Annoncé le lundi 25 septembre par le ministre d’Etat de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du Gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga, le report des élections présidentielles a suscité des réactions, notamment de la classe politique. Nous avons tendu notre micro à trois acteurs politiques. Qui se prononcés sur la question, sans manquer de donner des orientations au Gouvernement de la Transition. Lisez plutôt !
Traoré Coumba Diakité : Secrétaire chargée des Affaires juridiques au sein du Mouvement Alliance pour le Renforcement de la Démocratie (ARD-Mali) .
« L’ARD-Mali partage la décision des plus hautes autorités… »
« Le Mouvement Alliance pour le Renforcement de la Démocratie (ARD-Mali), dans son élan de soutien aux autorités de la transition, partage la décision des plus hautes autorités du léger report des dates des élections présidentielles. En effet, les raisons évoquées dans le communiqué du gouvernement prouvent réellement la bonne volonté et la détermination des autorités pour le retour à l’ordre constitutionnel ainsi que l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes pour une démocratie adéquate dans notre pays. L’ARD-Mali invite l’IDEMIA et le gouvernement au dialogue pour trouver les solutions idoines aux problèmes de la base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC). J’invite tous les fils et filles de ce grand Mali à se donner les mains tout en soutenant nos autorités et nos Fama pour la restauration de la sécurité, de la cohésion sociale et une paix durable afin que notre pays dans sa souveraineté soit prospère. Ensemble, nous pouvons encore mieux faire pour le Mali ».
PR Clément Dembélé : président de la plateforme de lutte contre la corruption.
«Tant mieux qu’ils ont reporté les élections pour que tout le monde puisse participer à leur organisation…».
« Concernant le report des élections c’est ce qui peut être mieux aujourd’hui pour le Mali parce que ça permettra aux différents partis politiques, à la société civile de reprendre les choses à main, de travailler profondément sur cette question d’élections. Les gens ont tendance à penser qu’une élection présidentielle ou une élection tout simplement c’est ce qui est le symbole de la démocratie, je dis non ! C’est l’organisation de la bonne élection qui constitue la démocratie. Si cette organisation n’est pas bien respectée, c’est-à-dire la transparence, la justice, l’égalité de chance entre les candidats, cela engendre toujours de crise de confiance et de crise post- électorale. On est déjà sur ce chemin parce qu’il y a de problème de fichier. Le problème ce n’est pas que les autorités n’ont pas les 5 milliards à payer. Le vrai problème ce qu’elles allaient utiliser le fichier qui n’est pas aujourd’hui actualisé sur lequel on allait contester. Si c’était pour prendre le fichier de 2015 pour venir nous imposer en 2023 pour faire des élections, je vous assure que ça serait la plus mauvaise élection contestée au Mali. Le problème avec IBK s’est aggravé avec M5-RFP à cause des élections législatives contestées et qui a abouti au coup d’Etat. Comment Assimi peut faire le coup d’Etat sur la base d’une crise politique et venir encore organiser les élections présidentielles sur la base du même fichier contesté ? c’est paradoxal et impossible à le faire, tant mieux qu’ils ont reporté les élections pour que tout le monde puisse participer à l’organisation de cette élection. J’invite les partis politiques de se regrouper et de s’impliquer dans l’organisation des élections à venir.
Je demande aux autorités de rassembler encore davantage tous les Maliens et de s’ouvrir le dialogue qu’il faut. Qu’on arrête la division, des arrestations, des insultes. C’est le moment d’apaiser les tensions entre les Maliens et de régulariser la situation entre les partis. Au-delà des intérêts personnels ce qui reste c’est le Mali, donc on doit le sauver ».
Djilla Assitan Diallo dite ‘’Pendrouni’’ : Secrétaire générale du Mouvement National des femmes du parti Adema-PASJ.
« Je peux dire qu’aucun observateur averti n’a été surpris par ce report ».
« Nous avons tous appris par le biais d’une annonce lors d’un point de presse du ministre en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation que l’échéance prévue pour la tenue des élections de fin de transition dans notre pays ne sera pas respectée. Je peux dire qu’aucun observateur averti n’a été surpris par ce report. Cependant, tout le monde s’interroge sur les raisons évoquées et s’inquiète pour le Mali. Un pays déjà affaiblit par la crise sécuritaire. Il est vivement souhaitable que les élections dans notre pays se déroulent de manière transparente, équitable et dans le respect des principes démocratiques. Leur report doit être basé sur des raisons légitimes et justifiables. Le Gouvernement devrait s’engager dans un dialogue inclusif avec tous les acteurs concernés pour parvenir à un consensus sur cette décision. L’absence de concertation peut compromettre la transition paisible vers un régime démocratique marquant le retour à l’ordre constitutionnel. J’invite donc le gouvernement à travailler à restaurer la confiance en engageant un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes. Cela contribuera à garantir la légitimité et la crédibilité du processus électoral à venir au Mali. J’estime de plus qu’en l’état actuel des choses, il est impératif d’œuvrer pour obtenir un grand consensus et une grande inclusion dans la conduite des affaires du pays, dans une situation aussi complexe. À défaut, nous courons le risque d’une tension politique inutile.
Pour le moment notre parti n’a pas encore pris de position concernant le report des élections décidées par les autorités. Il prendra le temps de libeller sur le sujet. Nous croyons en l’importance des principes démocratiques internes au parti qu’au respect des valeurs républicaines. A l’Adema PASJ nous prendrons une décision éclairée en temps opportun, en tenant compte de ces principes fondamentaux, afin de garantir un processus électoral juste et équitable pour tous les citoyens. J’aimerais rappeler l’importance fondamentale de la démocratie, du dialogue et de la transparence dans la gouvernance. J’encourage le peuple malien à rester informé, engagé et à participer activement au processus démocratique du pays. J’exhorte les autorités à écouter les préoccupations des forces politiques, sociales et religieuses, de même celles des légitimités traditionnelles à favoriser un dialogue inclusif et à prendre des décisions qui renforcent la confiance dans les Institutions démocratiques. La démocratie prospère lorsque le peuple et les autorités travaillent ensemble pour le bien commun ? Celles qui nous gouvernent aujourd’hui, sont les autorités d’une transition démocratique. Elles doivent œuvrer aussi à la sauvegarde de la démocratie et de la République. Je ne saurais terminer sans renouveler ma confiance aux Fama, leur réitérer mon soutien indéfectible dans leur mission régalienne de la sauvegarde de l’intégrité du territoire national et leur féliciter pour les victoires acquises ces dernières semaines ».
Source : Le Sursaut