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Réponse du Pr. Ali Nouhoum Diallo Au Pm Choguel Maiga : “Celles et ceux qui, au pouvoir pendant 30 ans n’auraient rien fait, mais pourtant ont construit des pyramides !… “

Voulant à tout prix venir à bout de la contestation, la junte du 19 novembre 1968, pionnière en la matière, transformera beaucoup d’enseignants en chefs d’arrondissement. C’est ainsi qu’à la fin de l’exécution de leur peine, ils sont affectés, d’abord comme secrétaires d’arrondissements.

  1. Modibo Diakité à Haoussa-Fulan
  2. Aliou Diarra à Ouatagouna
  3. Kaourou Doucouré à Djebock
  4. Yamoussa Coulibaly à Téméra
  5. Victor Sy à Intilit
  6. Dioncounda Traoré à Téméra
  7. Abdoulaye Traoré à Ambiri
  8. Fousseini Camara à Gossi exilé par la suite
  9. Abderahmane Diallo à Mandiakoi-Rhassous
  10. Harouna Konaté à Bambara-Rharous
  11. Aldiouma Diarra à Almoustrat
  12. Tiébilé Dramé à Talatai

Quelques mois après, ils deviennent chefs d’arrondissement :

  1. Victor Sy à Raz-El-Ma où il fut emmené manu militari avant de s’exiler.
  2. Kaourou Doucouré à Bambara Maoudé
  3. Tiébilé Dramé à Ouatagouna

Certains parmi les douze prennent goût aux délices du commandement et restent dans l’administration. D’autres, passionnés par la transmission du savoir et toujours dans le sacerdoce ou ne rejoindront jamais leurs postes, ou regagneront les classes dès que leur sanction prendra fin. Vous les connaissez ! Tiébilé Dramé en exil, se convertira en défenseur des droits humains et rendra beaucoup de service aux démocrates maliens au sein d’Amnesty International !…

L’arrestation d’avril 1969 des sept militants du Parti malien du travail (PMT) est concomitante à celle du capitaine Dibi Syllas Diarra. Les sept dirigeants du PMT sont bien connus : les professeurs Abderahmane Baba Touré alias Bilal (Yélimané), Marie Bernard Sissoko alias Mongontafé de l’EN Sup (Kadiolo), Pr. Mamadou Doucouré dit V-Zéro, professeur des lycées et collèges (Yorosso), Santigui Mangara détenu à Niono, élève à l’EN Sup (Ecole normale supérieure), les ingénieurs Kadari Bamba (Ménaka), Ogo Niangaly Monobème (Kolondiéba), le contrôleur des PTT Oumar Sadou Yattara, détenu à Koro ou Yanfolila, selon les sources.

Suivront dans les prisons, les militants du RPM (Regroupement et non Rassemblement) des patriotes maliens dirigé par le professeur de mathématiques Ibrahima Ly devenu brillant écrivain à sa libération, le premier à lancer des tracts pour dénoncer le coup d’Etat du 19 novembre 1968. A qui nous devons “Toile d’araignée” et “les Noctuelles vivent de larmes”.

Les Pr. Mohamedoun Dicko (EN Sup), détenu à Bouréïssa, Seydou Thiéro des lycées et collèges (Tessalit), Mani Djénépo, professeur d’éducation physique, Adama Samassékou, professeur de linguistique détenu à Dioïla, les ingénieurs Cyr Mathieu Samaké, détenu à Ansongo, Samba Sidibé à Aguelhok, l’architecte Cheikh Sadibou Cissé est lui à Ségou, l’économiste Bakari Konimba Traoré dit Pionnier est à Inakounder, Jean Etienne Diendiéré à Ménaka.

Nous devons à Pionnier beaucoup d’ouvrages dont un des plus récents s’intitule “Savoirs !!!” (Socio-Ecolono-migique). Ces enseignants, ingénieurs, architectes, économistes, résistants chevronnés à toute dictature, fût-elle armée, sont pour l’essentiel les fondateurs du Parti malien pour la révolution et la démocratie (PMRD).

Le bureau national de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali) composé essentiellement d’enseignants mais comprenant aussi des ingénieurs, d’autres composantes de la fonction publique et de la société malienne sera dissout bien que démocratiquement élu lors du 2e congrès de la centrale syndicale unique à l’époque, en 1970.

