Depuis des années, et principalement pendant le mois de Ramadan, les jeunes couples procèdent à des cadeaux du sucre à leurs beaux parents. Cette pratique qui doit se faire que lorsqu’on a les moyens, tend malheureusement à devenir une obligation.
Gare aux gendres qui ne se conforment pas à cette règle j’allais dire cette tradition. De nos jours, les jeunes femmes mariées font de ce cadeau du sucre une de leur priorité dans le mariage durant ce mois. Souvent la pression vient des beaux parents en faisant croire à leur fille, « que si réellement ce monsieur t’admire, ce geste ne doit pas faire défaut ». Il n’est pas rare de constater que les beaux-parents, attachent plus d’importance au prix et à la quantité qu’à la valeur du geste de générosité. Du coup, chaque jeune homme marié tente de faire mieux que l’autre de peur d’être négligé voire abandonné au moment où il ne fallait pas.
C’est triste, mais c’est une réalité du moment. Pourtant, ce geste combien noble, même s’il cadre parfaitement avec les actions de générosité et de solidarité, ne doit pas être un fardeau dans une vie de couple lorsque les moyens font défaut. Quoi qu’il en soit, c’est une grosse erreur pour la femme de vouloir bouder ou de mettre en quarantaine son homme, tout simplement parce que son geste a fait défaut cette année.
C’est une vieille pratique encrée bien dans notre culture. En effet, le mois de Ramadan est un mois de don et de générosité. C’est aussi celui du bien et des récompenses. Les écritures saintes nous enseignent que pendant ce mois, la récompense des bonnes actions en est démultipliée. C’est pour dire que cette période est favorable aux actes de générosité, se produisant de plusieurs façons, chacun offrant ce qu’il peut, afin de témoigner sa solidarité et consolider les liens de parenté et d’alliance pour les gendres.
Au Mali et particulièrement à Bamako, l’envoi du sucre aux beaux parents, est très apprécié voire « obligatoire ». C’est une marque de solidarité, de respect et de considération envers la belle famille.
Ce cadeau est comparable aux funérailles, devenus par la force de choses des moments d’abus et d’insouciance, au moment où les proches pleurent leurs morts, on a l’impression que d’aucuns ont tendance à transformer les funérailles en des moments de réjouissances.
M. Yattara
Source : L’Alternance