Le délai de la transition, conformément à la charte, arrive à son terme le 27 février prochain. A cet effet, des partis politiques réunis au sein d’une alliance, Action Républicaine pour le Progrès (ARP), montent au créneau pour exprimer leurs préoccupations face à la persistance de la situation de non retour à l’ordre constitutionnel normal. Elle l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse, tenue le week-end dernier, à l’hôtel l’ex Sheraton de Bamako.
Après l’observation d’une minute de silence, à la mémoire de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita, arraché à notre grande affection le dimanche 16 janvier 2022, Seydou Amadou Touré, membre de ladite alliance a introduit la conférence de presse, en ces termes : « nous sommes unis au sein de cette alliance pour faire avancer les choses au Mali. Et, nous sommes déterminés et engagés pour changer la situation qui prévaut dans notre pays ».
A sa suite, Dr Modibo Soumaré, premier vice-président de l’ARP, dans la lecture de la déclaration liminaire, a soulevé des tares qui entravent, selon l’Alliance, le bon fonctionnement de la transition. Ces tares sont le résultat d’une réflexion approfondie de la situation actuelle du pays a faite par l’ARP. Au terme de cette réflexion, il a été constaté l’inactivité des organes de la transition dans leur forme, leur composition, leur programme actuel à résoudre les problèmes et surtout à atteindre l’objectif principal, qu’est l’organisation des élections crédibles et transparentes.
L’ARP, dans sa démarche, n’est pas seulement dans une logique de dénonciation. Elle a proposé un plan de sortie de crise qui doit servir de canevas pour les autorités de la transition. Il s’agit entre autres : d’instaurer une union sacrée autour de l’Armée nationale qui ne devrait souffrir d’aucun clivage en ces moments ; d’un réarmement moral des militaires pour faire face aux questions sécuritaires ; de maintenir et renforcer la position du Mali dans le concert des nations à commencer par la CEDEAO et même en renforçant notre collaboration avec les pays membres de cette organisation sous-régionale et au-delà avec tous les partenaires internationaux. A ces propositions s’ajoutent aussi : la mise en place un accord politique de réconciliation et raisonnable de retour à l’ordre constitutionnel et la proposition d’un chronogramme réaliste à la CEDEAO pour lever sanctions qui frappent notre pays et mettre fin à l’isolement diplomatique de notre pays.
Au plan international, l’ARP demande de réviser le mandat de la MINUSMA pour lui donner une mission plus robuste ; de convenir d’un nouveau pacte avec la Communauté internationale pour restaurer une guerre totale à l’insécurité en Afrique.
Cependant l’ARP déplore que le gouvernement actuel n’ait nullement l’ambition d’organiser les consultations électorales pour le retour à l’ordre constitutionnel. De ce fait, elle regrette le bras de fer engagé avec la CEDEAO et les lourdes sanctions qui frappent le pays. C’est pourquoi, elle propose que la conduite des affaires de la transition soit confiée à des nouvelles autorités civiles et consensuelles.
Diakalia M Dembélé
Source: 22 Septembre