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Sans Tabou: Blasphème, et si on laissait la justice faire son travail ?

Dans une vidéo amateur largement partagée sur les réseaux sociaux, l’image d’un homme qui piétine le saint Coran et multipliant les injures et les propos désobligeants contre la religion musulmane alimente les colères, et déchaîne les passions au Mali. En plus de sa condamnation, le Haut conseil islamique a appelé à un grand rassemblement ce vendredi au monument de l’Indépendance pour que tel acte ne se reproduise à jamais. Cependant dans une république, force doit rester à loi et les musulmans certes offensés doivent veiller à son respect en évitant de se rendre justice.

 

Un jeune malien qui se réclame d’une secte appelée «Kamité» (tendance Africaine contre l’islam) déclare dans une vidéo que le Coran ne serait pas la parole de Dieu, il finit par poser ses deux pieds sur le Saint Livre. Dans la journée du lundi, l’élément audio-visuel a fait le tour des réseaux sociaux.

Ses propos destinés contre l’islam sont jugés blasphématoires puisque s’attaquant à la foi, à la divinité ainsi qu’aux symboles sacrés de la religion musulmane.
Selon Wikipédia, la notion de blasphème désigne à l’origine le fait de « parler mal de quelqu’un, injurier, calomnier » ; elle prend progressivement un sens plus restreint pour ne plus concerner que l’injure appliquée au fait religieux. Ainsi, le dictionnaire Larousse définit le blasphème comme « une parole ou discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré ».

Et dans le code pénal de notre pays en son article 58, cet acte est interdit en ces termes : «Tout propos, tout acte de nature à établir ou à faire naître une discrimination raciale ou ethnique, tout propos, tout acte ayant pour but de provoquer ou d’entretenir une propagation régionaliste, toute propagation de nouvelles tendant à porter atteinte à l’unité de la nation ou au crédit de l’État, toute manifestation contraire à la liberté de conscience et à la liberté de culte susceptible de dresser les citoyens les uns contre les autres, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et facultativement de cinq à dix ans d’interdiction de séjour».

À cet effet, le procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako a annoncé dans un communiqué en date de ce lundi 31 octobre 2022, l’ouverture d’une enquête judiciaire contre l’auteur de cette vidéo.

« Une vidéo présentant un individu avec des propos désobligeants et se livrant à des agissements injurieux contre le Coran, le Prophète Mohamed (Paix et salut sur lui) et l’islam, circule sur les réseaux sociaux », indique le communiqué du parquet général, ajoutant que « ces propos et agissements sont consécutifs des manifestations contraires à la liberté de conscience et du culte susceptible de dresser les citoyens, les uns contre les autres ».

Déplorant la gravité des propos que les religieux qualifient de blasphèmes contre l’islam, le procureur a invité les populations à apporter leur concours aux autorités judiciaires compétentes à l’effet de leur permettre d’identifier, localiser et interpeller l’auteur de ces faits.

Lesquels, selon le communiqué du procureur, sont prévus et punis par l’article 58 de la Loi n°2001-79 du 20 août 2001 portant code pénal en République du Mali, ci-dessus cité ; et par les articles 55 et 56 de la loi n°2019-056 du 5 décembre 2019 pour sur la répression de la cybercriminalité.

Des actes contre lesquels les communautés musulmanes se sont toujours opposées, à travers le monde. L’affaire de Charlie Hebdo en France et récemment en 2022 celle de Suède où des musulmans ont violemment manifesté après qu’un politicien d’extrême droite a brûlé le saint Coran.

Si dans ces deux pays, les pratiquants de l’islam sont minoritaires, au Mali où de plus de 95% de la population sont musulmans, c’est le tollé, l’indignation qui couvent déjà la colère et la tension malgré l’ouverture de l’enquête et la promesse du ministre des Affaires religieuses, du culte et des coutumes d’une sanction exemplaire à l’auteur de la vidéo.

Dans tous les cas, le Haut conseil islamique qui a appelé à manifester ce vendredi doit veiller au respect du caractère républicain du Mali où force doit rester à loi et au principe de droit qui dit : «Nul ne peut se faire justice à soi-même» en sachant également que nul n’est au-dessus de la loi.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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