Sommés d’aller représenter le Mali au congrès de la Panafricaine syndicale bien que leur centrale soit dissoute, les membres du bureau de l’UNTM opposeront un refus catégorique à la sommation. Ils seront pour beaucoup arrêtés et détenus.

Les membres du bureau du Snec avec à sa tête Soumana Mamadou Maïga déclenchent une grève pour exiger la libération de leurs camarades syndicalistes et sont également arrêtés, torturés, rasés avec des tessons de bouteille (c’était le style de torture CMLN) et obligés de chanter “Soldat engagé librement ! Librement !” sur les antennes de Radio-Mali.

Ma génération et peut être les plus jeunes que nous, se souviennent probablement du propos tenu par Soumana Mamadou Maïga, secrétaire général du Snec (Syndicat national de l’éducation et de la culture) et adjoint du camarade Fambougouri Diarra, secrétaire général du bureau de l’UNTM “La raison du plus fort est toujours la meilleure” citant la fable de Jean de la Fontaine et ajoutant “Aujourd’hui vous êtes les plus forts. Demain est entre les mains de Dieu ! Qui sait, lequel sera le plus fort demain !”

Il serait fastidieux de lister le nombre d’enseignants arrêtés, torturés et détenus parce que jugés dangereux politiquement pour la junte du 19 novembre 1968. Citons tout de même quelques noms assez connus après ceux déjà mentionnés : les Pr. Sidiki Diarra, devenu président de l’Assemblée nationale sous le régime de Moussa Traoré, Mamadou Sarr dont un lycée porte aujourd’hui le nom, Abdoulaye Barry dont le nom est attribué à la Dnafla, Hella Diallo, grand cadre de l’éducation.

Combien de fois l’éminent professeur de philosophie Kari Dembélé a été trimbalé par des militaires en sang mais digne et présenté à ses collègues et à ses élèves suscitant la colère noire de la directrice de l’Ecole normale supérieure Mme Kéita Rokiatou Ndiaye qui exigea que les menottes lui soient enlevées immédiatement avant qu’elle réponde à toute question.

Combien de temps ont croupi dans les différents centres de détention de Bamako, les Pr. Yoro Diakité, Issa Ndiaye et Youssouf Ganaba, syndicalistes et camarades de lutte pour l’avènement du 26 mars 1991 et l’instauration d’une démocratie large et profonde ?

Arrêtons là l’énumération des enseignants brimés, humiliés, traités comme moins que rien, tuant ainsi l’âme de l’école malienne.

La junte du 19 novembre 1968 se souciait très peu de l’éducation. Les étudiants ont payé un lourd tribut, de leur vie même comme ce fut le cas d’Abdoul Karim Camara dit Cabral, d’Ibrahima Thiokari et de leur aîné Cheikh Oumar Tangara.

Ce dernier, manœuvré au Camp-para bien que cardiaque attesté par un certificat médical, en est mort ! D’autres aînés rapatriés de Dakar à des dates différentes seront enfermés, torturés, mais auront la vie sauve, tels que Cheikh Mouctari Diarra, Auguste Cissé, professeur et imam Hamidou Magassa dit Ganganas et Pr Baba Koumaré, le ministre Soumaïla Cissé, etc.

Younoussi Touré sera arrêté, emprisonné pour vente du journal Faso, journal de l’ASMD (Association des scolaires maliens de Dakar). Les étudiants de France en vacances seront recherchés pour diffusion de “l’Etudiant malien”, bulletin des étudiants et stagiaires maliens en France (l’AESMF). Certains camarades d’entre eux ont été arrêtés et enrôlés dans l’armée tels Mamadou Santara, ancien secrétaire général du gouvernement du général-président Moussa Traoré, puis secrétaire général de l’Assemblée nationale pendant au moins dix ans sous la IIIe République ; le docteur vétérinaire Ousmane Guindo, futur conseiller à l’Assemblée nationale, le camarade et prof de biologie végétale Alassane Mahmoudou Cissé. Ils seront détenus comme soldat de 2e classe à Ségou, manœuvrés à souhait et traités de mauviettes. Ils perdent deux (2) ans avant de reprendre leurs études.

