Dans une interview exclusive, accordée à Sputnik France, l’ex-ambassadeur de France au Mali, de 2002 à 2006, dit comprendre la réaction de l’artiste international malien. Elle exprime, selon lui, un sentiment de malaise, largement, répandu aujourd’hui au Mali.
« En 2013, l’opération Serval a constitué un péché originel, qui ne nous a pas été pardonné par les Maliens », dit-il. Avant d’ajouter : « En appuyant les séparatistes du MNLA et en libérant la ville de Kidal, donnée ensuite à ces séparatistes, l’intervention française a empêché l’armée malienne de libérer la totalité du territoire national ».Pour l’ex-ambassadeur de France au Mali, l’armée française, avec l’accord de l’Elysée, voulait soutenir le MNLA, qui est, ouvertement, séparatiste, au lieu de choisir le groupe du général Elhadj Gamou (Touareg opposé à Iyad Ag Ghali et anti-séparatiste) par exemple.
Et Nicolas Normand de conclure : « Cette façon de privilégier un groupe ethnique sur un autre et de n’en désarmer aucun a fini par déclencher des réactions chez les autres communautés touareg, ainsi que chez les Peulhs et les Songhaï majoritaires au nord par rapport aux touareg ».
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé