Toujours fidèle à ses idéaux originels et déterminée à compter d’abord sur ses propres forces pour bâtir un Mali nouveau, la Convergence pour le Développement du Mali (Codem) n’entend pas soutenir aveuglement les autorités de Transition.
Dans cette logique, après avoir analysé au cours de sa réunion extraordinaire les évolutions récentes de la situation sociopolitique nationale, la direction du parti de la Quenouille a organisé un point de presse pour clarifier sa position sur un certain nombre de questions relatives au CNT, au projet de nouvelle constitution et l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE).
Placé sous la direction du Président du parti, Housseïni Amion Guindo, ce point de presse a été co-animé par le secrétaire général, Alassane Abba, et son adjoint, Amadou Aya.
Au cours de cette réunion extraordinaire, les membres du Bureau national de la Codem ont examiné les points suivants : le contenu du décret n°2022-0427/PT-RM du 21 juillet 2022 portant clé de répartition et mode de désignation des nouveaux membres du Conseil national de Transition (CNT) ; la lettre n°110/SGP/CRNC relative au recueil des propositions des forces vives de la nation (projet de rédaction de la constitution) ; la lettre n°001639 /MATD-SG relative à la désignation des candidats des partis politiques pour le Collège de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE). Après les échanges entre les membres du Bureau national, la réunion a fait les constats et pris les décisions. Donnant lecture de la déclaration, le secrétaire de la Codem a d’abord rendu hommage aux forces armées de défense et de sécurité maliennes et étrangères qui payent un lourd tribut pour la sauvegarde de notre intégrité territoriale et le retour de la sécurité. Selon lui, la Codem décide à l’unanimité des membres présents, en l’absence d’une inclusivité objective et une transparence dans le mode de désignation des membres du CNT concernant les représentants de la classe politique, de ne pas envoyer de nom en l’état. Le parti de la quenouille refuse de se plier à ce principe qui ne résout pas le problème, a-t-il affirmé. Et Alassane Abba d’ajouter que la Codem trouve inopportune la rédaction d’une constitution dans le contexte socio-politique actuel. En outre, la CODEM reste préoccupée par l’impact qu’aura cette nouvelle constitution sur la loi électorale et par ricochet, sur le chronogramme électoral validé par l’ensemble des partenaires. Pour toutes ces raisons, la CODEM demande de surseoir à son élaboration et ne cautionnera pas la rédaction de cette loi fondamentale.
Autre grande décision prise par la Codem, c’est le rejet du mode de désignation par tirage au sort des représentants des partis politiques choisis par le MATD. Pour la CODEM, ce procédé inédit dans l’histoire de la démocratie au Mali et partout ailleurs déroge au respect des règles et esprit de la démocratie universelle en matière politique. Il faut noter qu’en procédant de la sorte, le ministère viole l’article 7 de la loi électorale qui stipule : « Le Collège, organe délibérant de l’Autorité, est composé de quinze (15) membres désignés sur la base des critères de compétence, de probité, de bonne moralité, d’impartialité ainsi que de jouissance des droits civiques et politiques. Il comprend des représentants des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile, à raison de huit (08) membres pour les pouvoirs publics, quatre (04) pour les partis politiques et trois (03) pour la société civile. Les membres représentant les pouvoirs publics sont désignés comme suit : trois (03) par le chef de l’Etat ; un (01) par le Premier ministre ; deux (02) par le Président de l’organe législatif ; un (01) par le Président du Haut Conseil des Collectivités ; un (01) par le Président du Conseil Economique, Social et Culturel. Les membres représentant les partis politiques et la société civile sont désignés selon les modalités fixées par ces institutions ou organisations. Les membres du Collège sont nommés par décret pris en Conseil des ministres sur présentation du dossier par le ministre chargé de l’Administration territoriale ou tout autre ministre désigné à cet effet, pour un mandat de sept (7) ans non renouvelable ». Pour toutes ses raisons, la CODEM ne participera pas à un tirage au sort. Toutefois, la CODEM reste engagé à accompagner les différents processus en cours dans le cadre de la stabilisation du pays, a précisé Amadou Aya.
Jean Goïta
Source: La lettre du Peuple