de la stratégie de croisade contre l’insécurité qui affecte plusieurs pays de l’espace CEDEAO et demeurant une menace existentielle à la paix, à la sécurité et à la stabilisation de la région.
Là également, la volonté des chefs d’État est de compter sur les moyens de l’organisation sous régionale en proposant l’activation rapide d’une force cinétique dans le cadre de la Force en attente de la CEDEAO pour un appui contre les terroristes. Sauf que cette initiative avait été développée, mais elle n’a jamais pu être opérationnelle conformément à ses objectifs pour faute de moyens financiers notamment.
Abordant les transitions politiques en cours dans trois de ses membres à savoir : le Mali, la Guinée-Conakry et le Burkina Faso ; la conférence des responsables de la CEDEAO a félicité les efforts dans ces États en vue du retour à l’ordre constitutionnel sans pour autant lever les sanctions prononcées contre eux consécutives aux coups d’État.
« La Conférence prend note de la tenue du référendum constitutionnel au Mali, qui marque une étape majeure dans le cadre de mise en œuvre de la feuille de route de la transition et un pas important vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans cet État membre », salue la conférence, tout en appelant au respect des engagements par l’organisation d’un processus de transition de manière transparente, inclusive et consultative, avec l’ensemble des parties prenantes.
« La Conférence engage vivement les États membres concernés à diligenter les mesures requises en vue de l’opérationnalisation rapide des mécanismes conjoints de suivi et évaluation de la Transition convenus avec la CEDEAO », indique le communiqué conjoint.
La conférence enjoint en outre à la Commission « de faire en sorte de faciliter la fourniture d’un soutien en matière de sécurité et d’aide humanitaire aux trois États membres, afin d’assurer la mise en œuvre effective des échéanciers de transition ».
Les autorités de la transition après le référendum disent travailler pour le respect du chronogramme, même si certaines dates seront repoussées comme les élections des collectivités.
« Avec l’organisation du référendum, la transition n’a plus d’excuse pour aller aux élections », ont estimé plusieurs responsables politiques du Cadre d’échanges.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin