C’est le cœur meurtri, moralement forcé et politiquement contraint que je fais cette mise au point après certains propos contraires à la vérité tenus par Mahmoud Dicko le 27 novembre dernier.
Je ne suis pas moins croyant, ni moins pratiquant ni moins légitime que Dicko pour adopter certaines postures. Et je suis fermement convaincu que tout, dans la vie, procède de la volonté d’ALLAH SOUBHANA WATAALA, l’Omniscient, l’Omnipotent ! C’est donc à Lui Seul que je me confie. Jamais à un simple mortel.
Travaillant sur la structuration d’un gouvernement, j’ai eu une rencontre avec Mahmoud Dicko pour évoquer le cas spécifique du Ministère des Affaires Religieuses et du Culte dont je proposais l’élargissement du champ de compétences.
M’interrompant au cours de mon exposé Dicko me dit exactement ceci ” Bouranké (je suis en effet son bel oncle), je sais que tu peux faire ce travail mieux que quiconque et
je n’ai rien à y redire. Cependant j’aimerai discuter avec toi d’un autre sujet plus important.
- D’accord mais lequel répondis-je ?
- Pourquoi tu ne prendrais pas la tête de la Transition qui s’ouvre ?
- Moi ? Je n’y ai jamais pensé. Je ne me suis pas battu pour cela et j’ai un autre agenda.
- Tu sais bien que tu as le meilleur profil pour cette mission : l’expérience, la connaissance du Mali, la légitimité, le désintéressement, la probité, l’éthique… Je ne vois que toi. Tu dois accepter. Et tu ne peux pas mettre ton agenda personnel au-dessus du Mali.
” Ne pas mettre son agenda personnel au-dessus du Mali” : ceux qui me connaissent bien savent que c’est un argument auquel je ne peux résister. Le Mali !
Voilà comment et pourquoi je me suis retrouvé sur une liste de candidats à la Primature. Je tais le reste notamment ce qui s’est passé à Kati tard, la nuit du choix du futur Premier ministre. En clair, tout le discours de Mahmoud Dicko sur le choix du 1er Premier ministre de Transition est truffé de contre-vérités.
La preuve ? Mahmoud Dicko, lui-même, a dit à une délégation du M5-RFP dont Hamadoun Amion Guindo, Tahirou Dicko, Imam Oumarou Diarra qui l’ont répété en Comité Stratégique qu’il a fait du tort à Mountaga Tall et qu’il lui doit des excuses. Il a redit la même chose à une autre délégation conduite par Jeamille Bittar. Il m’a d’ailleurs présenté des excuses lors d’une brève et fortuite rencontre au dernier Forum de Bamako le 18 février 2021. Les images de cette séquence ont d’ailleurs abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
C’est cela la vérité. J’en sais plus mais n’en dirais pas davantage. Sauf si je suis à nouveau contraint.
Puisse cela ne pas arriver.
Entendre Mahmoud Dicko réécriture ainsi cette page de l’histoire récente du Mali m’oblige à rétablir la vérité des faits. Pour l’histoire et sans rancune car le jour ou le Comité Stratégique s’est réuni au mois d’août dernier pour choisir un Premier ministre, j’ai clairement annoncé que je n’étais pas candidat.
Pour moi Dieu est Vérité ! Puisse-t-il en être ainsi pour tous.
Bamako, le 03 décembre 2021.
Mountaga Tall
Source: AMAP