Cinq civils ont été tués lundi dans l’attaque d’un village du centre du Mali par des assaillants armés venus à motos, a-t-on appris auprès de plusieurs sources locales. Un gendarme a été tué lors d’une autre attaque contre un poste de péage, selon le ministre de la communication.
“Le village de Guemeto-Terely, dans la commune de Sangha, a été attaqué entre 17H00 et 18H00 (GMT et locales). L’attaque a duré presque deux heures et le bilan est de cinq morts et d’une vingtaine de personnes disparues”, a déclaré à l’AFP un habitant s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.”Les assaillants étaient sur une quarantaine de motos, tous armés. Ils ont brûlé des greniers, pillé les stocks de céréales, tué cinq personnes et sont partis avec des bovins”, a déclaré un autre habitant.Une source sécuritaire a indiqué que ce village, situé à quelque 80 km de la frontière avec le Burkina Faso, avait été pris “sous le feu” d’assaillants, sans donner de bilan.Le maire de Sangha, Aly Dolo, a pointé du doigt des membres de la communauté peul. “Ils ont incendié des vivres, des animaux et des cases, des greniers et des hangars”, a-t-il dit à l’AFP, sans que rien ne permette toutefois de corroborer indépendamment le caractère communautaire de l’attaque.”Un premier avion (de l’armée) est venu faire une reconnaissance. Plus tard, un autre est venu, mais il n’y a pas eu d’affrontement entre l’armée et les assaillants”, a-t-il ajouté.Un poste de péage à la sortie de la localité de Bla, également dans le centre, a par ailleurs été “attaqué par des individus armés sur des motos” lundi, a indiqué sur Twitter le ministre de la communication, Yaya Sangaré, en faisant état d’un “bilan provisoire d’un gendarme tué” et d’un blessé.Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis 2015 et l’apparition d’un groupe jihadiste emmené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté parmi sa communauté et rejoint le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda.Les affrontements se sont multipliés entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, qui pratiquent essentiellement l’agriculture.Une trentaine d’hommes armés avaient donné l’assaut et semé la mort dans la nuit de jeudi à vendredi dans le village d’Ogossagou, également dans le centre, où 160 Peuls avaient déjà été massacrés en mars 2019. Trente-et-un villageois ont cette fois été tués, selon le gouvernement.Outre ces exactions et représailles communautaires, le Mali est en proie à une poussée jihadiste qui, partie du nord, a atteint le centre du pays puis le Burkina et le Niger voisins. Quelque 500 civils ont été tués dans le centre rien qu’en 2019, année la plus mortelle pour les civils depuis 2012, selon Human Rights Watch.kt-mk/siu/cn
AFP