L’ancien Premier ministre, Moussa MARA, a décidé de renoncer à ses avantages financiers. Il justifie sa décision par les conditions extrêmes que vivent nos compatriotes. La décision suscite beaucoup de réactions au sein de l’opinion malienne. Si beaucoup de Maliens saluent la décision prise par l’ancien Premier ministre Moussa MARA, d’autres trouvent que c’est juste une stratégie politique, après avoir bénéficié desdits avantages depuis des années.
Dans une lettre adressée à la Primature, l’actuel Premier ministre, Moussa MARA a fait part de sa décision de renoncer aux avantages financiers que l’Etat lui accorde en sa qualité d’ancien chef du gouvernement. Il justifie cette décision par sa volonté de soulager les finances publiques en contribuant à l’orientation des maigres ressources du Mali vers des destinations plus utiles, notamment les populations éprouvées par la crise sécuritaire et les inondations.
Moussa MARA instruit les services financiers de la Primature d’arrêter le paiement des indemnités mensuel de 700 000 F CFA, la prise en charge de factures d’électricité et d’eau ainsi que la ligne de téléphonie mobile.
Cette décision de l’ex-chef du gouvernement est largement saluée par les Maliens. Certains estiment que les autres anciens Premiers ministres doivent suivre son exemple.
Par la même occasion, les autres hauts responsables ont été appelés à réduire leurs revenus par solidarité aux victimes de la crise.
Mais d’autres Maliens analysent ce geste de Moussa MARA sous un autre angle. Pour eux, cette décision n’est pas anodine quand on sait qu’elle vient d’un homme politique dont l’ambition ultime est de briquer la magistrature suprême du Mali.
L’on se rappelle que dans une courte vidéo postée sur sa page Facebook, il y a quelques semaines, l’ancien Premier ministre, Moussa MARA, abordait le train de vie de l’État. Il avait invité les autorités à s’en passer de certaines dépenses non essentielles pour soulager la souffrance des populations.
Par exemple, l’expert-comptable a suggéré au Conseil national de transition (CNT) de surseoir à l’achat de véhicules cette année pour que les deux milliards prévus servent à d’autres choses plus importantes et plus urgentes.
Aussi, il a proposé la suppression des fonds de souveraineté, notamment ceux octroyés au Président, au Premier ministre et au président du CNT.
Parlant de la réduction du train de vie de l’État, l’homme politique avait insisté à dire que l’exemple devait venir d’en haut, c’est-à-dire des autorités et des institutions de la République. Cela, en se privant de certaines dépenses dont l’argent servira à soulager des milliers de Maliens qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Cet appel de l’ancien Premier ministre avait suscité beaucoup de critiques à son encontre. Certains lui avaient rétorqué en disant qu’il doit aussi renoncer à ses avantages d’ancien Premier ministre. Visiblement, il a décidé de corriger cette erreur car on ne peut pas demander aux autres d’être exemplaire alors qu’on n’est pas exempt de critiques.
Rappelons que quand il était chef du gouvernement de transition, Django CISSOKO (Paix à son âme) a initié des projets de lois fixant les avantages accordés au Premier ministre en fonction et aux anciens Premiers ministres. Une initiative prise pour combler un vide juridique en la matière dans notre pays.
Selon la loi, les avantages accordés aux anciens Premiers ministres
sont les suivants : une indemnité de représentation exonérée de tous impôts et taxes dont le mandat est égal aux ¾ du traitement du Premier ministre en fonction ; la gratuité du logement ; une indemnité compensatrice mensuelle de 700 000 FCFA ; deux véhicules dont un véhicule de ville et un véhicule tout-terrain prélevés sur le parc automobile de la Primature, des services de deux chauffeurs et d’une dotation en carburant. Ils bénéficient en outre de la gratuité des fournitures d’eau, d’électricité et de téléphone de leur résidence principale. Deux agents de sécurité sont affectés à leurs services.
PAR MODIBO KONÉ