Mardi, les soldats de l’armée malienne et les paramilitaires de Wagner ont pris le contrôle du fief de la rébellion dans l’extrême nord du pays
C’est une victoire symbolique pour le président Assimi Goïta et son ministre de la Défense, Sadio Camara, fervent prometteur de la coopération militaire avec la Russie. Après plus d’un mois de combats, les Forces armées maliennes (Fama) ont pris, mardi, possession du camp Batfar de la Minusma (ancienne force des Nations unies) aux portes de Kidal.
La rébellion a replié ses combattants hors de la ville qu’elle occupait depuis onze ans. Ses chefs ont mis leurs familles à l’abri, notamment en Algérie, et la population a majoritairement fui. Le pouvoir avait promis au peuple la reconquête du septentrion malien. Il va pouvoir hisser le drapeau national dans l’ex-fief rebelle.
« Revanche ». C’est aussi un succès pour les paramilitaires de Wagner qui ont apporté un soutien décisif, en particulier grâce à leurs drones qui ont infligé des pertes à l’ennemi. Bamako va pouvoir claironner sur son choix d’alliance. Le narratif pro-russe a de belles heures devant lui. « C’est une revanche sur la France qui n’a pas voulu aider l’armée malienne à conquérir Kidal après l’opération Serval, la laissant aux mains des rebelles », souffle un militaire.
Une défaite aurait probablement scellé le sort des colonels au pouvoir à Bamako. Assimi Goïta va pouvoir dorénavant se présenter sereinement devant les électeurs. La junte s’en trouve confortée, au moins provisoirement, car le plus dur commence pour l’armée. Les rebelles et les jihadistes vont lui tendre des embuscades et mener une guérilla. Le défi sera de ravitailler les troupes, tout convoi terrestre présentant le danger d’être attaqué. En dehors des villes, l’armée ne contrôle pas le vaste territoire du nord.
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