Ci-dessous le communiqué produit par la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso Hèrè) pour traduire son opposition formelle à la prorogation de la Transition voulue par les militaires au pouvoir au Mali.
Se fondant sur des comptes rendus de presse, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) note que se sont tenues du 27 au 30 décembre 2021, à Bamako, de soit disant ‘’Assises Nationales de la Refondation’’. Dans ce contexte, le Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien déclare ce qui suit : N’ayant participé ni aux ‘’Concertations Nationales’’ de septembre 2020, ni aux soit disant ‘’Assises Nationales de la Refondation’’, la CNAS-Faso Hèrè ne se considère ni concernée, ni engagée par les ‘’conclusions et recommandations’’ que le régime actuel, tenté par le mirage de la Pensée Unique et du Parti Unique, prétend rendre exécutoires pour l’ensemble du Peuple malien. N’en déplaise aux animateurs éhontés d’une campagne mensongère sournoisement relayée par divers médias publics et privés en faveur de l’un des animateurs du mouvement insurrectionnel qui fit le lit du coup d’Etat militaire du 18 août 2020, notre Président d’honneur, le Dr. Soumana Sako, est le premier homme politique ayant prôné la nécessité d’une refondation démocratique de l’Etat malien, et ce, dès le 20 février 2002, en proposant les grands axes d’un Pacte Refondateur Global devant être convenu lors d’un Congrès National pour la Démocratie et la Refondation.
Plus tard, le 7 juillet 2013, il plaça sa campagne présidentielle sous la thématique ‘’Refonder l’Etat démocratique pour un nouveau départ pour le Mali, le Vrai, le Bon’, le projet devant faire l’objet d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien. Qui plus est, les branches Jeunes et Femmes de la CNAS-Faso Hèrè s’appellent statutairement ‘’Mouvement National des Jeunes pour la Refondation’’ et ‘’Mouvement National des Femmes pour la Refondation’’, respectivement.
La Refondation démocratique prônée par la CNAS-Faso Hèrè vise à corriger les dérapages et insuffisances de notre jeune expérience de démocratie multipartite mais dans le cadre intact de la Constitution du 12 janvier 1992. En effet, ni la Constitution ni la démocratie n’ont échoué, mais plutôt des hommes et des femmes bien connus qui ont tourné le dos aux valeurs de la Révolution Démocratique et Populaire du 26 mars 1991 et violé et laissé violer la Loi Fondamentale de l’Etat. A contrario, les soit-disantes ‘’Assises Nationales de la Refondation’’ s’avèrent être des ‘’Assises Nationales de la Restauration anti 26 mars 1991’’, placées qu’elles étaient sous l’égide moral de forces rétrogrades nostalgiques de l’ordre socio-politique colonial et de la dictature CMLN/UDPM de triste mémoire.
C’est le lieu de rappeler que, en donnant la victoire aux patriotes regroupés au sein de l’US-RDA (Union Soudanaise- Rassemblement Démocratique Africain) sous le leadership du Président Modibo Keïta à l’issue des élections législatives de mars 1957, notre Peuple a désavoué les soit-disantes ‘’légitimités traditionnelles’’ qui s’étaient opposées à la lutte pour l’Indépendance.
La CNAS-Faso Hèrè met solennellement en garde les autorités militaires et civiles de la Transition issue du double coup d’Etat du 18 août 2020 et du 25 mai 2021 contre toute velléité de remise en cause de la Constitution démocratique du 12 janvier 1992. Les soit-disantes ‘’Assises Nationales de la Refondation’’ ne sauraient leur servir ni de paravent légal ni de base légitime pour cette sinistre besogne. Le Peuple militant du 26 mars, sous la bannière du puissant mouvement de résistance populaire An Tèè A Banna, reste déterminé à faire échec aux forces anti républicaines et antidémocratiques nostalgiques de l’ordre socio-politique colonial et de la dictature anti-nationale CMLN/UDPM.
La Direction Nationale du Parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien note qu’au-delà d’une kyrielle de conclusions et de recommandations souvent contradictoires, les soit-disantes ‘’Assises Nationales de la Refondation’’ ont, comme prévu par tous les observateurs avisés, principalement servi de cheval de Troie pour une manœuvre flagrante de confiscation du pouvoir par les Colonels putschistes de 2020 et de 2021, lesquels, à l’instar de leurs mentors de novembre 1968 et de leur tristement célèbre article 76, nourrissent le dessein démocraticide de mettre sur la touche l’essentiel des leaders de mars 1991. En tout état de cause, proroger le bail des autorités actuelles de la Transition, alors même qu’il est évident qu’elles ont lourdement et irrémédiablement failli à leurs missions, y compris dans le domaine de la sécurité, reviendrait à donner une prime à l’échec et au coup d’Etat alors même que celui-ci demeure, aux termes de la Constitution, un crime imprescriptible contre le Peuple malien. Ce serait, en outre, en rajouter aux incertitudes auxquelles notre Peuple meurtri est si douloureusement confronté.
Pour sa part, la CNAS-Faso Hèrè s’oppose catégoriquement à toute idée de prorogation de l’actuelle Transition au-delà du 27 février 2022 conformément à la durée de 18 mois inscrite dans la Charte adoptée en septembre 2020 sous l’égide de la junte militaire. C’est le lieu de rappeler que, naguère, le chauvinisme – à ne pas confondre avec le patriotisme- et le nationalisme revanchard de droite sur fond de manipulations populistes de l’opinion dans un pays d’Europe occidentale, avaient conduit le monde entier au bord du précipice tandis que, de nos jours, les incantations à relents messianiques visant à présenter tel pays comme étant le ‘’Peuple élu de Dieu’’, continuent à semer la désolation au Moyen Orient. Laisser les chantres de la Restauration anti 26 mars 1991 développer et propager de telles idéologies obscurantistes en les accompagnant de surcroît de velléités révisionnistes et négationnistes ne contribue qu’à entretenir de façon très dangereuse la crise multidimensionnelle que l’irruption des Forces armées sur la scène politique, dans un système démocratique même imparfait comme le nôtre, n’a fait qu’aggraver.
Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè engage l’ensemble des Forces patriotiques, républicaines, progressistes et démocratiques à redoubler de vigilance et de détermination pour faire échec aux velléités de confiscation du pouvoir au profit de groupes nostalgiques de l’ordre socio-politique colonial et de la dictature CMLN/UDPM.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun/chacune !
Fait à Bamako, le 4 janvier 2022
Pour le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè
Le Secrétaire Général
L’Ingénieur Soumana Tangara