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Présumé détournement à Orabank-Tchad : Le DG malien Mamadou Bass détenu par les services secrets tchadiens

Une transaction illégale portant sur un montant de 2 milliards de Fcfa sur le compte d’un ancien chef de cabinet du directeur général de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) aura été le détonateur de cette affaire, qui a ému le chef de l’Etat tchadien.

Un scandale chasserait-il toujours l’autre chez les Maliens du Tchad ? Toujours est-il que l’affaire de mœurs qui pollue l’atmosphère à l’ambassade n’est pas prête de s’estomper qu’un scandale de détournement présumé d’un montant de 10 à 30 milliards de Fcfa vient d’éclater à la filiale tchadienne d’Orabank. Il compromettrait directement notre compatriote Mamadou Bass, directeur général d’Orabank-Tchad, dont l’arrestation par les éléments de l’Agence nationale de renseignement (ANR, les services secrets tchadiens), depuis le lundi 27 juin 2022, est officiellement notifiée aux autorités maliennes.

Le préjudice est causé au détriment de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT). La presse locale, qui qualifie l’affaire de “SHT-gate” en référence au “Watergate”, un scandale d’espionnage politique qui aboutit, en 1974, à la démission de Richard Nixon, alors président des Etats-Unis d’Amérique, en fait ses choux gras avec chaque jour de nouveaux rebondissements et des révélations croustillantes.

Le secrétaire particulier du président de la Transition tchadienne, Mahamat Idriss Deby dit Kaka, en la personne d’Idriss Youssouf Boy, a été limogé et jeté en prison au même titre que Mamadou Bass qu’on soupçonnait de vouloir prendre la poudre d’escampette.

Les directeurs général et adjoint de la SHT, respectivement Boayom Michel et Tahir Issa ont été remerciés, l’entreprise nationale étant désormais cogérée par Eric Ndoassal, DG, et Zakaria Saboun, DGA.

Les pattes blanches

Le ministre des Finances et du Budget du Tchad, Tahir Hamid Nguilin, dont le nom revient sans cesse dans le dossier, a dû montrer pattes blanches pour couper court aux rumeurs le concernant.

Toutefois, le ministre porte-parole du gouvernement précisera dans un communiqué qu’“il y a eu une enquête qui a abouti à la mise en lumière de malversations au niveau de la SHT. Ces malversations ont conduit à un probable détournement d’un peu plus de 13,9 milliards de Fcfa pour être bien précis”. Et de prévenir qu’“il n’y aura pas de cachoterie sur cette affaire qui est extrêmement grave”.

De son côté, Orabank a indiqué qu’elle s’engage à tirer toutes les conséquences de droit sur cette affaire. “Nous rassurons toutes les parties prenantes que notre groupe veille à respecter les meilleurs standards internationaux dans la gestion, notamment en matière de gouvernance. Nous nous engageons activement pour les pays dans lesquels nous sommes présents”, souligne le communiqué qu’elle a publié.

Se disant actrice du développement du Tchad, la Banque a annoncé un total de financements mis à la disposition des opérateurs économiques publics et privés tchadiens d’une valeur brute de 196 milliards de Fcfa.

Selon nos informations, la justice n’était pas toujours saisie du dossier à la date du 20 juillet 2022. Cependant, des perquisitions à domicile ont permis à l’ANR de saisir des biens meubles et immeubles des présumés coupables.

Selon la loi pénale tchadienne du 16 février 2000, quiconque par quelque moyen que ce soit, obtient directement ou indirectement, retient ou détient frauduleusement quelque bien que ce soit appartenant, destiné ou confié à l’Etat, aux collectivités ou établissements publics, aux sociétés contrôlées par l’Etat, est puni :

  1. Lorsque l’infraction porte sur une somme, un ou des biens d’une valeur supérieure à trente millions (30 000 000) de francs, la peine sera celle des travaux forcés à perpétuité ;
  2. Lorsque l’infraction porte sur une somme, un ou des biens d’une valeur qui varie entre quinze (15) et trente (30) millions de francs, la peine est de vingt (20) à trente (30) ans de travaux forcés ;
  3. Lorsque l’infraction porte sur une somme, un ou des biens d’une valeur supérieure à sept millions (7 000 000) de francs, la peine est de dix (10) à vingt (20) ans de travaux forcés ;
  4. Lorsque l’infraction porte sur une somme, un ou des biens d’une valeur qui varie entre trois (3) et sept (7) millions de francs, la peine est de six (6) à neuf (9) ans de travaux forcés…

Quid d’une affaire portant sur des dizaines de milliards ?

Wait and see…  

El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Aujourd’hui-Mali

 

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