Les mouvements armés qui contrôlent la ville ont empêché la tenue du référendum, affirmant que le projet ne prend pas en compte les dispositions principales de l’Accord de paix issu du processus d’Alger.
Le vote par anticipation des militaires sur le projet de la nouvelle Constitution a eu lieu, dimanche, au Mali à l’exception de la ville de Kidal.
Les principaux mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, regroupés autour de la plateforme du « Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) », ont empêché la tenue du référendum constitutionnel anticipé à Kidal affirmant que le projet de Constitution ne prend pas en charge les dispositions principales dudit Accord.
« Conformément à notre communiqué final de la rencontre tenue à Kidal du 03 au 05 juin 2023, nous avons empêché la tenue du vote anticipé des militaires au référendum. Nous avons estimé que le projet de Constitution ne prend pas en charge les dispositions principales de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d’Alger », a indiqué Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du CSP-PSD, dans une déclaration à Anadolu.
Il a affirmé que « le texte constitue un obstacle pour une bonne gouvernance et un recul démocratique au regard de l’absence d’un consensus national sur le projet et de la difficulté de réussir une large participation de tous les fils du pays sur l’ensemble du territoire ».
« Nous n’avons pas trouvé un consensus avec le gouvernement malgré la réunion avec la médiation internationale pour créer un cadre consensuel avant le 18 juin, date du référendum », a déclaré la même source, précisant que la non tenue du vote anticipé des militaires n’a concerné que seulement la ville de Kidal sous contrôle des mouvements armés.
De son côté, la médiation internationale a déclaré dimanche avoir commis une expertise juridique internationale pour, dans la mesure du possible, faciliter une compréhension commune de la relation entre le projet de Constitution soumis à référendum le 18 juin et l’Accord de paix, notamment en ses dispositions relatives au cadre institutionnel et à la réorganisation territoriale.
La Médiation relève, en outre, que « sur la base de l’expertise qu’elle a commise, le projet de Constitution, qui reconnaît le principe de la libre administration des collectivités locales, ne fait pas obstacle à l’opérationnalisation de l’architecture institutionnelle prévue par l’Accord ».
Le ministre malien de l’Administration territoriale lors de sa visite au camp de Garde à Bamako s’est dit très satisfait du déroulement du vote par anticipation. « Au moment où je vous parle, les élections se déroulent dans les casernes et les différentes garnisons de manière normale ».
Pour rappel, en 2012, plusieurs mouvements armés, revendiquant une meilleure intégration politique et économique des régions du nord du Mali, ont engagé des offensives contre le pouvoir central, allant jusqu’à occuper certaines régions et villes principales du Nord. Grâce à la médiation engagée par certains pays et organisations internationales, avec l’Algérie comme chef de file, un Accord pour la paix et la réconciliation a été signé entre les principaux mouvements armés et le gouvernement malien en juin 2014 à Alger.
Source : AA