Et la Fifa va doter chaque ligue d’un siège moderne”
“Le championnat ira à son terme et nos règlements seront appliqués”
29 août 2019-29 août 2020. Cela fait exactement un an que Mamoutou Touré dit Bavieux est à la tête de la Fédération malienne de football. A cette occasion, le patron du football malien nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il évoque plusieurs sujets, notamment le championnat national Ligue 1 avec le Carré d’AS et le Play-off, les différentes réformes en cours, le partenariat avec la Fifa et la Caf, le Fonds Covid-19 destiné aux fédérations nationales… Selon lui, le Mali sera bientôt d’un nouveau Centre technique qui sera l’un des plus grands et des plus modernes que la Fifa a financés en Afrique. Avant de préciser que la Fifa va également financer la construction d’un siège moderne pour chacune de nos neuf Ligues Régionales. S’agissant du championnat Ligue 1, Bavieux Touré promet la fin de la saison d’ici fin septembre. Il précise aussi que le championnat Ligue 1 ira à son terme et les règlements seront appliqués.
ujourd’hui-Mali : 29 août 2019-29 août 2020, cela exactement une année que vous êtes à la tête de la Fédération malienne de football, alors quel sentiment vous anime-t-il aujourd’hui ?
Mamoutou Touré : Notre élection à la tête de la Fédération malienne de football est intervenue à la suite d’une transition assurée par un comité de normalisation. Nous sommes donc conscients de l’énormité de la tâche, mais nous sommes suffisamment armés pour la surmonter.
Sans vous demander de dresser un bilan, quel commentaire faites-vous de cette première année ?
Comme vous le dites, il est trop tôt de tirer un bilan. Cependant, nous avons fait un grand pas dans la satisfaction des promesses que nous avons faites aux acteurs du football Malien.
Néanmoins, il y a certains grands acquis que vous retenez particulièrement ?
Comme indiqué, tout à l’heure, nous avons ouvert de grands chantiers pour la refondation de notre football en le dotant d’instruments pour sa promotion. Sur le plan institutionnel, nous avons commandité un audit dont les conclusions nous permettront d’engager une réorganisation de l’administration de la Femafoot pour la rendre plus performante.
Avec l’appui de la Fifa, le Mali a été élu dans le programme PST. Ce qui permettra à la Femafoot de bénéficier de l’appui technique de la Fédération française de football (Fff) qui enverra dans les jours à venir un expert pour nous assister dans la réorganisation de notre Direction technique nationale. Notre rêve est de faire de cette structure la véritable cheville ouvrière pour moderniser le football malien.
Parallèlement, nous avons pu valider, auprès de la Fifa, notre projet-phare de construire un Centre technique digne de notre pays et sa jeunesse. Il y a quelques jours, nous avons eu l’opportunité de présenter les maquettes de ce futur centre technique à la télévision nationale. Concomitamment, la Fifa va financer la construction d’un siège moderne pour chacune de nos neuf ligues régionales.
Cette première année a sans doute fait les frais de la pandémie de Covid 19 ?
C’est vraiment frustrant de constater que la pandémie de Covid-19 a freiné notre élan. D’abord elle a entraîné un retard considérable dans l’accomplissement de nos compétitions, engendrant du coup des charges impromptues. En un mot, la Covid 19 a véritablement contrarié nos plans.
Quels sont aujourd’hui vos rapports avec le département de la Jeunesse et des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) ?
Avec le Département de la Jeunesse et des Sports, nos rapports sont bons et il ne pourra en être autrement car c’est notre autorité de tutelle. Il est évident que, dans toute relation, il peut y avoir des divergences sur certaines questions, mais il faut être intelligent pour les surmonter pour le bien du football.
Avec le Comité national olympique et sportif du Mali, nous avons les meilleurs rapports qui puissent exister entre partenaires. Le Comité national olympique a un rôle éminemment important dans le développement du sport dans notre pays.
Et les ligues régionales, les présidents des clubs ?