Le camarade Ibrahim Kampo échappera de justesse à l’arrestation car prévenu par ses petits frères et cousins qui cachaient le reste des exemplaires de “l’Etudiant malien” pendant que le grand frère s’éclipsait dans Konnan.

Mahamoudou Cissé également étudiant en psychopédagogie à Bordeaux est arrêté à Djenné emmené manu militari à Mopti pour diffusion de “l’Etudiant malien”. Lui aussi échappe à l’enrôlement dans l’armée grâce à Mahdi Diallo, gouverneur de la région et Baouro Cissé, responsable régional des finances en jouant sur la différence d’orthographe de prénoms : celui figurant sur la convocation Mamoudou et celui écrit sur la carte d’identité de l’étudiant Mahamoudou Cissé.

La gendarmerie de Mopti le libère et la famille organise rapidement son départ en France aussi discrètement que possible ! C’est la traque organisée des étudiants en vacances cette année-là !… C’est dire que la junte du 19 novembre 1968 ne se souciait que de sauvegarder son pouvoir et non de promouvoir l’instruction, l’éducation et la culture.

Face à une telle répression, beaucoup d’enseignants, beaucoup d’étudiants seront obligés de se réfugier qui en Côte d’Ivoire, qui à Dakar, qui au Gabon, qui au Cameroun, qui au Burkina Faso, qui en France, qui en Guinée soit pour enseigner, soit pour poursuivre les études ; dans tous les cas pour continuer la lutte jusqu’à la chute de la dictature militaire !…

Aussi ne doit-on pas s’étonner d’entendre ces prétoriens répéter : “Une bonne relation vaut mieux que dix ans d’études”, ôtant toute envie de savoir à la Jeunesse malienne. Conséquemment le peuple malien ne doit pas non plus être surpris de voir pulluler dans son pays “des diplômés sans culture” pour reprendre l’expression favorite du Premier ministre du Togo Edem Kodio.

A vrai dire, l’école malienne, l’éducation, la culture n’étaient pas les préoccupations majeures du général-président Moussa Traoré. Te rappelles-tu Choguel du cri du cœur du président de la République Alpha Oumar Konaré, dès le début de son premier mandat : “Un village, une école ou un CED (Centre d’éducation pour le développement) !…”, expression de sa vision de l’école malienne, expression équivalente à celle de l’OMS : “La santé pour tous en l’an 2000” énoncée à Alma-Ata en 1978, lors de la conférence tenue sur le thème les “Soins de santé primaires” ?

Ces visions ne sont pas démagogiques, des slogans creux mais des rêves pour le Mali et l’humanité. Des utopies peut-être ! Mais le monde peut-il avancer sans utopie ? Rêve, utopie ou pas, ce qui est sûr, c’est que beaucoup de lycées et collèges, d’établissements du premier et second cycle de l’enseignement fondamental ont été construits un peu partout à travers le pays pendant les dix ans de gestion du premier président de la IIIe République !…

Des écoles du premier cycle ont vu le jour dans maints gros et même petits villages du pays. S’agissant de la défense et de la sécurité, le président Alpha a confié le département des Forces armées et des Anciens combattants au Dr. Boubacar Sada Sy dès qu’il a compris que la situation du pays exigeait que soit à la tête de cet important département un homme ferme sur les principes, souple en tactique, très ouvert, innovateur. Les Maliennes et Maliens se souviennent de cet homme qu’ils ont toutes et tous pleuré après sa perte tragique dans des circonstances non encore élucidées. Tout le monde se souvient de sa phrase devenue célèbre : “Etre chef, c’est prendre des décisions difficiles”.

Phrase prononcée après deux actes jugés téméraires par le commun des mortels, mais normaux pour lui qui voulait rebâtir l’Armée. Les lois militaires qu’il a fait voter par l’Assemblée nationale avant le terrible accident du 18 février 1995 sont des fondements pour l’émergence d’une Armée nouvelle.

Ce triste anniversaire a été commémoré par les FAMa et l’Association Boubacar Sada Sy (Abassy) chaque année jusqu’en 2022 date où l’Abassy seule a prié sur les tombes des deux (2) amis, les docteurs vétérinaires Oumar Ba de la Mauritanie et Boubacar Sada Sy, ministre des Armées et des Anciens combattants.

