Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Renouvèlement du mandat de la Minusma: le ministre Diop précise les attentes du Mali

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, a partagé ce jeudi 18 mai avec le Corps diplomatique accrédité dans le pays, l’actualité malienne et l’évolution de la transition. A quelques semaines de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur notre pays, le ministre DIOP a laissé entendre que la configuration de la MINUSMA ne répond pas aux attentes du Mali.

La rencontre qui a duré pendant plus d’une heure a été une opportunité d’échanges sur les questions d’actualité nationale ; les sujets prioritaires pour les Autorités ; et les attentes du Mali vis-à-vis de ses partenaires, le mandat de la MINUSMA ; les partenariats du Mali ; le processus de paix, entre autres.
Au cours de cet échange direct, le ministre Abdoulaye DIOP a fait le point du processus de la transition en cours depuis août 2020 consécutif au coup d’État contre le régime Ibrahim Boubacar KEITA.
Sous pression de la communauté internationale, pour le retour à l’ordre constitutionnel, le ministre DIOP a indiqué que toutes les mesures relatives au processus politique avaient été conçues et réalisées dans une démarche consensuelle et inclusive.
Pour DIOP, conformément aux attentes largement exprimées par les populations maliennes lors des ANR, les autorités de la Transition ont pris des mesures fortes et irréversibles pour un retour à un ordre constitutionnel sécurisé et apaisé en s’appuyant les avancées suivantes : la convocation du collège électoral pour le référendum constitutionnel, le 18 juin 2023 ; l’installation de l’AIGE ; la mise en place en cours de finalisation de ses coordinations ; et le nouveau découpage territorial pour une meilleure représentation des populations maliennes.
Sur la question des droits, point de discorde avec des partenaires, Abdoulaye DIOP ne s’est pas retenu de réagir sur le rapport de l’ONU aux événements de Moura qui défraie l’actualité.
Regrettant une campagne hostile de certains Etats et Organisations internationales contre le Mali, en instrumentalisant la question des droits de l’homme, il a réaffirmé que les opérations de lutte contre le terrorisme sont menées par les Forces armées maliennes dans le strict respect des droits de l’Homme.
A Moura, a insisté DIOP, aucun civil n’a été tué contrairement aux conclusions du rapport de l’ONU qui rapportent que 500 personnes ont tuées sur une population 4 000 soit 12% de la population de ce village.
Cette affirmation est dangereuse car elle jette l’opprobre sur l’institution militaire et étatique, sans aucune précaution d’usage en matière d’enquête, a laissé entendre Abdoulaye DIOP.
Abordant l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale dont la mise en œuvre connait des difficultés, il a réitéré l’engagement du gouvernement de respecter ses engagements dans ce document. Et la visite du ministre Ismaël WAGUE traduit de la volonté du gouvernement d’œuvrer pour la paix et signe de sa main tenue aux groupes armés signataires.
Quant au mandat de la MINUSMA au cœur de polémiques entre maliens qui se retrouvent divisés sur la question de son départ ou son maintien dans le pays, les discussions sont en cours pour son avenir. Le Conseil de sécurité donnera fin juin une décision.
A ce sujet, la configuration de la MINUSMA ne répond aucunement aux attentes du Mali, au besoin de sécurité des Maliennes et des Maliens, selon le ministre DIOP qui précise que les recommandations n’ont pas pris en compte les préoccupations sécuritaires du Mali.
La priorité du pays, selon lui, n’est pas l’effectif de la Mission, mais sa posture à apporter de l’aide des forces maliennes en vue de sécuriser les populations.
Ainsi, le Mali attend une proposition qui répond à ses besoins réels, communiqués plusieurs fois. Sans la prise en compte des préoccupations des autorités maliennes, la Mission serait contre-productive, car ça entretiendrait l’illusion d’un maintien de la paix, paix qui n’existe d’ailleurs pas comme avoué par le Secrétaire général.
Après la rencontre, des diplomates ont salué la démarche du ministre DIOP, à l’image de celui de l’Algérie. Pour ce dernier, c’est une heureuse initiative d’échanger sur l’actualité du pays.
« Je crois que le Mali progresse, mais c’est difficile », a indiqué le diplomate algérien dont le pays est le chef de file de la médiation dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Presque arrêtée à cause des divergences entre les parties signataires, le diplomate algérien a souligné que son pays déploie des efforts auprès des parties signataires pour la reprise du dialogue en vue de la poursuite de la mise en œuvre dudit document de recherche de la paix.
« Nous poursuivons nos efforts avec la conviction que les Maliens sont les premiers à vouloir la paix entre eux », a-t-il indiqué.
Pour sa part, l’ambassadeur du Sénégal a salué la rencontre qui permet aux représentants d’Etat résidant au Mali d’avoir des informations à la source qui les mettraient à l’abri des spéculations.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance