Rebondissement spectaculaire d’une affaire judiciaire qui ne manquera pas de faire des vagues. Licenciée de son travail d’ingénieur-géologue pour avoir dénoncé des pratiques de harcèlement sexuel de la part de certains cadres de la Somilo-Sa, Mme Khadidiatou N’Diaye est traînée de nouveau devant le Tribunal de grande instance de la commune VI du District de Bamako. Le chemin de croix d’une victime harcelée.
Il nous revient, de sources judiciaires, que Mme Khadidiatou N’Diaye, ex-géologue à la Société d’exploitation de la mine d’or de Loulo (Somilo-sa), licenciée pour avoir dénoncé des pratiques de harcèlement sexuel à son encontre, a été inculpée et placée sous contrôle judiciaire, sur plainte des sieurs Chiaka Berthé et Sékou Diallo, par un juge d’instruction du Tribunal de grande instance de la commune VI du District de Bamako pour «dénonciations calomnieuses, chantage et tentative d’extorsion de fonds de 450. 000. 000 FCFA à la société Barrick Gold». Dame N’Diaye doit se présenter chaque vendredi au cabinet du juge d’instruction et payer la somme de 10. 000 FCFA.
Et pourtant pour les mêmes faits (le 23 octobre 2022 Mme Khadidiatou N’Diaye a déclaré dans l’émission ‘’Femmes capables’’ avoir été l’objet de harcèlement sexuel), le Tribunal de grande instance de la Commune VI a déclaré non coupable des faits de diffamation la dame Khadidiatou N’Diaye, le Directeur d’Africable Télévision Ismaël Sidibé et la présentatrice Djénebou Mariko.
Un rebondissement qui pousse à des interrogations. La partie perdante en première instance a-t-elle fait appel ? Quel traitement le ministre de la Justice et des Droits de l’homme a réservé au dossier venu de Koulouba à lui transmettre par la Primature dans l’affaire Khadidiatou N’Diaye ? Le Cabinet du Premier ministre à qui Koulouba a instruit de trouver une solution a-t-il fait le suivi ? La machine judiciaire est-elle mise à branle pour réduire au silence une victime encombrante ?
A l’exception de l’Ong Wildaf, les organisations de défense de droits des femmes restent indifférentes au traitement réservé à Khadidiatou N’Diaye. La pauvre dame, qui refuse de se laisser ‘’broyer’’, a tapé à toutes les portes. A Koulouba, un haut fonctionnaire a été révoqué de son poste. Son seul tort : appeler la société minière de mettre la jeune dame dans ses droits en réponse à une correspondance imputée à sa cellule pour traitement suite à une saisine du Président de la Transition par la victime. Nous sommes loin du bout de nos surprises!
Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger