L’homme qui donne avec les deux mains. L’homme qui donne sans compter. L’homme qui donne pour le plaisir de donner. L’homme qui faisait le bien, pour le plaisir de faire du bien. L’homme qui voulait peindre le sourire aux lèvres. Adieu le Molière malien ! Adieu le père de Katio et de Bouba ! Adieu le mari d’Ami. Adieu l’ami d’Alexis Kalambry et d’Alassane Dramane. Adieu l’homme, le père des jeunes, le frère des proches, le Boua des enfants ! Adieu Ibrahim Boubacar Keita ! IBK, le Massarin ! Adieu cher grand-père ! Adieu !
Adieu ! Le Républicain ! Adieu le Démocrate ! Adieu le Panafricain ! Adieu le Socialiste ! Adieu le Bourgeois ! Adieu mon Président ! Le Président de la République du Mali ! Adieu le Grand humaniste ! Adieu le Rassembleur ! Adieu le Boua aux grands rires ! Adieu le Boua aux grosses larmes ! Adieu le Boua de l’écoute et de la bonne appréciation ! Adieu le grand cultivé ! Adieu le Gardien du temple des banquets des excellents ! Adieu l’élitiste ! Adieu grand admirateur de l’excellence ! Adieu le grand confiant ! Adieu grand-père ! Adieu IBK !
Ainsi prend fin nos échanges ! Notre lettre hebdomadaire que tu ne liras plus. Moi non plus, je ne l’écrirais car tu es parti. Tu es parti au grand jamais pour ne plus revenir. Tu t’es tu au grand jamais pour ne plus parler. Tu as fermé les yeux au grand jamais pour ne plus les ouvrir. Tu t’es tourné au grand jamais, pour ne plus voir. Tu as disparu au grand jamais pour ne plus réapparaitre. Tu t’es allongé au grand jamais pour ne plus te tenir debout. C’est fini, tu as décidé de partir et pour partir à jamais. Adieu cher grand ami ! L’ami de tous les jeunes ! Le dur doux !
Cher grand-père, que la terre te soit légère ! Que ton âme repose en paix ! Que le paradis soit ta demeure ! Que le pardon soit ton compagnon et la miséricorde ta garde. Que tes bonnes actions te soient de bons témoins ! Que tes bonnes pensées te soient des grâces ! Qu’Allah te pardonne ! Amine ! Toi et tous ceux qui ont œuvré sur le Droit chemin, le chemin des élus et non des égarés ! Amine !
Les morts ne sont pas morts ! Ils sont dans nos Etats à refonder. Ils sont dans nos institutions à instaurer. Ils sont dans nos Républiques à restaurer. Ils sont dans nos démocraties à rétablir. Ils sont dans nos pouvoirs à séparer. Ils sont dans nos libertés à respecter. Ils sont dans nos règles à fixer. Ils sont dans l’éducation, dans le développement, dans la justice, dans la bonne gouvernance, dans l’armée, dans l’administration, dans les collectivités, dans le privé, dans le social et dans nos cultures. Ils sont partout et nulle part. Ils sont où ils ont laissé et d’où nous devons partir.
Adieu cher grand-père ! Adieu ! Hasbounalahou wa ni-imal wakilou ! Inch’Allah ! Adieu, Ibrahim Boubacar Keita ! Repose en paix ! Amine !
Lettre de Koureichy
Source: Mali Tribune