Après sa convocation par le Commissariat du 5ème arrondissement, puis son audition par le Parquet du tribunal de la Commune IV, le Porte-parole du Collectif pour la Défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath a été placé, hier lundi 13 mars, sous mandat de dépôt à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako (MCA). Son incarcération serait liée à une dénonciation du Collectif de Défense des Militaires (CDM) suite à ses propos relatifs à la mort de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qu’il a qualifiée » d’assassinat et tuerie « . C’était en marge de la 3ème Conférence Nationale de l’ASMA-CFP, tenue le samedi 11 mars dernier, à la Maison des Aînés de Bamako.
Près de deux ans après sa libération dans l’affaire de » complot contre les institutions et association de malfaiteurs « , le Porte-Parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, retourne en prison. » Il a été placé sous mandat de dépôt pour simulation d’infractions, conformément à l’article 190 du code pénal « , a confié hier, lundi 13 mars, à L’Indépendant, une source judiciaire. Et d’ajouter que son procès est prévu pour le 13 juin prochain.
En effet, c’est à la faveur de l’ouverture des travaux de la 3ème Conférence Nationale de l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP) parti de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, tenue le samedi 11 mars dernier, à la Maison des Aînés de Bamako, que le célèbre chroniqueur a qualifié la mort de ce dernier » d’assassinat et tuerie « . Devant les militants de l’ex-premier ministre, il avait déclaré : » Boubèye n’est pas mort, il a été assassiné, c’est le terme qu’il faut. Il a été tué ! Il a été assassiné « . Et d’ajouter : » Les avocats de Boubèye ont écrit une lettre pour alerter l’opinion sur son état de santé sur la base du rapport de ses médecins et rendue publique. Ses femmes ont écrit une lettre publique envoyée aux autorités. Le CNT, l’organe de contrôle du gouvernement, qui est l’autorité poursuivante de Boubèye, n’a pas interpellé ce dernier sur la question des Droits de l’homme Boubèye « .
Le Porte-Parole du CDR a poursuivi en ces termes : » Il y a des représentants de l’ASMA au CNT, aucun d’eux n’a interpellé le ministre de la Justice. Aucun d’eux n’a non plus dénoncé cela ! L’ADEMA est le parti qui nous a amené le Droit de l’homme et le Droit de l’homme Garanti à tous, même aux condamnés, au droit à la santé et à la protection de sa vie « . Et de s’interroger : » Où étaient les cadres de l’ADEMA, les cadres du RPM qui sont au CNT ? Personne n’a interpellé l’autorité jusqu’à ce que Boubèye trouve la mort ! Voilà la vraie leçon ! « .
Suite à ces propos qui lui sont imputés, Mohamed Youssouf Bathily, son appellation à l’état-civil a été placé, hier lundi, sous mandat de dépôt par le tribunal de la CIV pour » simulation d’infractions « . Son procès est attendu pour le 13 juin prochain, nous assure-t-on.
Notons que l’article 190 du Code Pénal et Code de Procédure Pénale du Mali, dans sa Section 7 dénommée » De la simulation d’infraction « prévoit que » celui qui dénoncera aux autorités publiques une infraction qu’il sait n’avoir pas existé ou qui fabriquera une fausse preuve relative à une infraction réelle ou imaginaire, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende de 20.000 à 100.000 FCFA « .
Rappelons que l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est décédé, le lundi 21 mars 2022, vers 12h30, dans sa cellule de la Clinique Polyclinique, où il avait été transféré de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako (MCA), en décembre 2021, après 7 mois de » détention préventive » dans le cadre du » dossier d’acquisition des équipements et accessoires militaires « .
Daouda SANGARE
Source: l’Indépendant