La junte, arrivée au pouvoir août 2020, a décidé de se séparer du vieil allié français et de relancer la coopération avec la Russie.
Le Mali a réceptionné le 9 août de nouveaux équipements militaires livrés par son partenaire russe. Dans son allocution, le ministre de la Défense malien Sadio Camara, un des hommes forts du régime, a vanté le “partenariat gagnant-gagnant avec la Fédération de Russie” au cours d’une cérémonie officielle en présence de diplomates russes et du colonel Assimi Goïta, le président de transition malien.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 dans ce pays en pleine tourmente sécuritaire ont décidé de se séparer du vieil allié français, engagé militairement contre les jihadistes depuis 2013, et de relancer ardemment la coopération avec la Russie.
“L’Armée de l’air comblée”
La Russie avait déjà livré en mars plusieurs hélicoptères de combat et des armes. Le Mali a ainsi accueilli, en grand nombre, ce que la junte présente comme des instructeurs russes. “L’Armée de l’Air comblée ce mardi 9 Août 2022 par une des plus grandes acquisitions qui leur permettra de se déployer large au ciel pour assurer pleinement la surveillance des 1 241 238 km²”, se rejouit l’armée malienne dans un communiqué.
“”Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés””
Les partenaires occidentaux dénoncent pour leur part le recours de la junte aux services de la société privée russe de sécurité Wagner, aux agissements décriés. La junte dément et parle de partenariat ancien avec l’armée russe. La Russie avait admis en mai une présence de Wagner au Mali “sur une base commerciale”. Aucune information n’a été rendue publique quant aux conditions d’acquisition des équipements.
Menace jihadiste
Le Mali est plongé dans la tourmente depuis 2012. La propagation jihadiste, d’abord confinée dans le nord du pays, s’est étendue au centre et au sud du Mali, ainsi qu’au Burkina Faso et Niger. Bamako a été sanctionné durant six mois par ses voisins ouest-africains pour ne pas avoir respecté ses engagements électoraux.
Ces sanctions économiques et financières, qui ont eu un effet considérable sur l’économie, ont été levées début juillet après la présentation d’un calendrier électoral fixant la prochaine présidentielle à 2024. Bamako a annoncé avoir levé pour 277 milliards de francs CFA (environ 420 millions d’euros) auprès d’investisseurs sur le marché sous-régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Source : Franceinfo