Un audit est inévitable pour fouiller dans ses 10 ans de gestion et un contrôle du Vérificateur Général prévu L’ex-Directeur général de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS), Bréhima Noumoussa Diallo, s’apprête sans aucun doute à vivre des heures très chaudes sur sa gestion de 10 ans de règne.
En effet, tout porte à croire qu’un audit est inévitable pour voir clair dans la situation financière de l’Institut qu’il a géré pendant une décennie. C’est du moins ce qui semble être une exigence de la nouvelle Directrice générale, Mme Sidibé Zamilatou Cissé. Sans oublier que le Bureau du Vérificateur Général s’apprête aussi à y envoyer une mission de contrôle. C’est dire que l’étau se resserre désormais autour de Bréhima Noumoussa Diallo.
C’est la panique totale au sein de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) depuis le limogeage de Bréhima Noumoussa Diallo du poste de Directeur général, lors du Conseil des ministres du 10 juillet dernier.
Sur son départ, la lueur d’une joie immense se lisait sur le visage de la majorité des cadres et agents de la boite ; par contre, ses protégés étaient comme plongés dans un deuil. Bréhima N. Diallo a été donc remplacé par Mme Sidibé Zamilatou Cissé, Inspecteur des Services économiques et qui a une très bonne réputation au sein de l’administration malienne, après avoir occupé plusieurs postes de responsabilité : Directrice générale du Trésor Public, Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances pendant plusieurs années, puis Directrice de Cabinet de la Primature. Aujourd’hui, la question qui est sur toutes les lèvres au sein de l’INPS, structure considérée comme une véritable vache laitière, est de savoir comment gérer l’après Bréhima Noumoussa Diallo.
Une interrogation difficile à élucider pour qui sait la gestion catastrophique du Directeur général sortant durant ses 10 ans de règne. C’est en mai 2009 qu’il avait été nommé au poste de Directeur général de l’INPS. Une décennie durant, l’homme a pu, mais surtout a su se maintenir à coups de dessous de table alléchants. Et personne ne pouvait imaginer son départ maintenant ou…un jour. Malheureusement, il a cette fois-ci en face un ministre qui a ses principes et qui n’a nul besoin d’être corrompu ou d’être à la merci d’un Directeur général, quel que puissant fut-il. Il s’agit bien de Michel Sidibé, ministre en charge de la Santé et des Affaires Sociales. De sources généralement bien informées, Bréhima Noumoussa Diallo aurait même fait une proposition alléchante afin qu’il puisse se maintenir à son poste. Le ministre Michel Sidibé aurait catégoriquement décliné l’offre. Sans compter la pression de certains marabouts très connus de la place. Malgré tout, Michel Sidibé a dit : NIET. Aujourd’hui, la nouvelle patronne de l’INPS, Mme Sidibé Zamilatou Cissé, veut un audit sur la gestion de son prédécesseur afin d’avoir une lisibilité dans la situation de l’Institut. Ce qui n’est pas du tout facile puisqu’on parle déjà de «malversations financières» et de «détournements».
Aux dires de certains agents, la gestion de l’Ex-Directeur général de l’INPS est tout simplement catastrophique. Il s’est bel et bien enrichi, selon eux, sur le dos de l’Institut à travers l’attribution des marchés de gré-à-gré ou des marchés fictifs à ses proches. Voilà pourquoi, il est très difficile de compter aujourd’hui les biens immobiliers de cet homme. Il faut et il suffit juste de faire un tour à Sotuba où il dispose de plusieurs maisons. Sans compter les autres réalisations qu’il a faites à Bamako et même dans les régions du Mali.
Le départ de Bréhima Diallo fut un grand ouf de soulagement pour l’Ordre des pharmaciens du Mali. Puisque, dans le cadre de la prise en charge de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), l’ex-Directeur général de l’INPS avait refusé de régler la situation financière des pharmacies d’un montant de plus de 6 milliards de FCFA. Il a fallu l’intervention du ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Sidibé, pour qu’il puisse régler cette ardoise.
Le limogeage de Bréhima N. Diallo risque aussi de créer des problèmes à certains opérateurs économiques. D’ores et déjà, les noms de certains sont cités, à l’image du patron de la Société «Niaré Froid», qui aurait bénéficié de beaucoup de marchés sous l’ère du désormais Ex-Directeur général de l’INPS. On parle de plus de 10 milliards de nos francs. En tout cas, le Bureau du Vérificateur Général semble être prêt pour mener un contrôle au niveau de l’INPS, quelques jours seulement après la présentation de son Rapport 2018 au Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta où, sur les 10 vérifications effectuées, 7 dossiers ont été déjà transmis à la justice. Les partenaires techniques et financiers ont apprécié le contenu de ce Rapport et ils veulent que les fautifs soient sanctionnés.
Nous y reviendrons dans notre prochaine édition !
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali