“Dèmè So” a remis, hier jeudi 27 novembre 2014, des matériels d’un montant de 3.741.000 Fcfa pour les ateliers de Bollé femmes et filles mineures. Cette cérémonie de remise a eu lieu au sein de ce centre en présence du représentant du directeur national de l’administration pénitentiaire, M. Ousmane Traoré, du directeur adjoint du centre de Bollé, M. Adama Sidibé, de la représentante de l’Ambassade de la Suède au Mali, Mme Ida Vikstron, du coordinateur de “Dèmè So”, M. Ibrahim Koureïchi, etc…
Inauguré le 21 décembre 1998 avec un effectif de 25 détenues provenant de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, le Centre pour les femmes et filles mineures de Bollé compte aujourd’hui 141 détenues dont : 137 majeures, 14 filles mineures et 25 étrangères. Ce centre a pour missions principales : la détention, la rééducation, la réinsertion, etc… Cette structure s’inscrit dans la logique de la nouvelle politique carcérale adoptée par le Gouvernement suite aux évènements de mars 1991.
Selon les analyses, cette nouvelle politique carcérale, dont le socle vise à l’humanisation des prisons, est l’expression de la volonté des autorités du Mali à se conformer aux grands principes édictés par les instruments internationaux relatifs aux droits humains dont notre pays est signataire.
Depuis l’année 1991, “Dèmè So” s’est engagée dans l’appui à l’amélioration des conditions de détention et la réinsertion des femmes et mineures détenues. Les actions réalisées dans ce cadre ont essentiellement porté sur l’équipement et la dotation en matières premières pour le fonctionnement des ateliers au niveau du Centre de détention et de rééducation de Bollé. Son intervention a aussi porté sur la réforme de la politique carcérale au Mali, comme en témoigne l’adoption du travail d’intérêt général comme alternative à l’incarcération au Mali.
Le directeur adjoint du centre de Bollé, M. Adama Sidibé, indique qu’au regard de l’effectif et des missions de leur centre, il n’est pas du tout aisé de gérer une population carcérale, surtout lorsqu’il s’agit spécifiquement de femmes et de filles mineures. M. Sidibé souligne qu’avec l’appui de “Dèmè So” en 2013, pour un montant total de 2.285.250 Fcfa, leur centre a connu des résultats satisfaisants à travers la pérennisation des activités et l’amélioration de la qualité du savon avec de nouvelles formules.
Il affirme qu’actuellement le problème qui persiste est celui de l’écoulement des produits de la teinture et autres. Selon M. Sidibé, avec ce nouvel appui d’un montant de 3.741.000 Fcfa, “Dèmè So” vient d’enlever une grosse épine des pieds de leur centre, en acceptant de financer ce projet relatif à l’équipement des structures de formation professionnelle et de production ainsi que la prise en charge des formateurs pendant un an. M. Sidibé estime que cet appui de “Dèmè So”, dans le cadre de la rééducation en faveur des femmes en détention, contribuera sans nul doute à améliorer les conditions de détention, à relever le moral de ces femmes et filles privées de liberté et à lutter contre le stress lié à l’incarcération.
La représentante de l’Ambassade de la Suède au Mali, Mme Ida Vikstron, a rappelé les efforts de son pays pour la protection des droits humains. Aussi a t-elle signalé les difficultés liées à l’encadrement des femmes et des filles mineures en détention. Mme Ida a insisté sur la rééducation avant et après la détention, et la réinsertion socio-économique des femmes et des filles mineures.
Le représentant du directeur national de l’administration pénitentiaire, M. Ousmane Traoré, a félicité “Dèmè So” pour ce geste de solidarité en faveur des femmes et des filles mineures en détention à Bollé. Pour lui, ces matériels permettront de relancer les activités de réinsertion.
Tougouna A. TRAORÉ
Source: Nouvel Horizon