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Sans Tabou: transition, pour qui roule la CMAS de l’imam Dicko ?

L’annonce d’un léger report de l’élection présidentielle par le gouvernement pour des raisons techniques, le lundi 25 septembre dernier, continue de lever des tollés dans la cité. Et pour cause, les détracteurs de la transition viennent de trouver un prétexte pour tirer à boulet rouges sur les autorités de la transition qu’ils accusent, à tort ou à raison, de vouloir s’accrocher au pouvoir. Pourtant, les raisons avancées par le gouvernement pour justifier sa décision sont de évidentes, pour qui connait les défis majeurs de la nation et les conséquences fâcheuses que risquent d’engendrer des élections mal organisées dans notre pays.

En plus des vives critiques, la CMAS de Mahmoud DICKO vient de brandir une épée de Damoclès sur la tête des plus hautes autorités de la transition en annonçant l’organisation d’une marche dite ‘’pacifique’’.
Pour rappel, dans son dans son Communiqué n°060 en date du 25 septembre 2023, le gouvernement a avancé des raisons techniques, tel que la prise en compte des nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale; la prise en compte par l’AIGE des résultats de la révision des listes électorales; les difficultés de gestion de la Base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC).
Mais, il n’en fallait pas plus pour que des communiqués hostiles pleuvent, des déclarations sur les réseaux sociaux, des assemblés spontanés avec des discours musclés contre les plus hautes autorités.
Voilà aujourd’hui, le sport favori de certains maliens qui jurent d’en découdre avec cette transition qu’ils qualifient de ‘’militaires’’.
Pour aller plus loin, les adeptes de l’imam de Badalabougou préconisent une exhibition, pardon une marche le 13 octobre 2023.
Le mercredi 3 octobre 2023, la page officielle de la CAMAS annonçait une marche dite pacifique pour réclamer une transition civile.
Cette ambition jugée démesuré de la CMAS suscite plusieurs interrogations chez les observateurs de la chose politique qui trouvent que ce n’est pas le moment vues tous les défis de la nation.
En prélude de cette marche, le président de la CMAS affirmait rejeter le projet de la nouvelle constitution.
Dans la même déclaration, il remet en cause la légitimité des autorités de la transition de conduire le processus de refondation du Mali.
« Nous avons demandé au Président de la transition de renoncer à son projet d’élaboration d’une nouvelle constitution et cela on se fonde sur deux points essentiels à savoir dans le droit positif actuel au Mali, il n’y a pas des dispositions qui donnent compétence au Président de la Transition de pouvoir initier une élaboration de la constitution. Le deuxième point on a vu qu’actuellement il y a beaucoup de problèmes qui ne datent pas d’aujourd’hui » a prétendu Youssouf Daba Diawara.
C’est avec un ton belliqueux que le président de la CMAS a lu cette déclaration va-t’en guerre contre la transition.
Pourtant, la CMAS a été une fervente actrice de la mise en place de cette transition, avec à la leur tète leur mentor, le Cheick Mahmoud DICKO.
Comme le rappel profite aux croyants, est-il nécessaire de dire à la CMAS que le premier gouvernement de cette même transition a été, en grande partie, formé par leur Boss.
La preuve, Cheick Mahmoud DICKO avait, à travers une conférence de presse, révélé que le choix du Premier Ministre Moctar OUANE était sa proposition.
A cela d’ajoutent deux autres ministres issus des rangs de la CMAS dans le gouvernement Moctar OUANE.
Donc, il n’est pas exagéré de dire que cette transition était justement celle de la CMAS avant que le cours de l’histoire ne change. Et cette même histoire fait de la CMAS, à ses début, un soutien défectible des cinq colonels, dans un passé très récent.
Aujourd’hui, la CMAS appelle à la désignation d’un président civil pour diriger la transition après avoir été, pendant longtemps un fervent défenseur de l’ordre kaki.
Alors, pour quelle raison nous faire retourner à la case de départ aujourd’hui?
Pourtant les militaires qui ont les reines du Mali ont été acclamés, plébiscités et soutenus par la plupart des organisations civiles et politiques dont la CMAS, suite au coup d’Etat du 18 aout 2020.
Les observateurs trouvent ainsi que cette soudaine décision de la CMAS est une trahison de tout un peuple qui, pour le moment, n’a jamais changé sa posture de soutien ans faille de la transition. C’est d’ailleurs pour ces raisons que la nouvelle Constitution du Mali a été adoptée par 97 % des électeurs ayant pris part au référendum du 18 juin 2023.
En tout état de cause, la CMAS doit savoir raison garder pour ne pas mettre le pays dans une autre crise qui va s’ajouter à celles de l’insécurité et de l’inflation dont souffrent déjà les populations maliennes.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info Matin

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