Le vendredi 27 août 2021, le débat était houleux entre le Directeur Pays d’Accountability Lab, Moussa Kondo, la présidente de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD), Adam Dicko, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara et l’opérateur économique, Mossadeck Bally, à la Maison de la Presse, lors du Café Citoyen organisé par l’AJCAD sur le thème: ‘‘Un an de la Transition : Bilan et perspective’’.
A cette occasion, le Directeur pays d’Accountability Lab, Moussa Kondo n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire ses quatre vérités. «Je suis de ceux qui pensent qu’il faut mieux organiser les élections pour ne pas revenir dans ce qui nous ramènera dans le coup d’État. Les élections ne permettent pas de remplacer des politiques qui ne marchent pas, sinon on risque de se retrouver dans six (06) mois», a révélé M. Kondo. Selon lui, il faut tout faire pour éviter les colmatages qui créeront d’autres problèmes. «Des situations de ce genre n’arrangeront personne», a-t-il dit.
«En 2013, l’objectif était d’aller aux élections. Nous avons tous vu les conditions dans lesquelles les élections étaient organisées. Le problème aujourd’hui n’est pas d’organiser les élections. Si tel est que les choses devraient aller dans ce sens, c’est forcément que les élections se feront sans les mêmes acteurs, sans une participation active, sinon cela va nous ramener à la case de départ. Les réformes pour moi sont prioritaires. Que cela soit consensuel et accepté par tout le monde. Le Mali vit les conséquences des élections de 2018 et 2020», a laissé entendre le Directeur pays d’Accountability Lab.
Connu avec son franc parler, Moussa Kondo a profité de cette opportunité pour demander aux autorités de la Transition de poser des actes concrets. Selon lui, pour l’organisation des élections, il faut le consensus des acteurs sur la méthodologie, l’audit du fichier électoral, la couverture géographique des élections pour qu’elles soient inclusives, représentatives et transparentes. Le Directeur pays d’Accountability Lab a ajouté ce qui suit: “Au-delà des discours et des prises de positions, jusqu’à preuve de contraire, nous sommes dans le délai pour organiser les élections, mais il faut que cela commence aujourd’hui et maintenant par le déclenchement du mécanisme électoral, par la mise en place des institutions, la convocation du collège électoral’’.
Pour lui, la Transition ne peut pas tout faire, mais le défaut des militaires est de vouloir écouter tout le monde à la fois. À ses dires, ‘‘les autorités de la Transition jouent plus aux démocrates que les démocrates eux-mêmes’’. Selon lui, il faut toucher du doigt tous les scandales financiers issus de la mauvaise gouvernance, poser des actes concrets pour rétablir la confiance entre l’État et le peuple.
Après un an de Transition, le Directeur pays de Accountability Lab trouve que les choses vont mieux, même si la situation reste pessimiste par rapport aux objectifs de la Transition et au chronogramme fixé. Il n’a pas manqué d’insister sur l’indécision et l’inaction des autorités durant cette transition. Selon lui, le changement ne se fera pas sans heurter certains qui vivent dans des privilèges qu’ils ne vont jamais vouloir abandonner.
Par Moussa DIARRA
Source : L’express de Bamako