La Minusma vient de déployer une mission d’établissement des faits au village du Diallassagou le 25 juin, conformément à son mandat. Et cela, après les attaques perpétrées par des groupes extrémistes contre trois villages du cercle de Bankass, dans le centre du Mali, et ayant entrainé la mort de plus d’une centaine de civils.
Une action sur le terrain qui représente une étape de l’enquête pour recueillir des éléments de preuves et de témoignages sur les événements survenus les 18 et 19 juin 2022, fermement condamnés par le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, et le Chef de la MINUSMA, El-Ghassim Wane.
L’équipe d’enquête spéciale sera composée de chargés des Droits de l’Homme et d’officiers de la Police des Nations unies (UNPOL), avec la protection du contingent sénégalais de la MINUSMA. Ce qui va permettre non seulement de recueillir des témoignages directs sur les événements survenus à Diallassagou, mais également de procéder à des constatations matérielles notamment l’incendie de bâtiments (boutiques et commerces) et de véhicules.
La présence temporaire d’éléments de la Force de la MINUSMA qui ont déjà conduit des activités est fortement appréciée sur le terrain sous la forme de consultations médicales au profit de la population locale. L’enquête se poursuit et les résultats permettront de clarifier les circonstances qui ont entouré ce massacre. La MINUSMA, de son côté, assure qu’aucun effort ne sera ménagé pour venir en appui aux populations dont la préoccupation première est la sécurité des personnes et des biens.
Cependant, cette attaque qui est pour le moins la riposte des terroristes contre l’État pour avoir subi de lourdes pertes à Moura, localité située au centre du pays, en avril dernier. Plus de 200 terroristes ont été neutralisés. Cela avait suscité beaucoup d’inquiétudes sur des “soupçons d’exécutions des civils’’ au cours d’une opération qui a pris 5 jours. L’ONU, par le biais de la MINUSMA, avait souhaité mener une enquête qui s’est butée à un refus catégorique de la part des autorités.
Plus de 100 civils ont été tués au cours des trois derniers jours dans des localités voisines dans le centre du Mali lors d’attaques attribuées à des djihadistes, ont indiqué lundi des élus locaux et un haut responsable de l’administration.
Les tueries ont été perpétrées à Diallassagou et dans deux villages proches, Diaweli et Dessagou, dans le centre du pays, un des principaux foyers de la violence qui ensanglante le Sahel depuis des années.
La situation sur place donnait lieu à des informations contradictoires. Un élu s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité, rapporte que les violences se poursuivaient, Nouhoum Togo, indique que l’armée régulière avait pu se rendre sur place. Selon lui, cela avait permis de dénombrer les morts. Il a fait état sur les réseaux sociaux d’un nombre de victimes encore bien plus élevé.
Bourama KEITA
Source : LE COMBAT