Le Mali a enregistré 3 771 426 cas confirmés de paludisme en 2022 dont 1 197 864 cas graves et 1 498 décès. Ce qui représente un taux de létalité hospitalière de 1,25%. L’information a été donnée par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) le samedi, 15 avril 2023, à la faveur d’une conférence de presse.
En effet, le Mali a célébré le 25 avril 2023 la Journée mondiale couplée à la Semaine nationale de lutte contre le paludisme. Le thème de 2023 était : « Il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme, Investir, Innover, mettre en œuvre ». En prélude à l’événement, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a organisé une conférence de presse pour faire le point sur le paludisme au Mali. L’on retient de ce tête à la presse que les données fournies par DHIS2-2022 fait état de « 3 771 426 cas de paludisme confirmés a été enregistré dont 1 197 864 cas graves et 1 498 décès, soit un taux de létalité hospitalière de 1,25% ». Des chiffres qui restent exorbitants et entravant pour le développement du pays. Ce qui fera rappeler Daouda Zoumana Traoré, chargé de communication du ministère de la Santé et du Développement social que « le paludisme est un véritable frein au développement de notre pays. L’Etat et ses partenaires doivent redoubler d’efforts afin d’éliminer le paludisme au Mali. Nous comptons également sur l’implication de la presse qui nous a toujours accompagnés dans ce combat » Abordant dans le sens de l’accompagnement du Mali dans le combat contre le paludisme, le représentant par intérim de l’OMS au Mali, Dr. Christian Itama, a signalé que dans le cadre de la campagne contre le paludisme, « l’OMS insistera sur le troisième aspect de la mise en œuvre et sur l’importance cruciale d’atteindre les populations marginalisées grâce aux outils et aux stratégies dont on dispose. L’OMS restera toujours aux côtés du gouvernement pour mobiliser l’ensemble des partenaires autour de la lutte contre le paludisme pour le bénéfice des populations du Mali. Ensemble nous allons atteindre l’objectif d’élimination du paludisme au Mali » Faisant le point sur le paludisme au Mali, la directrice du PNLP, médecin lieutenant-colonel Aïssata Koné, dans son exposé, dira que le Mali contribue pour 3% au fardeau mondial du paludisme. « Le paludisme constitue la première cause de morbidité (43%) et de mortalité (27%) au Mali (DHIS2-2022). En 2022, un total de 3 771 426 cas de paludisme confirmés a été enregistré dont 1 197 864 cas graves et 1 498 décès, soit un taux de létalité hospitalière de 1,25% (DHIS2-2022). En 2021, selon l’enquête sur les indicateurs du paludisme au Mali, (EIPM), la prévalence nationale du paludisme est estimée à 19% avec une disparité entre les régions. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées par cette maladie. Du point de vue clinique, on estime à environ 2 épisodes de paludisme en moyenne par enfant (0-5 ans) et par saison de transmission (hivernage). Sur le plan économique, le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3% du fait de l’absentéisme au travail ou à l’école », a-t-elle rappelé.
Dans le combat contre le fléo, la directrice du PNLP préconise : « l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) toutes les nuits et en toute saison ; l’assainissement de l’habitat et de l’environnement ; l’utilisation des répulsifs, (des crèmes, ou huiles anti-moustiques…) ; l’utilisation des grillages aux fenêtres et portes; le port des vêtements longs et couvrant presque tout le corps la nuit ; l’usage des larvicides ; la pulvérisation intra domiciliaire (PID) ; le recours précoce des services de santé dès l’apparition des premiers signes ». Et de poursuivre : « Le traitement du paludisme simple se fait avec une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) par voie orale pendant trois jours. Au Mali la politique retient trois (03) CTA : Artemether + Lumefantrine (ALU), Dihydroartemesine + Piperaquine (DHA-P), Pyronaridine + Artesunate (Py-AS). En cas de paludisme grave, le choix de préférence est l’artésunate injectable en IV ou IM, à défaut l’artémether injectable IM ou la quinine injectable en perfusion dans le sérum glucosé 10% ».
En termes de perspectives, le Médecin lieutenant-colonel Aissata Koné a parlé du développement des stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le paludisme, l’assurance de la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux; renforcement l’organisation de l’offre et de l’utilisation des services, la poursuite de la couverture universelle en MILD (campagne et routine), la mise à échelle de la CPS et son extension aux enfants de 5 à 10 ans, l’implémenter le nouveau vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants de moins de 5 ans dans les zones de forte transmission.
Fabrice Abdoul
Source : Plume Libre