Son disciple Mahmoudou Bah, plein d’admiration pour Bouba, a repris le flambeau en axant ses efforts sur l’amélioration des conditions d’existence matérielle, morale et spirituelle du soldat malien en vue d’honorer la mémoire de son père spirituel prématurément arraché à son affection. Sache Choguel qu’Alpha Umar a été élu à l’unanimité, par toutes les Abeilles.

Ce ne fut pas un cadeau offert par complaisance. Il était à l’intersection des générations. Il a milité au sein de la jeunesse de l’Union soudanaise-RDA et connaissait beaucoup des dirigeants de cette formation politique créée à Bamako le 18 octobre 1946 pour l’émancipation des peuples africains.

Au demeurant, Mme Kéita Mariam Tarawélé, Mme Diallo Awa Kéita, leurs maris, frères, beaux-frères, leurs neveux, compagnons de lutte, dont beaucoup d’enseignants membres du CNDR (Comité national de la défense de la révolution), des CLDR (Comités locaux de la défense de la révolution), dirigeants de la milice populaire des brigades de vigilance des services civiques entrainées par le lieutenant Moussa Traoré, directeurs des principales sociétés et entreprises d’Etat, responsables de la jeunesse de l’US-RDA, permanents du parti, membres de la Délégation législative, seront les premières victimes du coup d’Etat qui a mis fin à l’expérience de la construction d’une société socialiste au Mali.

Emprisonnés à Sikasso, à Kayes, en divers endroits de détentions du Mali, les principaux dirigeants de l’US-RDA seront déportés à Kidal ou à Intadenit pour les plus jeunes.

Le Dr. Sidi Adama Konaré, directeur régional de la santé à Gao m’a fait l’insigne honneur de m’envoyer à Kidal pour me rendre compte de leur état de santé et de faire rapport sur instruction du CMLN sous la pression de diverses organisations de défense des droits humains en général, des droits des détenus politiques en particulier dont Amnesty International et le CDLDM (Comité de défense des libertés démocratiques au Mali) créé par l’AESMF, la STMF (Solidarité des travailleurs maliens en France), dirigée par les camarades Moussa Thiam, Moussa Kanouté dit Grand chef, Sara Kanouté (père du footballeur Oumar Frederick Kanouté), Makan Kamara, Boubacar Kanouté (oncle de Iba Ndiaye, Adéma-URD).

Le Front démocratique des patriotes maliens en France (FDPM), dirigé par le ministre Moussa Daba Keita dit Taty, Bassirou Diarra (RDA), Cheick Tidiane Dembélé (PMT) les dirigeants de la STMF susmentionnés, des personnalités politiques et médicales françaises.

L’état de santé de ces détenus nécessitait une évacuation d’urgence à Bamako de MM. Mamadou Diarrah, Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, Samba Lamine Traoré, Harouna Sow, Dr. Konimba Pleah. Une évacuation à Gao, du docteur vétérinaire Mamadou Sarr, directeur de l’Ecole du parti, Kansoro Sogoba, directeur national du service civique, Bengoro Coulibaly, dirigeant de la Jeunesse de l’US-RDA.

Le camarade Harouna Sow dont j’étais un cadet des cours normaux, lui de Banankoro et moi de Sevaré, m’a dit : “Ali ne te fais pas d’illusions. Ils ne nous évacueront jamais ! Pour eux, nous sommes là pour y mourir. Informe ma nièce Mme Soumaré Rokiatou Lamine Sow de mon état de santé. Elle m’enverra des médicaments comme elle l’a toujours fait”.

Tonton Mamadou Diarrah, en piteux état, m’a tenu les mêmes propos. Le CMLN ne s’est décidé à l’évacuer par la route que lorsqu’il a craint qu’il meure en prison comme David Coulibaly et d’autres. Comme si le CMLN n’avait pas un avion militaire !…

Le seul des détenus politiques visité à Kidal et à Intadenit qui était en bonne santé apparente, était le ministre Mamadou Madeira Kéita. Le président Modibo Kéita a été évacué à Bamako, la veille de mon arrivée à Kidal malheureusement pour y être assassiné au “Camp-para” de Djicoroni ! On ne saura jamais de quoi, il est mort, l’autopsie n’ayant pas été pratiquée. Et c’est dommage !

