Non-reversement des recettes issues des transactions domaniales et foncières ; paiement intégral d’un marché non entièrement exécuté ; paiement d’équipements scolaires non conformes ; octroi de subventions et de frais de déplacement indus ; non-reversement de la totalité des redevances de marchés et des locations de magasins ; mauvaise attribution des marchés public… Voilà ce que le Bureau du Vérificateur général a décelé dans la gestion de la Mairie de la Commune Urbaine de Mopti où le montant total des irrégularités financières, s’élève à 621 835 883 FCFA, seulement entre 2019 et le premier trimestre de 2022. Le Maire Issa Kanssaye et ses complices sont dans de beaux draps.
Le Bureau du Vérificateur Général dans le cadre de ses missions régaliennes a fait un regard croisé sur la gestion administrative et financière de la Mairie de la Commune Urbaine de Mopti. Histoire de s’assurer de la régularité et de la sincérité des opérations de recettes et de dépenses ainsi que de la conformité des actes des organes délibérant et exécutif de la Commune. Il ressort que les travaux de vérification ont essentiellement porté sur les dépenses de fonctionnement, d’investissement, les marchés publics, la comptabilité-matières, les activités domaniales et foncières ainsi que le recouvrement des recettes et leur reversement.
Corruption à ciel ouvert
Décidément, les eaux de la Mairie de la commune urbaine de Mopti sont troubles et charrient des affaires nauséabondes les unes que les autres. Cela s’atteste par la découverte des irrégularités administratives aussi bien que financières. Le Maire de Mopti, ses adjoints et les responsables financiers gèrent la municipalité comme bon leur semble. En témoignent tout d’abord, les dysfonctionnements des contrôles internes révélés par les travaux de vérification. Au nombre desquelles la non-tenue de la comptabilité-matières, la tenue non-conformes des débats et consultations publics préalables à l’élaboration du budget de la Commune et la gestion irrégulière des affaires domaniales et foncières. Au-delà de ces dysfonctionnements, les enquêteurs ont contre toute attente découvert des d’irrégularités financières qui ont laissé un trou béat dans la caisse.
En effet, cette hémorragie financière qui failli fragiliser les caisses de la municipalité de Mopti est liée au paiement des droits d’enregistrement sur le montant des frais d’édilité pour un montant de 1 980 000 FCFA ; à la non-attribution d’un marché au moins-disant pour un montant de 72 453 285 FCFA et au paiement de travaux non conformes pour un montant de 576 000 FCFA. Et si l’on s’en tient au rapport du Bureau du Vérificateur Général, il y a une irrégularité financière plus criarde consécutive au paiement d’un marché non exécuté entièrement pour un montant de 2 448 000 FCFA. S’y ajoutent, l’octroi d’indemnités et de frais de déplacement indus pour un montant de 7 660 000 FCFA ; l’octroi de subventions irrégulières pour un montant de 27 817 000 FCFA et au non reversement des frais de transfert pour un montant de 48 761 000 FCFA.
Affairisme et favoritisme érigés en mode de gestion
Le rapport du Végal déduit que d’autres irrégularités financières sont occasionnées par le non reversement des frais d’édilité pour un montant de 313 177 500 FCFA ; le non recouvrement des frais de permis d’occuper pour un montant de 3 200 000 FCFA et le non recouvrement des redevances de marchés et de location pour un montant de 24 867 000 FCFA. Vient ensuite, le non recouvrement des droits d’enregistrement pour un montant de 105 976 098 FCFA.
Face aux conséquences néfastes de la mauvaise gestion de l’argent du contribuable à la Mairie de Mopti, le Vérificateur Général a transmis et dénoncé les faits au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la république près le tribunal de Grande instance de Mopti chargé du Pôle économique et financier. Du coup, c’est la panique chez le Maire de la Commune urbaine de Mopti et sa bande.
Adama Coulibaly
Source: Le Nouveau Réveil