Dans notre conception, il y a une responsabilité partagée entre nous-mêmes, les présidents des Ligues régionales et ceux des clubs. C’est vrai, au sortir des élections du Comité exécutif, certaines personnes tardent à tourner la page et de faire face à notre responsabilité commune de développer le football de notre pays. Et c’est dommage !
Pour notre part, le Comité exécutif et son président en tête, sommes disposés, et cela sans malice ni faux fuyant, à collaborer avec tous les acteurs du football de notre pays pour le bien-être de tous.
Naturellement avec la Fifa et la Caf ?
Avec la Fifa et la Caf, les rapports sont excellents. Ces deux institutions ont une énorme estime pour notre pays et pour son football en raison des talents qu’il renferme. L’excellence de nos relations avec la Caf et la Fifa s’affirme par leur assistance multiforme à l’endroit de la Fémafoot.
Le Mali est l’un des pays à bénéficier d’un 2ème Centre technique, après celui de Kayo. Pouvez-vous nous parler de cet ambitieux projet ?
Nous le disions plus haut, ce nouveau Centre technique de la Fémafoot qui sera érigé dans l’enceinte du Centre Ousmane Traoré de Kabala, sera l’un des plus grands et les plus modernes que la Fifa a financés en Afrique. Il sera bâti sur une superficie de 15ha et comportera un hôtel de 4 étoiles avec une cinquantaine de chambres pour les Aigles, trois terrains de jeu dont deux en gazon naturel et un en surface synthétique, deux bâtiments devant servir de dortoir et de salles de classe pour des formations des jeunes joueurs. Une partie de ces bâtiments sera destinée au football féminin.
C’est la première fois que la Fifa finance la construction d’un deuxième centre au profit d’une même association.
Vous avez aussi décidé de doter chaque ligue régionale d’un siège, qu’en est-il exactement ?
Une des pistes importantes de notre projet de développement du football de notre pays constitue aussi la construction d’un siège propre pour chacune de nos ligues régionales. Vous savez, depuis l’indépendance de notre pays, aucune ligue n’a pu se construire un siège ; toutes sont en train de squatter soit des stades soit des bâtiments administratifs.
Si tout se passe comme prévu, tous les bâtiments seront réalisés avant la fin de notre mandat.
En fait, c’est quoi le Fonds Covid-19 de la Fifa ?
Le Fonds Covid-9 est une initiative du président Infantino pour soutenir le football et toutes les structures qui y sont liées. Il est évident que ce fonds ne saura régler tous les problèmes financiers du football. Malgré la modestie des parts allouées aux uns et aux autres, nous les exhortons à un meilleur usage et avec transparence.
Pouvez-vous nous parler de l’enveloppe que votre fédération a reçue ?
Le fonds Covid-19 que la Fémafoot a reçu est le même pour celui de toutes les Fédérations du monde et il est de 1,5 million de dollars dont 500 000 pour le football féminin.
Comment avez-vous reparti la 1ère tranche de ce fonds d’un montant de 500 000 dollars US soit 272 millions de Fcfa ?
Le Comité exécutif a décidé de répartir la totalité de l’enveloppe aux acteurs, c’est-à-dire les ligues, les clubs, les arbitres, les Groupements partenaires, notamment la presse sportive, l’association des supporters, le ministère des sports pour l’entretien des stades.
A titre d’exemple, chaque club de Ligue 1 a reçu 8 millions de Fcfa dont la moitié pour leurs joueurs licenciés.
Ce fonds a fait couler beaucoup d’encre et de salive, notamment les 10 millions Fcfa attribués au département des Sports. Quelle est votre appréciation ?
Effectivement, il y a eu beaucoup de spéculations autour de cette affaire de fonds Covid-19, mais Dieu merci, le Comité exécutif n’a pas été pris à défaut. Nous l’avons souligné lors de notre point de presse d’y il a une semaine, que le Comité exécutif sera transparent de bout en bout.
A quand la 2ème tranche du fonds Covid-19 de la Fifa ?
Le versement de la deuxième tranche est prévu au mois de janvier 2021. Cependant, l’octroi de cette tranche est subordonné à la justification de l’utilisation de la première tranche.
Et le cas du football féminin ?
