Assimi GOITA, est devenu l’homme fort de la junte malienne. Derrière cette mutinerie d’une poignée d’officiers, partie du camp de Kati, qui a poussé à la démission du Président Ibrahim Boubacar KEITA, le visage d’un homme. Le Colonel Assimi GOITA. Le monde le découvre subitement. Il dirige le Comité national pour le salut du Peuple (CNPS) et a décliné sa feuille de route. Retour sur le parcours d’un militaire iconoclaste, anti-système dans l’âme, qui maîtrise l’intérieur des frontières maliennes.
Il aura fallut 24 heures aux Maliens pour mettre un nom sur le visage de celui, qui les a libérés de l’engrenage de IBK. Jusque-là chef des forces spéciales de l’armée malienne dans le centre du pays, le colonel Goita Assimi est devenu depuis le mardi 18 août 2020 l’homme fort de la junte malienne. L’actuel héros du Mali est dépeint comme un homme charismatique. A 40 ans, le Colonel Assimi incarne le respect au sein de l’armée malienne.
Son parcours est élogieux, en effet, il a été formé au Prytanée militaire de Kati, là ou sont formés les meilleurs éléments de l’armée. Diplômé de l’École interarmes de Koulikoro (50 km de Bamako), Assimi Goita a participé à plusieurs opérations étrangères. L’homme qui a réussi avec brio le putsch contre Ibrahim Boubacar Keita était jusque- là, le patron des forces spéciales maliennes basées dans le centre du pays, une partie du pays où les djihadistes dictent leur loi. Après la réussite de ce qu’on pourrait appeler un coup de maître, on peut également dire que le Colonel Assimi est un fin stratège et pour le moment il reste imperturbable.
Néanmoins le Colonel Assimi Goita a été prisonnier en 2012 à Tessalit par le MNLA. A l’époque Commandant, il était détenu avec ses hommes à Tinzawatene. En 2013, il sera libéré grâce à l’Imam Mahmoud Dicko. Il revient ainsi à Gao avec le grade de Lieutenant colonel.
Pour mener à bien leur nouveau agenda de vie politique et militaire, une tâche bien que difficile sachant l’instabilité qui sévit en République du Mali. Le Colonel Assimi Goita avec ses mutins ont élaboré une feuille de route comprenant 15 engagements qui permettront une transition pacifique, efficace et consensuelle.
La mise en place d’un collège transitoire composé de représentants des différentes forces vives de la nation (civiles et militaires : 24 membres dont 6 militaires et 18 civiles issus des parties politiques, de la société civile, des organisations des femmes et des jeunes, du barreau malien, des organisations religieuses, et des maliens de la diaspora) – ce collège sera dirigé par un président désigné par ses membres. Le président du collège assumera les fonctions de chef d’état et de président de la transition. Le collège jouera également un rôle d’organe législatif transitoire. La transition aura une durée de 9 mois. Le nouveau président de la République démocratiquement élu sera installé dans ses fonctions le 25 mai 2021.
- Désignation d’un premier ministre par les membres du collège transitoire – une personnalité connue pour sa bonne moralité et sa rigueur faisant l’unanimité et ayant des expériences avérées du Mali et de sa gouvernance.
- Mise en place en place d’un gouvernement restreint d’union nationale (15 ministres, en tenant compte de l’aspect genre et aussi des compétences et de la moralité des hommes et femmes qui seront désignés) ;
- Aucun membre du collège transitoire et du GUN ne pourra se représenter aux futures échéances électorales ;
- Elaboration d’une feuille de route de la transition
- Tous les membres du collège transitoire et du GUN auront à déclarer leurs biens avant leur entrée en fonction et aussi à la fin de leur mission ;
- Mise en place d’une commission nationale de révision constitutionnelle ;
- Organisation d’élections triplées libres et transparentes en avril 2021 (législatives, présidentielles et référendaires) ;
- Intensifier les négociations pour la libération immédiate de Soumaila Cissé;
- Organisation d’un forum national sur la paix et la cohésion nationale – mettre à jour les conditions de mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation d’Alger ; travailler à l’instauration rapide de la sécurité et de la paix au centre et au nord du pays ;
- Application immédiate et sans délai de l’article 39 et ouverture de toutes les écoles et universités à partir de Septembre 2020 et suivant un chronogramme clairement défini ;
- Entamer des sérieuses et urgentes discussions avec la communauté internationale et les amis du Mali (CEDEAO, UE, ONU, Pays amis, etc.) sur la situation actuelle du pays et sur la pertinence du nouveau chemin emprunté par le Mali ;
- Diligenter les enquêtes sur toutes les tueries et violations graves de droits humains commis au Mali ;
- Prendre les mesures nécessaires à l’apaisement du climat social actuel (négocier avec les différents syndicats) ; et
- Maintenir les institutions existantes dans leurs formes et compostions actuelles (Cour Constitutionnelle et autres).
Par Maguette Mbengue (Confidentiel Afrique)