La situation sécuritaire se dégrade au nord du Mali et face à ce phénomène, la jeunesse malienne en général, et gaoise en particulier, n’entend plus croiser les bras. C’est du moins le message envoyé par les manifestations de Gao, avec la jeunesse en fer de lance, contre toute tentative inavouée de division du territoire national. La voie est tracée.
En refusant le fait accompli et en acceptant de payer le plus lourd tribut à son attachement à l’intégrité du territoire, la jeunesse de Gao voulait démontrer que la jeunesse, pour peu qu’elle le veuille, peut soulever des montagnes.
Le message a été reçu cinq sur cinq par toute la jeunesse malienne qui a, semble-t-il, décidé de sortir de la torpeur généralisée pour sauver la nation en danger de partition par le fait de gens censés aider l’armée nationale à rétablir l’intégrité territoriale du Mali. La mobilisation a sonné partout avec une jeunesse plus que jamais engagée, qui vient de comprendre qu’il faut l’union sacrée pour arracher une paix définitive des mains de ceux qui sont contre la stabilité dans la zone septentrionale.
Aujourd’hui, la confusion est telle que les acteurs sont nombreux, chacun ne visant que ses intérêts sans aucun souci des populations, qui souffrent le martyre depuis 2012. Malgré l’adversité ambiante, les populations de Gao, particulièrement la jeunesse, attachée à l’unité nationale, demeurent vigilantes pour protéger l’intégrité territoriale de son pays.
Consciente du danger qui guette la République, elle a battu le pavé pour obtenir le retrait de l’accord illicite de Zone de sécurité temporaire (ZST) conclu entre les mouvements de la Coordination des groupes armés et la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilité au Mali (Minusma) dans l’ignorance des autorités nationales.
Grâce à la pression des jeunes de Gao, ainsi que l’implication de nos autorités, la Minusma est-il semble revenue à la raison, en retirant l’accord illégal, après avoir tiré à balles réelles sur des manifestants. La suite est connue, du moins de l’avis des observateurs les plus avertis : « Ces tensions ne sont pas de nature à surprendre plus d’un, car les forces onusiennes n’ont jamais clarifié leur position dans le septentrion de notre pays ».
Pour rendre hommage aux jeunes de la Cité des Askia pour leur acte patriotique et s’incliner devant la mémoire des illustres disparus, les jeunes de la capitale sont montés au créneau.
Le vendredi 30 janvier 2015, ils étaient nombreux à la Bourse du travail pour clamer haut et fort le caractère indivisible et laïque de l’Etat. Aussi ont-ils prouvé et dénoncé le jeu trouble de la force onusienne. Plusieurs manifestations de ces genres sont attendues dans les prochains jours à l’intérieur du pays pour soutenir la jeunesse de Gao.
Depuis le début des négociations entre le gouvernement et les groupes armés, la jeunesse malienne, dans toute sa diversité, s’est réunie au sein d’une plateforme dénommée « An te son » pour dire son attachement à un Mali uni de Kayes à Kidal et sa désapprobation de toute idée de fédération ou d’autonomie d’une partie du Mali.
Nos autorités se doivent d’impliquer plus fortement les jeunes dans le processus de paix, car ce sont eux qui se mobilisent contre les ennemis de la paix et de la fraternité. La jeunesse de Gao vient de prouver au monde entier que les mouvements de la Coordination, notamment le MNLA, n’ont aucune légitimité au nord qu’ils prétendent défendre.
La jeunesse malienne devra multiplier ce genre d’action en prenant en main son destin et l’avenir du pays. Il est en tout cas utopique de penser que quelqu’un viendra construire le Mali à notre place.
Yehia M. Baby
Stagiaire
SOURCE : L’Indicateur du Renouveau