Le peuple malien s’est doté d’une nouvelle constitution, le 22 juillet dernier, à la suite des opérations référendaires des 11 et 18 juin 2023. En la matière, les responsables de la Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali contestent et projettent de saisir la CEDEAO et l’UA pour obtenir gain de cause. Ils ont tenu, le samedi 5 août dernier, une conférence de presse en la matière.
Dans le document qu’ils ont voulu relayer, le samedi 5 août dernier à l’issue d’une conférence de presse, les responsables de la Coordination trouvent qu’il y a eu « des dérives » dans l’accomplissement de la mission assignée aux autorités de la transition. Le même document soutient que les autorités de la transition sont en « déphasage avec leur mission définie dans la charte de la transition ». Réaffirmant son attachement aux principes de l’Etat de droit et aux valeurs républicaines, rappelle-t-on, la coordination maintient avoir demandé aux nouvelles autorités d’abandonner le projet « inopportun et non-consensuel » de la nouvelle constitution. Un projet qui, dit-elle, est « illégal, illégitime, porteur d’instabilité et de division dont le pays n’a nullement besoin » de nos jours. Aussi, indique-t-on, la coordination avait invité le président de la transition, le colonel Assimi Goïta à veiller scrupuleusement sur le respect du chronogramme prévoyant la fin de la transition en mars 2024. Mettant la conférence à profit, le camp d’opposition réitérait avoir également appelé tous les compatriotes et les démocrates à s’unir avec détermination pour, ajoute-t-il, obtenir satisfaction au sujet de l’abandon dudit projet constitutionnel. « La cour constitutionnelle ayant opté de servir de couverture juridique à la volonté des maitres du jour, par arrêt inintelligible N°2023-07/CC du 21 juillet 2023, rejetait à la surprise générale, toutes les requêtes en annulation des résultats comme mal fondées, nonobstant les violations avérées de la loi électorale, les tripatouillages et la fraude planifiée heurtant souvent le sens moral », lit-on dans le document. Par conséquent, poursuit le camp d’opposition, « un texte (constitution) déstabilisateur taillé sur mesure est désormais imposé à la Nation malienne par un passage en force des autorités de la transition, contre la volonté clairement exprimée de l’écrasante majorité du peuple », ajoute-t-on. Le très faible taux de participation, encore inédit dans l’histoire des référendums au Mali est, selon la Coordination, l’illustration parfaite du refus du peuple d’accompagner « une mascarade de référendum ». Puisque la même constitution a été promulguée par le président de la transition en date du 22 juillet dernier, la coordination annonce qu’elle prend acte de l’arrêt de la cour constitutionnelle du Mali. Elle reste néanmoins vent debout contre la nouvelle constitution et compte saisir des instances sous régionales pour obtenir gain de cause dans sa lutte. Malgré la position de la cour constitutionnelle du Mali, la coordination annonce « entendre néanmoins mettre les différentes requêtes à la disposition de la CEDEAO, de l’Union africaine, de la presse ainsi que de l’opinion nationale et internationale à toutes fins, en tant que suite logique de ses démarches et actions ».
Le mouvement s’oppose à la déclaration de guerre du Mali suite au coup d’Etat du Niger
Sans langue de bois, la coordination énonce être scandalisée « par l’attitude des mêmes autorités de la transition du Mali ». Lesquelles sont, juge-t-elle, « en déphasage manifeste avec leur mandat » au sujet du coup d’Etat perpétré en République du Niger. En clair, la coordination dit être scandalisée notamment par « l’absence de réaction immédiate, encore moins de condamnation et la déclaration de guerre illégale, insensée, scandaleuse et ridicule du Mali suite aux sanctions envisagées dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO, le dimanche 30 juillet dernier », à propos du putsch nigérien. Aussi, le mouvement souligne être également scandalisé par la menace du retrait du Mali de la CEDEAO au cas où celle-ci décidait d’inquiéter les auteurs du coup d’Etat nigérien. Sur la question, la coordination trouve que l’engagement du Mali en guerre est strictement réglementé pour être décidé sur « un coup de tête ». Puis de relever que cette façon « cavalière de faire » caractérise l’apologie du coup d’Etat, une semaine seulement après la promulgation de la nouvelle constitution dont l’article 187 stipule que « tout coup d’Etat au putsch est un crime imprescriptible contre le Peuple malien ». Ce qui amène les responsables de la coordination à dénoncer la violation des textes et de la procédure à travers cette déclaration de guerre du Mali sur le cas du Niger.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS