La refondation au Mali passe par la modernisation de l’administration en rendant l’action publique plus efficace et efficiente au bénéfice des citoyens. La performance doit être au cœur de l’action publique.
L’administration publique réunit en son sein un ensemble de services, chacun destiné à assurer la prise en charge d’une préoccupation bien définie des citoyens. Ces différents services sont occupés et gérés par des hommes et des femmes qui travaillent à atteindre les objectifs qui leur sont fixés.
Malheureusement au Mali, la qualité de gestion des services publics laisse à désirer. Ils sont peu efficaces, embourbés dans le laisser-aller, l’amateurisme et la corruption. Par conséquent, les services essentiels sont mal fournis aux citoyens ou ne le sont pas du tout. C’est pourquoi les Assises nationales de la refondation (ANR) ont recommandé d’engager une dynamique de performance au sein de nos services publics afin de les rendre plus productifs.
Gouvernance performante
Santé, éducation, assainissement, approvisionnement en eau potable, nutrition, énergie, logement, télécommunications, justice, état civil, sécurité, construction et entretien des routes et ponts… Voilà autant de secteurs qui recouvrent autant de services publics. Globalement, la qualité de la gestion publique et de délivrance des services publics demeure peu satisfaisante au Mali. En témoigne cette enquête, initiée par Afrobaromètre en 2020. Elle a consisté à chercher à connaître le niveau de perception des citoyens sur les conditions et le niveau d’accès à certains services publics.
Après des années de vécu, sous un modèle de gouvernance où l’administration d’Etat n’arrive pas à répondre correctement aux attentes des citoyens et où elle ne se fait remarquer que par des affaires de corruption, les Maliens exigent désormais une gouvernance alliant efficacité et efficience au quotidien au service des populations.
Les institutions publiques doivent s’inscrire dans une nouvelle dynamique. Le pilotage à vue doit cesser pour laisser la place à une gestion stratégique qui produit des résultats probants à terme. À l’exemple du Plan d’action gouvernemental (PAG) d’un Premier ministre indiquant, normalement, le cap vers lequel il souhaite conduire le pays, tout responsable de service public doit désormais travailler sur la base d’un plan de travail, un cahier de charges ou un contrat de prestation qui le lie à l’État et aux citoyens. Cela donnera plus de lisibilité aux actions publiques et permettra leur évaluation et par les autorités hiérarchiques et par les citoyens. Les coûts financiers à engager sont connus et traçables. Le contrat de performance aura le mérite d’établir des charges assignées aux différentes parties co-contractantes de part et d’autre. Les responsables de services publics seront tenus d’exécuter correctement les termes du contrat établi sous peine de rupture, de traduction devant la justice ou de non-paiement des rémunérations convenues (primes et indemnités en particulier). Le sérieux et la rigueur doivent réoccuper leur place dans la gestion de l’État, à quelque niveau que ce soit.
Défis et attentes nombreux
Déjà, dans le souci de moderniser notre administration publique avec de nouvelles règles de gestion axées sur la performance, le gouvernement malien a mis en place une structure dénommée Commissariat au développement institutionnel (CDI), chargée du suivi et du renforcement des performances des services publics ministériels. Des programmes de développement institutionnels (Première et Deuxième génération) ainsi qu’une Politique nationale de la gestion axée sur les résultats (GAR) ont été mis en place, tous visant l’amélioration continue des performances de l’administration.
Les résultats engrangés par cette structure peuvent cependant paraître insignifiants aux yeux du Malien lambda tant les défis et les attentes sont nombreux. Le chantier doit se poursuivre progressivement pour aller vers la mise en place de meilleurs mécanismes, qui instaureront la culture de la performance dans nos services publics.
Nos services publics doivent désormais agir avec performance au bénéfice des citoyens. Les Assises nationales de la refondation ont déjà indiqué la voie à emprunter pour ce faire.
Source : Benbere