Ce mercredi 2 mars, l’ONU a adopté une résolution exigeant “que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine” et appelant à l’accès à l’aide humanitaire sans entraves. Si, au sein de l’Assemblée générale des Nations unies, 141 États sur 193 ont condamné l’agression russe, en Afrique, le vote a été contrasté.
AfricaTimes constate que parmi les cinq pays s’étant opposés à la résolution figurait un pays africain, l’Érythrée, qui venait ainsi épauler la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord et la Syrie. Vingt-trois pays ont quant à eux voté en faveur du texte, parmi lesquels le Nigeria, le Ghana ou encore l’Égypte.
Mais, note AfricaTimes, parmi les 35 États qui se sont abstenus, se trouvaient 17 nations africaines. Selon le décompte effectué par The East African, on retrouve notamment parmi elles l’Algérie, la République centrafricaine, le Mali, l’Afrique du Sud. Ces pays, analyse le site kényan, ont adopté un “profil bas diplomatique” dans la crise russo-ukrainienne. Dès le début de l’invasion, les pays africains sont d’ailleurs restés étonnamment silencieux, rappelle ainsi le nigérian Premium Times. À noter aussi que plusieurs pays, comme l’Éthiopie, étaient absents lors du vote.
La position de deux poids lourds
Le site de l’hebdomadaire de Johannesburg Mail and Guardian revient sur la position sud-africaine et interroge : “Pourquoi l’Afrique du Sud ne condamne-t-elle pas l’invasion russe de l’Ukraine ?” Il décrit ainsi longuement l’imbroglio qui a accompagné la prise de position officielle du pays. En effet, les premières moutures du communiqué des diplomates ont vu successivement apparaître puis disparaître “une ligne inattendue appelant la Russie à se retirer”. La déclaration finale devant l’Assemblée générale des Nations unies spécialement convoquée n’a finalement “fait aucune référence à la Russie ou à son invasion”, se bornant à de vagues considérations sur le “dialogue politique”.
Malgré cette fausse note diplomatique, le titre explique la position de l’Afrique du Sud par le fait qu’elle n’est pas “une puissance occidentale ou un membre de l’Otan, mais un pays du Sud global, avec une tradition de non-alignement profondément enracinée”.
Pour Steven Gruzd, expert à l’Institut sud-africain des affaires internationales, interviewé par la
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