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Stade malien de Bamako : La descente aux enfers

Le Stade malien de Bamako amorce depuis quelques moments une descente aux enfers. L’expression n’est destinée à faire le procès de qui que ce soit, mais elle traduit la situation catastrophique du club, qui va tout droit au fond du gouffre. Et pour cause ! L’analyse de la gestion du club, depuis le départ forcé du bureau dirigé par Me Boubacar Karamoko Coulibaly, permet de comprendre que les soi-disant sages n’ont pas agi en conformité avec leur statut. Comment démettre un bureau légal au motif que son mandat est arrivé à terme et brandir la Covid-19 pour différer l’assemblée générale ? Pourquoi ne pas laisser ce comité exécutif jusqu’à ce que toutes les conditions soient réunies pour le renouvellement de l’instance dirigeante du club ? Pis, les sages ont profité de cette brèche pour mettre en place une coordination pour gérer le club. Du jamais vu dans l’histoire de l’administration d’une équipe. Depuis lors, on assiste à une dégringolade du Stade malien de Bamako. Cheick Diallo, dès sa prise de fonction comme coordinateur, a limogé l’entraîneur Djibril Dramé à deux mois de la Ligue des champions. L’homme n’avait concédé aucune défaite durant la saison précédente. Le coordonnateur fit appel à un technicien nigérian, qui n’a même pas pris fonction. Après un bref séjour à Bamako, il est appelé pour d’autres postes dans son pays. Un autre coach ivoirien, recruté pour colmater les brèches, est remercié après l’élimination du Stade en Ligue des champions. Nouhoun Diané a redressé la barre avec un doublé. Pour cette même saison, des joueurs étrangers recrutés n’ont pas évolué en temps normal pour être utiles.  Cette année le comité exécutif a engagé un entraîneur français (quel complexe !) qui dirigeait l’équipe à partir de la tribune parce qu’il ne répond pas aux critères techniques pour coacher un club en compétition internationale. Ce Blanc est viré après la double élimination du Stade en Ligue des champions et au tour de cadrage de la Coupe Caf. Encore des millions jetés par la fenêtre.

n 1984 à la faveur du parcours honorable des Blancs de Bamako en Coupe Ufoa, le doyen Djibril Traoré  de l’ORTM a réalisé un reportage inédit sur le Stade malien de Bamako. Pour la circonstance, il a interviewé les dirigeants, les joueurs et des supporters. L’intervention du président Mody Sylla nous a émus ce jour-là malgré notre jeune âge. A un moment, le vieux a versé des larmes parce qu’il a posé la question de savoir ce que le Stade malien de Bamako deviendra dans l’avenir ?

Et aujourd’hui le club se trouve dans quelle posture ? Les présidents feu Fousseyni Diarra, Mamadou Makadji et Mody Sylla se remueront sûrement dans leurs tombes. Le grand Stade, auquel ils ont consacré leur temps, leur énergie, leur fortune… est en train de tomber dans les ténèbres. Pour honorer la mémoire de ses anciens, Mahamadou Samaké dit Sam Diéma, seule autorité morale crédible, va-t-il accepter que le Stade malien tombe dans une telle situation ? Dommage !

Le Stade malien, club prestigieux, bat de l’aile. Il est en train de devenir une véritable déception pour ces nombreux supporters. En ce début de championnat, le club peine à aligner les bons résultats au point de créer une tension du côté des supporters vis-à-vis du comité exécutif dirigé par Cheikh Fantamady Diallo. Tout a été déclenché par l’élimination du club au tour de cadrage de la Coupe Caf. Cette élimination s’explique par la mauvaise gestion de l’administration.

Depuis que Cheick Diallo a pris fonction, les conflits internes se sont réveillés. La gestion des hommes n’a pas été le fort de cet ancien entraîneur, qui est passé coordonnateur suite à la démission forcée du bureau, occasionnée par les soi-disant sages. Le Stade malien, ces derniers temps, connaît un problème de dirigeants. Qu’est-ce que Cheick Diallo peut apporter au club, en tant que président. Ceci nous amène à affirmer que le départ de Mahamadou Samaké dit Sam, a plongé l’équipe dans un manque criard de dirigeants capables de porter l’équipe dans ses rêves.

Le club est nostalgique de dirigeants qui ont mis leur temps, leur savoir-faire, leur énergie et surtout leur fortune à son service pour de réelles ambitions. Pour le club de Binké Fousseyni Diarra, l’heure est très grave. Parce qu’il semble amorcer une crise, en raison de ses résultats négatifs enchaînés en championnat national. Il n’y a pas de doute : la pression sera encore plus vive à Sotuba, mais encore plus sur le président du club Cheick Fanta Mady qui peine à réorganiser la maison. En réalité, depuis un bon moment c’est un vrai désordre qui s’est installé dans la famille blanche.

Les timides résultats obtenus en championnat national, l’année dernière, sont loin de panser les plaies. Cela est d’autant plus évident que le Stade malien s’est piteusement fait éliminer, sans gloire en Coupe Caf, par une modeste équipe libyenne. Ironie du sort : cette élimination a été consommée le 5 décembre 2021. Un autre 5 décembre, cette fois de mauvais souvenir à l’antipode du 5 décembre 2009, date historique de la victoire finale du club en Coupe Caf. Ce résultat appréciable reste à ce jour, la plus belle page du palmarès des clubs maliens en compétitions africaines.

Depuis, plus rien ! Alors se faire écarter en ce jour historique ne pouvait qu’en rajouter à la douleur des Stadistes. Pour ceux-ci, l’horizon est sombre. Leur club de cœur est sous mauvaise gestion d’un responsable sportif sac à dos, qui est passé de joueur à président, en passant par entraîneur, non sans être au cœur de fortes dissensions. Depuis tout le temps, Cheick Fantamady Diallo qui dirige le Stade aujourd’hui est un homme à conflits, qui se met difficilement à l’écoute des autres. Il a toujours créé autour de lui-même des incidents, à cause de son manque de souplesse et de capacité d’écoute.

Aujourd’hui, l’homme cristallise la colère des nombreux supporters qui lui reprochent son manque d’ambition et d’ouverture.

En réalité, au-delà de la gestion actuelle, le Stade malien souffre et est nostalgique de ses valeureux dirigeants. Depuis le départ de Sam Diéma, c’est la porte ouverte au désordre, au manque de cohésion interne, d’organisation, de projets sportifs. Le Stade est devenu un grand n’importe quoi, à qui il est difficile d’exiger des résultats au niveau continental. Sinon comment comprendre que les dirigeants aient vendu les ténors du club, et ne pas avoir le bon sens de faire des recrutements judicieux ?

En attendant, le Stade continuera sa descente aux enfers, parce que les conditions ne sont pas réunies cette année  pour de bons résultats.

O. Roger Tél (00223) 63 88 24 23

Source: Aujourd’hui-Mali

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