Honte à ceux-là parmi les membres du Comité militaire dit de libération nationale qui ont un jour organisé à Intadenit une séance de bastonnade des pionniers de l’indépendance du Mali, des notabilités, des notoriétés, des autorités morales du pays, y compris les doyens, les présidents de l’Assemblée nationale Mahamane Alassane Haïdara, Cherif de la ville Sainte de Tombouctou, Tonton Yacouba Maïga, prince de Tassiga, cercle d’Ansongo, région de Gao.

Pourquoi avoir organisé cette séance de bastonnade ? Pour punir les pionniers de l’indépendance qui ont osé réclamer leur droit de réponse pendant un quart d’heure aux mensonges déversés sur leur gestion pendant trois mois sur les ondes de Radio-Mali !

En assassinant le président Modibo Kéita, major de sa promotion de l’Ecole William Ponty, en humiliant le président Mahamane Alassane Haïdara, lui aussi major de sa promotion de la même prestigieuse école, enseignant de grande réputation au Soudan français, en soumettant leurs cadets les enseignants Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, Samba Lamine Traoré longtemps en service à Mamou “la Rouge” (République de Guinée), Mamadou Soumaïla Dia, permanent du parti, Harouna Sow, dirigeant de la Jeunesse de l’US-RDA, aux mêmes supplices et actes d’humiliation ; en tentant de débaucher d’éminents enseignants pour en faire des administrateurs, parfois avec succès il est vrai, peut-on être considéré comme soucieux de la promotion de l’excellence dans l’école malienne ?

Le président Alpha a fréquenté les leaders du Parti africain pour l’indépendance (PAI) dont certains de ses aînés étaient membres. Il a été militant du Parti malien du travail (PMT) jusqu’à sa dissolution.

Curieux et historien, il se souciait de connaitre tous les partis et mouvements clandestins : Union des forces démocratiques de Me Demba Diallo (UFD), le Parti communiste malien “Sur la voie du Bolchevisme” (SVB), dissidence du PMT qui donnera naissance au journal “SanFing” dirigé par le camarade Mohamed Tabouré et à l’Union de lutte Tiémoko Garan Kouyaté dirigé à ses débuts par le camarade Yoro Diakité, le PMRD (Parti malien pour la révolution et la démocratie) dont il a accompagné les émissaires, les professeurs Mamadou Lamine Traoré, le philosophe, et Adama Samassékou, le linguiste, pour remettre au PMT, les statuts, le règlement intérieur, le projet de société et le programme de leur parti dans la clandestinité au domicile de Mme et M. Bernard Duflo, mes maîtres en médecine, au 199, Rue de Vaugirard dans le XVe Arrondissement (Paris).

Il est proche des dirigeants de l’AEEM, tout en collaborant avec ceux de l’UNJM quand il était ministre de la Jeunesse, des Arts et de la Culture avec l’acceptation de son parti, le PMT à qui il rendait compte régulièrement pendant sa mission. Le PMT ne pratiquait-il pas l’entrisme, dénoncée par le parti SVB ?

Son discours de clôture lors d’une des Biennales sous le régime du CMLN, cause probable de sa sortie du gouvernement, avait frappé les esprits à l’époque et fait dire à des analystes politiques de cette période : ce jeune a sûrement un destin national !…

Il est créateur d’organisations comme la Mutec (Mutuelle des Travailleurs de la Culture) qui soulagera beaucoup les enseignants aux salaires modestes et payés irrégulièrement dans la prise en charge de leur santé. La Coopérative culturelle Jamana, plus tard Jamana-Echos, outre qu’elle a créé des emplois, sera un formidable outil de combat pour l’avènement du 26 mars 1991 et pour l’avènement de la démocratie. Un espace culturel et de formation des journalistes.

Archéologue, il est passionné des musées. Ses collègues muséologues du monde lui ont fait confiance et l’ont élu comme président de leur Association. Avec un tel parcours, syndical, associatif, politique, d’animateur des mouvements de jeunesse, de gestionnaire de coopératives économiques, il était désigné pour être le candidat de la Ruche à l’élection présidentielle. Il en avait le profil dans la phase de la révolution nationale, démocratique et populaire qui s’annonçait, en dépit de tous ses défauts connus ou inconnus de ses camarades !… Il n’y a pas d’être humain parfait, c’est un vieil adage universellement connu.

