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Pérennisation des cantines scolaires: les collectivités de Dioila s’engagent

Après la première édition à Nonssombougou (Kolokani) en 2016, c’est le village Dien dans la commune Fana qui a abrité, hier mercredi, les activités commémoratives de la deuxième édition de la Journée africaine de l’alimentation scolaire. Placée sous le thème : « Alimentation scolaire basée sur la production locale : investissons dans la jeunesse et l’enfance pour tirer profit du dividende démographique ». Cette édition 2017 a été marquée par l’engagement des collectivités du cercle de Dioïla à prendre en charge le fonctionnement des cantines scolaires de leurs ressorts.

Kénékouo Barthelemy Togo ministre education nationale

Au plan national, l’événement a été célébré sous le signe de l’« Engagement des Collectivités territoriales pour la pérennisation des cantines scolaires ».
Partie très tôt de Bamako, la délégation nationale, conduite par le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, Moumini TRAORE, a été accueillie dans la ferveur à Dien par la population locale aux sons des tam-tams et du balafon ; en présence des autorités politiques et administratives locales, des chefs des services techniques, des honorables députés du cercle de Dioïla, des chefs de village de la commune, des chefs coutumiers et légitimités traditionnelles ainsi qu’une foule nombreuse dont des élèves et des enseignants.
En instituant le 1er mars de chaque année, la journée africaine de l’alimentation scolaire lors de sa 26e conférence en janvier 2016, l’Union africaine a voulu, reconnaître l’immense valeur des programmes d’alimentation scolaire fondés sur les produits locaux pour maintenir davantage les enfants à l’école et améliorer leur performance scolaire. Il s’agira également de stimuler la production de revenus et l’entrepreneuriat dans les collectivités locales.
Selon les organisateurs de cette journée, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir pris tôt les devants de cette initiative en se dotant, dès 2009, d’une politique nationale de l’alimentation scolaire qui est principalement axée sur la production locale.
Elle vise à assurer la prise en charge de l’alimentation scolaire de façon pérenne afin que la faim ne soit plus un obstacle à l’accès, au maintien à l’école et au développement de l’élève.
La représentante du PAM au Mali, Mme Silvia CARUSO, a souligné que pour être efficaces, les activités d’alimentation scolaire doivent être accompagnées par la mise en œuvre d’un paquet d’interventions comme le déparasita, la supplémentation en fer, la fortification sans oublier l’eau potable et l’assainissement.
Dans sa politique de stimulation de la production locale, le PAM, selon sa représentante, a démarré en 2009 un projet pilote destiné à accroître la production locale du mil, sorgho et niébé en encadrant et en équipant 22 organisations paysannes regroupant 24 000 membres, dont 12 000 femmes.
Parmi ces organisations, s’est-elle réjouie, deux sont du cercle de Dioïla. Il s’agit de l’Union Locale de Producteurs de Céréales de Dioïla et de l’Union des Sociétés Coopératives des Producteurs de Céréales de Diedougou.
Entre 2009 et 2016, ces organisations ont pu vendre au PAM 43 000 tonnes de céréales pour un coût de 11,8 milliards de F CFA. Ainsi, les interventions du PAM ont été faites en grande partie avec les produits locaux et les élèves de certaines localités ont pu consommer des produits du terroir de qualité.
« Je fonde l’espoir que ces producteurs continueront à alimenter le marché des cantines scolaires », a-t-elle espéré.
À l’heure actuelle, le PAM prend en charge quotidiennement les repas scolaires de 109 000 élèves fréquentant 595 écoles fondamentales dont la plupart se trouvent dans les zones à insécurité alimentaire.
Mme CARUSO a rappelé que depuis l’année scolaire 2015-2016 et pour encourager la production locale, le PAM a lancé une expérience pilote dans 5 écoles de Nossombougou consistant à faire des transferts monétaires aux Comités de gestion scolaire (CGS) afin que ces derniers puissent acheter localement des vivres destinés à la cantine.
À l’issue de l’expérience pilote, une extension a eu lieu. Ce qui fait qu’à ce jour, 165 écoles avec 34 000 élèves fonctionnent sur base de transferts monétaires avec en moyenne 72 millions de F CFA/mois, a expliqué la responsable. Cette augmentation des écoles à cash va se poursuivre dans les jours et les mois qui viennent.
Le directeur de l’académie d’enseignement de Dioïla, Moussa Zoumana TANGARA, a fait savoir qu’après les événements survenus au nord de notre pays, un accord de financement entre le gouvernement et la Banque mondiale, à travers le projet PUEPT, a été signé le 27 mai 2013. Ce projet d’urgence devait faire face aux besoins urgents des élèves déplacés ou affectés par les différentes crises que notre pays a connues.
C’est avec l’avènement de ce projet d’urgence en 2014 que l’Académie d’enseignement de Dioïla a été dotée de 13 cantines scolaires. À savoir celles de Dien, Sirakorodjè, Sanankoro, Tingolé, Wouloufiéna, Zanguéna, Wela, Bélécou, Wérékéla, Koungagodian, Korokoro, Wolodo, Ziantiguila dans les communes de Binko, Guegneka, Nangola, Zan COULIBALY.
Au total, les cantines scolaires prenaient en charge un effectif de 3281 élèves dans l’Académie de Dioïla.
Seul bémol, en décembre 2016, le projet PUEPT s’est retiré des 538 écoles au Mali, dont 10 de Dioïla.
Les trois autres qui restent sont : Dien, Wérékéla dans la commune de Guégnéka (Fana) et Koungadian dans la commune de Nangola.
Dans son discours de lancement, des activités de cette journée, le représentant du ministre de l’Éducation nationale, Moumini TRAORE, a indiqué que l’analyse des données relatives aux cantines scolaires sur les indicateurs de l’éducation a montré que l’alimentation scolaire est l’une des stratégies sûres pouvant contribuer fortement à l’accélération de la scolarisation, au maintien des élèves à l’école et à la prévention de l’abandon scolaire.
Aussi, il est démontré que les cantines scolaires sont devenues des vecteurs de développement local.

Par Abdoulaye OUATTARA, Envoyé Spécial

Les cantines scolaires en chiffre

Lors de cette célébration à Dien (Fana), le secrétaire général du département en charge de l’Eduction, le Pr Moumini TRAORE, a fait savoir que son département avait fait de la prise en charge de l’alimentation scolaire l’une de ses priorités stratégiques.
Ainsi, de 2010 à 2015, le budget d’État investi dans l’alimentation s’élève à 18 922 milliards de F CFA, soit environ 2,7 milliards de F CFA en moyenne par an.
Sur la période, la part du budget nationale allouée à l’alimentation scolaire est de 1,53 % en moyenne par an.
Quant au nombre total de cantines scolaires sur le territoire national, il est passé de 729 en 2008-2009, avec un taux de couverture nationale de 10 %, à 2 381 en 2015-2016, avec un taux de couverture nationale de 19 %, soit une augmentation de 9,8 points sur la période.
Pour l’année scolaire 2015-2016, un total de 2 356 écoles ont été couvertes en matière d’alimentation scolaire pour 446 871 élèves bénéficiaires, dont 337 706 prit en charge par l’apport des partenaires.

 

Source: info-matin

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