Cojep International développe un projet d’agriculture domestique pour renforcer la résilience des Maliens face aux catastrophes naturelles qui touchent le pays.
Le Mali fait actuellement face à une situation critique marquée par une insécurité alimentaire persistante, des déplacements massifs de population et des tensions intercommunautaires. Les effets dévastateurs du changement climatique, notamment la sécheresse, ont exacerbé les problèmes d’insécurité alimentaire, entraînant des conflits meurtriers entre les différentes ethnies du pays.
Selon les récentes données de l’Office de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), plus de 422 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, aggravant les tensions entre divers groupes ethniques. De plus, environ 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, illustrant l’insécurité alimentaire persistante dans la région.
C’est dans ce contexte préoccupant, que Cojep International, une ONG basée à Strasbourg, a souhaité lancer prochainement un projet novateur visant à améliorer la sécurité alimentaire et à promouvoir la durabilité environnementale dans les communautés rurales maliennes.
Le projet, baptisé “Villages d’Agriculture Familiale”, repose sur une approche globale pour relever les défis complexes auxquels sont confrontées ces communautés. Selon Celil Yılmaz, représentant de Cojep, interrogé par Anadolu, la mise en place de ce projet se fera en plusieurs étapes.
“Dans un premier temps, nous allons identifier les villages les plus touchés par la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Ensuite, nous formerons les habitants aux techniques agricoles modernes et leur fournirons des semences de qualité ainsi que des outils agricoles adaptés. Ces mesures visent à augmenter la productivité agricole et à améliorer la sécurité alimentaire dans ces zones vulnérables”, ajoute-t-il.
Une caractéristique marquante de ce projet est la mise en place d’une coopérative de solidarité, permettant aux familles rurales de vendre leur excédent de production. M. Yılmaz explique : “Cette initiative génèrera des revenus supplémentaires pour les familles et favorisera l’expansion du projet dans d’autres villages. De plus, cette coopérative renforcera la solidarité entre les membres de la communauté en encourageant la coopération et l’entraide.”
L’autonomisation des femmes constituera un pilier essentiel de ce projet. Selon M. Yılmaz : “Les femmes jouent un rôle crucial dans la production alimentaire des zones rurales maliennes. Ainsi, nous prévoyons une formation adaptée pour les femmes et leur inclusion active dans la coopérative de solidarité, ce qui leur permettra de générer des revenus supplémentaires pour leur famille et de renforcer leur rôle économique et social au sein de leur communauté.”
Cependant, le financement reste l’un des principaux défis de ce projet ambitieux. Cojep International estime en effet qu’un investissement initial d’environ 5 300 euros est nécessaire pour établir le premier village d’agriculture familiale, tandis qu’un village plus grand, composé de 20 agriculteurs, nécessiterait environ 100 400 euros. Pour M. Yılmaz, “un soutien financier solide de la part de la communauté internationale, des gouvernements et des organisations de développement est indispensable pour assurer la viabilité et l’expansion à plus grande échelle de cette initiative.”
En promouvant des techniques agricoles durables, une gestion responsable des ressources naturelles et une coopération étroite entre les membres de la communauté, le projet de Cojep International offrira une solution globale aux défis multidimensionnels auxquels sont confrontées les communautés rurales maliennes, comme l’explique M. Yılmaz : “Notre projet s’inscrit également dans les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, contribuant à l’éradication de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à l’agriculture durable.”
Face à la situation critique au Mali, ce projet novateur offre une lueur d’espoir pour les communautés rurales en renforçant leur résilience face aux catastrophes naturelles et en créant un avenir plus stable et prospère.
Source : AA