La vérité historique voudrait que je dise par souci de protection, excessive peut-être, de leur candidat, certains de ses aînés voulaient qu’il acceptât d’être le secrétaire à la communication, porte-parole d’Adéma/PASJ, pour lui éviter un lynchage médiatique dès lors qu’il est président du parti, par conséquent candidat potentiel à l’élection présidentielle.

Ayant compris que, pour Alpha, cette proposition n’était pas une opportunité de se faire connaitre davantage par les Maliennes et Maliens mais plutôt de l’arnaque, ces aînés ont admis, volontiers, que leur cadet soit président du parti car les membres du dernier bureau politique du PMT : Abderahmane Baba Toure alias Bilal, premier secrétaire, Kadari Bamba, deuxième secrétaire ; Ali Nouhoun Diallo alias Thierno, troisième ou quatrième secrétaire, les docteurs vétérinaires Birama Diakité alias Badara et Fernand Traoré dit Goblot, les professeurs d’enseignement supérieur, respectivement de physique et de chirurgie générale, Salikou Sanogo et Abdoul Traoré dit Diop alias Zapata (son nom de clandestinité) n’étaient intéressés par la présidence, ni du parti, ni de la République !…

Encore moins les autres vétérans du PMT et alliés Yolo Tolo, Soumana Mamadou et Yaya Sori Maïga, Umar Issiaka Bah, Mörike Konaré, le docteur vétérinaire Ngolo Traoré, N’Fagnanama Koné et enfin Jibril Aw.

Les contemporains d’Alpha non plus, militants du PMT et des partis alliés n’étaient pas tentés par “l’exercice solitaire du pouvoir”. Alpha avait un boulevard devant lui pour accéder au Palais de Koulouba avec les applaudissements de la social-démocratie malienne, africaine et internationale Avec les applaudissements de plus de la moitié du peuple malien !

Choguel, en affirmant que c’est Alpha Oumar Konaré, premier président de la IIIe République qui “a tué l’école et l’armée maliennes”, ne crains-tu pas d’être le “voleur qui crie au voleur !” ?

En ces temps-là, militer avait du sens. C’était la dédicace totale à la cause du Mali, de l’Afrique et de la fraternité humaine, la dédicace au progrès de la société humaine, sur les plans matériel, certes, mais surtout intellectuel, moral et spirituel. Sans arrière-pensée, sans calcul aucun.

Imaginez-vous, sur les vingt-trois membres du comité exécutif élus au congrès constitutif d’Adéma/PASJ le 26 mars 1991, aucun ne figurait sur la première liste des candidats aux élections législatives.

Ce sont les camarades Alpha Oumar Konaré, président de la République, feu Soumeylou Boubèye Maïga alors directeur de la Sécurité d’Etat et le docteur vétérinaire Bocary Tréta, secrétaire à l’organisation qui, considérant cette situation anormale ont posé le problème au comité exécutif. Celui-ci, au cours d’une réunion, a intimé l’ordre aux professeurs Bocar Sidi Sall (chirurgien) Ali Nouhoun Diallo (médecin interniste) à Dioncounda Traoré (mathématicien) à Tiémoko Sangaré (docteur en géodésie) d’aller se présenter respectivement à Niafunké, Douentza, Nara et Bougouni.

L’auteur de ces lignes ne s’est exécuté qu’à l’hôtel Kanaga de Mopti sur insistance du président Alpha auprès du professeur Abderahmane Baba Touré, membre du CTSP (Comité transitoire de salut du peuple), venu dans la capitale de la 5e région pour une conférence de réconciliation nationale entre le Mali et les Mfua (Mouvement et front unifiés de l’Azawad) après celle manquée de Ségou.

Celui-ci rabroue son fils spirituel et lui fait une injonction d’aller à Douentza avec l’ingénieur agronome Amadou Abdoulaye Maïga en service à l’”Opération riz Mopti” en mission d’Adéma/PASJ pour informer la section de la décision du comité exécutif.

Traiter ces hommes et ces femmes de la Ruche des années 90 pour moins que rien, de négatif n’est tout simplement pas raisonnable. Encore moins sage ! Choguel, je ne parlerais pas, pour le moment, de ta gestion de l’Etat en tant que ministre, en tant que Premier ministre par respect pour Mme Maïga Fady El hadj, amie de Mme Maïga Kadji Hammadoun Nialibouli, ma cousine et camarade de promotion de l’école primaire à Douentza.

