Nous sommes à un tournant de la vie de la Nation et mon avis est que le Président IBK qui est sur la ligne de crête a encore quelques heures, jusqu’à ce soir, pour sauver le pays, sauver la face et se donner une chance d’entrer par la grande porte de l’histoire. Dans cet ordre d’idées, les élections qu’il s’entête à tenir à tout prix ne peuvent pas être justifiées ni dans ce contexte d’insécurité sanitaire et encore moins en brandissant les exigences du Dialogue National Inclusif. Nous savons qu’il doit être sous la pression de ses principaux soutiens occidentaux, mais ces mêmes soutiens sont aujourd’hui dans une situation bien pire donc comprendront bien ceux qui veulent.
Aussi, peut-on faire des élections alors que la principale figure de l’opposition a été kidnappée par des assaillants rebelles, prouvant encore une fois le manque de contrôle du territoire par les autorités. Cela est une deuxième bonne raison pour le Président de se mettre à la hauteur de sa tâche et rester grand. Il faut reconnaître qu’une décision basée sur ce kidnapping seul pourrait être un précédent potentiellement utilisable par d’autres groupes rebelles dans le future, chaque fois qu’ils s’opposent à une élection. Mais la combinaison de ces deux événements ne saurait être un précédent, car difficile de les répéter.
Par la même occasion le Président pourrait fermer les mosquées et autres lieux de culte, sous le prétexte de l’insécurité sanitaire. Il est en effet difficile de comprendre la fermeture des mosquées pendant que l’on tient des élections quel que soient les précautions que l’on pourrait prendre.
En plus le coût d’une opération d’élections sécurisées aurait pu être utilisé dans la lutte contre le virus. Le coût d’une seule journée d’élection couvrirait les frais de plusieurs hôpitaux.
Si le président venait à écouter ces voix qui diffèrent et tenir compte d’opinions contradictoires le pays pourrait utiliser les énormes qualités de tous ses citoyens. Ceci est un moment unique pour l’appel à l’Union Sacrée.
Monsieur le Président, la balle est dans votre camp. Vous avez encore une fois l’occasion de corriger ce grave défaut de certains dirigeants de nos jours qui ont comme doctrine: soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous et auquel cas on ne sera pas seulement des adversaires ou des opposants mais plutôt des ennemis. Monsieur le Président écoutez tous les citoyens avant de prendre certaines décisions importantes. Nous sommes tous des humains et donc pouvons avoir des avis divergents souvent, mais en général on a plus de points d’accords que de désaccord.
Je me retrouve en train de faire recours aux réseaux sociaux, car cela devient le seul moyen de vous faire passer ce message. Cela aussi devrait changer si vous voulez rendre à notre cher Maliba toute sa dignité. Sachez qu’il ya une grande majorité silencieuse qui a beaucoup à dire et offrir, mais qui se tait pour ne pas mettre encore plus d’huile sur le feu.
Que Dieu vous donne la sagesse de prendre ces suggestions bien intentionnées de la façon la plus positive.
Que Dieu sauve le Mali.
Dr. Hamadoun Touré
Figaro du Mali