Le versement de la part réservée au football féminin est imminent, mais nous ne pouvons pas vous dire en l’état quel jour cela interviendra.
Quelles sont les raisons de l’annulation du championnat national dames ?
Nous sommes confrontés à une question de temps, mais surtout une question d’insuffisance d’installations pour jouer simultanément les championnats de L1 (play-off et carré d’AS) et féminin ainsi que les éliminatoires de deuxième division de la Ligue régionale de Bamako.
Qu’en est-il du championnat national Ligue 1 ?
Le championnat de Ligue 1 se poursuivra jusqu’à terme par la grâce de Dieu. Nous avons déjà programmé et joué la dernière journée de la phase de poule. La commission chargée de l’homologation a déjà fini de faire le travail et le classement général sera publié incessamment. Les équipes qualifiées pour le Carré d’AS et le Play-off sont déjà connues et ces deux phases vont débuter dans quelques jours.
Vous n’êtes pas au bout de vos peines, avec le refus de certains clubs de reprendre le championnat Ligue 1. Que va-t-il se passer (pour les clubs et pour la suite) ?
En tant que responsables chargés de la gestion du football dans notre pays, nous avons le devoir de mener à bien nos activités à terme. Nous avons fait tout ce que nos textes nous autorisent afin que tout ceux qui ont commencé puissent le terminer pour le bien du football malien. Cependant, à l’impossible nul n’est tenu. Sauf cas de force majeure indépendante de notre volonté, ce championnat ira à son terme et nos règlements seront appliqués.
Est-ce l’aube d’une nouvelle crise ?
Les oiseaux de mauvais augure prédisent une nouvelle crise, mais nous rassurons le public sportif malien qu’il n’y aura pas de crise car le Comité exécutif fait tout pour rester collé aux textes qui régissent notre football.
Notre seul et unique souci est d’apporter un plus au football de notre pays.
Quelles sont vos recettes pour sauver la saison et préserver le renouveau du football malien ?
Sans tomber dans des polémiques stériles, la saison sportive 2019-2020 connaîtra son épilogue d’ici la fin septembre 2020 et le Mali fêtera son nouveau champion.
Monsieur le Président, qu’en est-il avec la mise en place des Commissions Indépendantes ?
Tel que suggéré par la Fifa, nous attendons la fin de toutes les compétitions fédérales, c’est-à-dire la Ligue 1 et la Ligue 2 pour identifier les membres à convoquer pour l’Assemblée générale ordinaire statutaire et à la suite une Assemblée générale extraordinaire pour faire élire les membres des Commissions indépendantes
Depuis votre arrivée à la tête de la Femafoot, vous avez mis l’accent sur des réformes, de quoi s’agit-il ?
Les réformes dont il s’agit sont indispensables pour sortir notre football des querelles mesquines dues en grande partie aux insuffisances de nos textes. Présentement, une commission d’experts est en atelier pour préparer tous les textes essentiels pour une gestion efficiente de notre football national. Avant la fin de notre mandat, nous allons faire adopter tous ces textes par une Assemblée générale de la Fémafoot.
Les réformes vont concerner, aussi, la refondation de nos compétitions en introduisant un championnat professionnel et en réorganisant le football féminin et le football des jeunes. Au niveau de l’administration de la Fédération, nous allons créer des Directions ou Départements pour mieux gérer chaque pan du football.
Quel est l’agenda des Aigles du Mali ?
Il y a quelques jours, la Caf a rendu public son calendrier actualisé. Notre sélectionneur national est déjà à pied d’œuvre pour la préparation des échéances à venir.
Et les éliminatoires de la Can U17 et U20 ?
Compte tenu des bonnes performances du Mali dans ces secteurs, nous avons une obligation de résultats. Les entraîneurs de ces sélections ont déjà repris du service et sont en train de peaufiner leurs groupes respectifs.
Quel message avez-vous à l’endroit de l’ensemble des acteurs du football malien ?
A l’endroit des acteurs du football de notre pays, nous invitons chacun, à son niveau de responsabilité, à “mettre balle à terre” et penser à l’avenir de nos enfants qui ont choisi le football pour réaliser leurs rêves.