Avec la participation des Organisations de la Société Civile de défense des Droits des femmes, Enda-Mali et ses partenaires( Enda-Diapol, Enda Tiers-monde international et l’Union Européenne) dans le cadre de son projet leadership politique accru des femmes au Mali a tenu le mardi 5 juin un atelier de réflexion sur les enjeux des élections législatives de 2018 à la Maison du Partenariat de Bamako. L’ouverture des travaux, présidée par la représentante du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Haidara Bernadette Keïta a enregistré la présence du représentant d’Enda Mali, Ismaël Diarra, non moins coordinateur de ce projet, du représentant de l’Union Européenne, Sergio Giménez Ferrer et de plusieurs autres personnalités.
L’objectif visé par ce projet est de contribuer à l’amélioration de la représentativité des femmes au niveau du Parlement au sortir des élections législatives de 2018 au Mali.
Dans son intervention, après avoir souligné que les femmes représentent 51% de la population malienne avec une couche juvénile importante de 47,8%, Ismaël Diarra dira qu’elles sont au cœur du processus de mobilisation et d’animation des réunions et meetings politiques, sans pour autant être prises en compte fréquemment lors de la mise en place des instances dirigeantes des partis politiques.
Selon lui, la question de la représentativité des femmes au Mali dans les instances électives et aux postes de décision reste un défi à relever. Cela, dit-il, malgré le fait que le pays ait ratifié plusieurs conventions et textes internationaux et ses engagements à œuvrer pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Pour M. Diarra, la sous représentativité des femmes dans les directoires des partis politiques, tel que stipuler dans le document de la Politique Nationale du Genre du Mali aggrave les inégalités du genre avec des conséquences négatives sur le développement, la démocratie et la cohésion sociale.
D’après lui, l’adoption de la loi 2015-052 du 18 décembre 2015 pour la promotion de la loi du genre au Mali a permis d’enregistrer plus de 28 800 candidates aux élections locales de 2016 pour un taux de 26,56% de femmes élues au niveau des instances locales de prise de décision contre 9% seulement en 2009. « Au niveau du parlement, elles sont 14 sur 147 députés soit un faible taux de 9,52% » a-t-il regretté.
Abondant dans le même sens, Sergio Giménez Ferrer, dans son intervention a mis l’accent sur l’importance du concept d’égalité pour l’Union Européenne dans le cadre de ses actions extérieures.
La représente du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille dira que les rendez-vous électoraux de l’année 2018 offrent l’opportunité unique à tous les acteurs de promotion de la femme de conjuguer les efforts afin de soutenir l’émergence des femmes dans les instances électives et de prise de décisions.
Avant de terminer, Bernadette Keïta a rappelé que son ministère s’est doté d’une Politique Nationale Genre en 2010, qui donne les orientations stratégiques pour l’amélioration des conditions de la femme dans tous les secteurs.
A noter que le projet ‘’Leadership Politique Accru des Femme (le PAF Mali)’’ est financé par la commission de l’Union Européenne à travers l’Instrument Européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (IEDDH, UE), accompagné par Enda- Mali.
Par Safiatou Coulibaly
Source: Le Sursaut