Le projet d’assainissement et de développement urbain de Bamako (PADUB) a tenu, vendredi dernier, les travaux de la 6e réunion de son Comité de pilotage dans les locaux du département de la Décentralisation et de la fiscalité locale.
L’ouverture des travaux était présidée par la représentante du ministre la Décentralisation et de fiscalité locale, Séyni TOURE, en présence du Directeur du PADUB, Moussa BOCOM ; des représentants de l’AFD ; les représentants des Partenaires techniques et financiers ; des représentants des départements ministériels concernés ; des directeurs des services centraux et rattachés, des représentants de la société civile, etc.
Au cours de cette réunion, les membres du Comité de pilotage se sont penchés sur les dispositions à prendre pour le respect des nouvelles échéances prévues pour le 30 juin 2019. Elle a aussi été l’occasion d’apprécier et de valider les activités programmées. Il s’agissait aussi de requérir par la même occasion, l’engagement de tous les acteurs pour réussir le challenge d’une exécution effective et totale de toutes les actions programmées.
À l’ouverture des travaux, Séyni TOURE, a souligné que le PDUB a pour objectif l’amélioration des conditions de vie des habitants de Bamako par la réalisation d’un programme d’assainissement intégré dans deux communes-cibles, à savoir : les communes II et V.
Fruit de la coopération entre la France et le Mali, le PADUB vise aussi le renforcement des capacités de gestion urbaine des collectivités locales. L’acquisition du financement, a-t-il fait savoir, a fait l’objet de deux conventions signées le 16 mars 2011 entre le gouvernement du Mali et l’AFD (Agence française de Développement) sur un prêt de 19 millions d’euros et une subvention d’un million, soit plus de 12 milliards de F CFA.
Ce projet comprend plusieurs composantes : « assainissement » qui consiste en la réalisation d’infrastructures d’assainissement intégrées dans les communes II et V pur un montant de 17 millions d’euros ; la composante « Gestion urbaine » qui prévoit le renforcement des capacités de toutes les collectivités de Bamako et environs en matière de gestion urbaine. Par ailleurs, on signale l’existence d’une enveloppe de 3 millions d’euros, dont 1 million de subventions sont allouées à cette composante.
Malheureusement, la mise en œuvre du projet avait été suspendue, suite à la crise multidimensionnelle de 2012, a dit le représentant du ministre.
Cependant, avec le retour à la normale, la mise en œuvre du PADUB a pu reprendre, notamment par : la réalisation de travaux d’urgence, pour un montant de 3 millions d’euros ; le lancement des études de faisabilité pour la mise en place de l’Agence de l’Urbanisme.
On note aussi le lancement des études pour l’élaboration d’un Schéma directement de Bamako ; le lancement des études techniques pour la réalisation des travaux d’assainissement intégré dans les communes bénéficiaires.
La particularité du PADUB, selon ses responsables, réside dans le dispositif de mise en œuvre des activités de la composante « assainissement », dont la maîtrise d’ouvrage est assurée respectivement par les Communes Il et V.
Par ailleurs, la mission de maître d’ouvrage déléguée de l’ensemble du projet est confiée à la Cellule technique d’Appui aux Communes (CTAC), appuyée par le bureau d’étude allemand Hydroplan.
Au titre des réalisations du projet à ce jour, les membres du Comité de pilotage ont souligné : les travaux d’urgence dans les communes II et V, consistant à l’aménagement de rues, de caniveaux et de collecteur, réalisés à 100 %, pour un montant total de trois millions (3 000 000) d’euros, soit près de 2 milliards F CAF ; le lancement des études techniques pour la réalisation des travaux d’assainissement intégré dans les Communes II et V.
La rencontre du vendredi dernier a constaté que ces études sont à leur phase finale d’approbation et leur aboutissement permet d’escompter sur le lancement des appels d’offres en fin d’année 2017 et le démarrage des travaux en juin 2018.
L’ambition du Projet est la mise en place d’un cadre de concertation dans le but de lever les obstacles à la mise en œuvre du Schéma Directeur d’Urbanisme de la ville de Bamako.
Dans les perspectives, le PADUB entend aussi mettre en œuvre son Plan de renforcement des capacités des six Communes du District ainsi que le plan de communication du projet élaboré et validé à l’issue du Comité de suivi technique du 9 mars 2017.
Pour son secrétaire général, Séyni TOURE, le PADUB constitue pour le ministère de la Décentralisation et de la fiscalité locale une réponse crédible dans la recherche de solutions aux difficultés pour l’assainissement de la ville de Bamako, une préoccupation majeure des plus hautes autorités du pays.
En effet, selon des spécialistes, la ville de Bamako connaît une croissance urbaine sans précédente, depuis quinze ans, estimée à près de 6 % par an, ce qui en fait la sixième agglomération du monde par sa vitesse de croissance. L’urbanisation s’est étendue au-delà de la ville proprement dite, à savoir ses six communes, englobant les communes périphériques dans une trame urbaine peu ou mal structurée. À l’horizon 2025, plus de trois millions d’habitants résideront dans l’aire urbaine de Bamako.
Cette croissance s’effectue sans que les services et infrastructures ne se développent à un rythme équivalent. Les quartiers périphériques de la ville sont particulièrement sous-équipés, et peu denses.
C’est la raison pour laquelle, il s’avère urgent de faire émerger une politique de développement à l’échelle de l’agglomération afin de maîtriser et orienter le développement urbain par l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion urbaine. En effet, la capitale compte six communes et un district, chaque collectivité représentée par un maire. Les défis auxquels sont confrontés les acteurs en charge du développement urbain sont le renforcement du processus de concertation, la clarification et le renforcement des compétences en matière de gestion urbaine.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin