La ministre des transports et des infrastructures a procédé au remplacement des directeurs de deux structures rattachées à son département. S’agit-il pour elle de faire son mea culpa afin de mettre fin à une mauvaise gestion? Nos enquêtes nous ont révélé qu’à l’Agence d’exécution des travaux routiers (Ageroute), un système de corruption s’est véritablement érigé en système de gestion.
Au lendemain des sanctions du ministre, plus d’interlocuteur crédible pour nous édifier sur certaines questions, à savoir quel est le montant consacré pour la réhabilitation des routes dégradées ? Pourquoi les routes réhabilitées ont vite été en état de dégradation avancée ? Pourquoi les entreprises auxquelles qui s’occupent de ces routes ont du mal à exécuter les travaux ? Quelle est la part financée par l’État et celle de l’Ageroute ? Difficile de trouver une réponse crédible au niveau du service ? Pourtant, des sources bien informées nous ont indiqué que l’Ageroute aurait reçu un montant de 13 milliards de FCFA pour réparer les voies qui ont été véritablement dégradées. Mais, au constat sur le terrain, les travaux entamés sur certains tronçons comme la RN5 en allant de Sébénikoro à Samaya, ont été un véritable gâchis. Deux mois durant, les usagers ont été empêchés de circuler sur cette route, et pour cause : pouvoir boucher les nids de poules. Peine perdue ! Cela a été de la poudre aux yeux, car un mois après, le calvaire a commencé. Comme on le dit couramment « chacun doit choisir son trou ». Ce tronçon du RN5, de Sébénikoro à Samaya, relève d’un parcours de combattant. Les accidents sont tellement fréquents que le service des sapeurs-pompiers ne cessent de faire des va-et-vient sur cette route devenue dangereuse. Le ministre des transports et des infrastructures doit nettoyer les écuries d’Augias pour que cette Agence hautement stratégique dans son département puisse soulager les populations. Cette période d’hivernage qu’on a mise à profit pour amoindrir les souffrances des populations a été plutôt consacrée à jeter l’argent à l’eau. Un tour sur la route Sébénikoro- Samaya, l’on se rendra compte que des explications doivent être fournies par l’entreprise. C’est cela aussi la vérité, si toutefois nous aspirons à aller véritablement au Mali Koura qu’on ne cesse de vanter et de chanter. Les vielles pratiques ont la vie dure et la corruption a été érigée en système de gestion où la chaîne est bien huilée pour décrypter la réalité. Mme la ministre des transports et des infrastructures doit aller plus loin en demandant des comptes quant à ce qui s’est passé dans ces services rattachés à son département. Le cas de l’entreprise « Anta Construction» dénoncé par le journal « Focus » dans son dernier numéro pour un montant de 15 milliards de FCFA en dit long. La bonne gouvernance a encore un long chemin devant elle pour pouvoir s’installer dans notre pays. En tous cas, tous ces travaux exécutés par l’Ageroute doivent être revus au peigne fin pour ne plus continuer dans les mêmes erreurs. Attendons voir !
Fakara faïnké
Source: Le Républicain