Ils sont nombreux, les individus sur les réseaux sociaux, à entretenir le doux rêve d’une reconstitution de la Plateforme Antè A bana à l’aune de la révision constitutionnelle qui pointe à l’horizon.
Antè A bana était ce mouvement qui réunissait les partis politiques, la société civile, les personnalités qui étaient opposés au processus de révision constitutionnelle proposé par le président de la République en 2017. Le mouvement est parvenu à faire reculer in extremis les autorités, ces dernières ayant sursis au projet à l’époque. Mais, c’était sans connaître le président IBK. En animal politique à sang froid, il a su calmer les ardeurs pour mieux rebondir au moment propice.
En plus, Antè A bana avait réussi à réunir tous les mécontents du régime, les activistes, les parias chassés de la table, les badauds, les jeunes et artistes en mal de notoriété. Donc, c’était devenu presque là où il fallait être pour poster un selfie ou faire un direct.
Depuis ces marches gigantesques, beaucoup d’eau a coulé dans les rues de Bamako, et plus précisément sur le boulevard de l’indépendance. Il y a eu même des inondations au sein de l’opposition politique et la société civile.
La signature d’un accord politique entre le régime et l’opposition déguisée a donné le coup ultime aux détracteurs de la révision constitutionnelle.
IBK, en bon stratège, a même confié le portefeuille des réformes à l’ancien vice-président de Antè A bana. Quel coup de sort ? C’est le marigot politique malien. Tout est possible à Bamakowood, même l’inceste politique !
La saignée continue, car plusieurs éléments clés de Antè A bana ne soufflent plus dans la même trompette. Ras Bath et son CDR, l’URD de Soumaïla Cissé, l’ADP de Thiam et l’ADP de Diallo, etc.. Que de l’eau bénite pour le régime en vue d’accélérer les réformes imposées par l’accord d’Alger et la communauté internationale.
Donc, le mouvement est privé de ces parrains financiers. Sans lesquels aucune mobilisation gigantesque comme à l’ancienne ne sera possible.
La seule bonne nouvelle, c’est que le Chérif de Nioro se dit jusqu’à présent contre la révision constitutionnelle. Reste à savoir, sans Dicko, sans Diallo, que vaut réellement le soutien du chérif sur ce terrain ?
En attendant d’autres développements, les activistes nostalgiques de Antè A bana doivent assister impuissamment à la mort programmée de Antè A bana 2. Cette fois-ci pourrons-nous dire définitivement que “Antè A banabana” littéralement ” la fin de la fin ?
Mohamed Ag Assory
Source: Le Démocrate