Par respect pour Assalia Mohamed Maïga, grand douanier et patriote. Par respect des populations de Tacharane, Tabango, Bara, de Bazi, de Monzonnga, de Bentia Koukia, première capitale de l’Empire Songhoy dont le PM Usmann Issoufi Maïga alias Pinochet est un illustre fils. Par respect des populations de Nfafa et du Gabéro.

 

Choguel, ressaisis-toi ! Tu dois beaucoup au Mouvement démocratique

Que tout le monde sache une fois pour toutes que le président Alpha Oumar Konaré, premier président de la IIIe République a été élu à l’unanimité, premier président de la Ruche au congrès constitutif d’Adema, le Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ).

Je dis bien élu par toutes les Abeilles y compris celle qui, au Perchoir, paraissait être le chef de l’opposition par respect strict de la sacro-sainte loi de la séparation des pouvoirs qui voudrait que l’Assemblée nationale ne soit jamais une chambre d’enregistrement.

Et elle ne l’a pas été pendant les dix ans de collaboration fructueuse entre la première et la troisième institution par ordre d’énumération dans la Constitution du 25 février 1992.

Que personne ne se méprenne, s’attaquer au président Alpha Oumar Konaré, c’est s’attaquer à toute la Ruche, et logiquement à tous ceux et toutes celles qui ont été membres des différents gouvernements du président Alpha Oumar Konaré ; c’est s’attaquer à ses alliés politiques : les Partis signataires du Pacte républicain (PSPR) qui ont regroupé l’Union soudanaise section du Rassemblement démocratique africain (US-RDA), l’Union des forces démocratiques (UFD) de Me Demba Diallo, le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP) de Me Drissa Traoré et de Mamadou Yossi, le Rassemblement malien pour le travail (Ramat) de Pr. Abdoulaye Mako, le Rassemblement pour la démocratie et le travail (RDT) d’Amadou Ali Niangado, de l’ambassadeur Bocar Kassé et d’Ambadio Kassogué, le Front populaire malien-Alliance pour le développement économique et social (Ades) de Mamadou Papa Sidibé, la Convention nationale pour la démocratie et le progrès (CNDP) créée en 1996, qui elle aussi a regroupé en plus des PSPR, le Parti pour la renaissance nationale (Parena), la Convention démocrate-sociale (CDS) de Mamadou Blaise Sangaré, le Mouvement citoyen-cercle des démocrates républicains (MC-CDR) de Me Boubacar Karamoko Coulibaly, l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) de Moussa Balla Coulibaly, de Me Hassane Barry et Mahamane Rakibou Touré, aujourd’hui dirigé par Tiéman Hubert Coulibaly, la Convention parti du peuple (COPP) de Me Mamadou Gakou et de Mme Ascofaré Houlematou Tamboura. Toutes ces formations politiques ont participé à la gestion concertée des institutions.

Dès lors, les Maliens et les Maliennes sont en droit d’attendre, particulièrement de ceux et de celles qui ont géré les ministères de la Défense et de l’Education de réagir comme il sied aux propos de Dr. Choguel Kokala Maïga, Premier ministre de la Transition, chef du gouvernement du colonel Assimi Goïta. Par simple honnêteté intellectuelle et par sens de la redevabilité envers le peuple malien !

Si terminant son deuxième et dernier mandat, Alpha a cru devoir dire qu’il a échoué dans le domaine de l’éducation, c’est sûrement par humilité et eu égard à la grande ambition qu’il nourrissait pour le Mali en général et pour l’école malienne en particulier !…

Choguel, mon beau fils, ne touche plus à Alpha, mon petit frère si tu veux continuer à bénéficier de mon amitié qui est réelle !…

Bamako le 30 août 2023

Pr. Ali Nouhoun Diallo

Premier secrétaire politique élu au congrès constitutif d’Adéma/PASJ,

Ancien président de l’Assemblée nationale pendant les dix ans de gestion du Pays par le président Alpha

Grand officier de l’Ordre national du Mali distinction décernée par le président Alpha Oumar Konaré

Mali Tribune

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