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Les raisons de la montée des attaques djihadistes dans le nord du Mali

Au Mali, l’attaque du camp militaire d’Indelimane vendredi dernier dans le nord du pays continue de susciter l’émoi. Ces attaques terroristes sont récurrentes, et ce malgré la forte présence des forces internationales déployées dans le pays : l’opération militaire française Barkhane, le contingent de la Minusma, la mission militaire de l’ONU, et le G5 Sahel.

 

L’attaque, vendredi 1er novembre, du camp militaire d’Indelimane situé dans le nord du pays (non loin du Niger), a causé la mort de quarante-neuf soldats maliens. Deux autres ont été tués le lendemain, samedi 2 novembre, dans l’explosion d’un engin explosif dans le Centre. Depuis 2012, les attaques djihadistes se multiplient dans le nord du pays, en dépit de la présence de l’armée malienne, de la force française Barkhane et des soldats de la Minusma, la force militaire de l’ONU, sans oublier le G5 Sahel.

Promesses

Les fonds nécessaires au financement du volet développement du G5 Sahel s’élèvent à 14,8 milliards de dollars, selon son secrétariat permanent. Les projets de développement concernent les infrastructures, l’éducation, l’adduction d’eau potable ou le soutien aux communautés locales. Début décembre 2018, à Nouakchott, les partenaires internationaux ont promis 2,4 milliards d’euros pour aider ces régions. Mais pour l’instant, cet argent n’arrive pas à destination.

Mauretanien G5 Sahel Taskforce
Complicité

Autre faille exploitée par les djihadistes : la complicité dont ils bénéficient au sein des populations. Une coopération souvent forcée pour éviter les représailles.

« Avec l’absence de l’Etat, il n’y a pas de protection de l’armée. Les populations sont ciblées par les djihadistes qui viennent dans les villages et les menacent en leur disant que si elles les dénoncent, elles subiront des représailles. C’est ce qui pousse les populations à ne pas parler », témoigne Moustapha Touré, porte-parole de la plateforme Ensemble pour Gao (nord-est).

Les populations du nord du Mali se sentent en effet abandonnées par le pouvoir central de Bamako. Elles vivent dans la pauvreté et n’ont souvent pas accès aux infrastructures sociales de base. Les djihadistes en profitent donc pour exploiter cette frustration.

Deuil national

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décrété un deuil national de trois jours à partir de ce lundi après l’attaque de vendredi, finalement revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Un groupe qui revendique également l’attaque qui a tué un soldat français de l’opération Barkhane samedi dernier.

Patience

Verteidigungsministerin Frankreich Florence Parly
C’est dans ce contexte tendu que la ministre française des Armées Florence Parly a entamé lundi 4 novembre par le Tchad une visite dans les pays du Sahel. « Ce voyage se tient dans un contexte sécuritaire extrêmement difficile », a indiqué à l’AFP la ministre dans l’avion l’emmenant à N’Djamena, où elle a été reçue par le président tchadien Idriss Déby, tout comme le général Pascal Facon, nouveau commandant de la force Barkhane, qui mobilise 4.500 militaires français dans la bande sahélo-saharienne.

Pourquoi ce regain d’attaques terroristes malgré la forte présence des forces internationales déployées dans le pays? C’est la question posée à nos invités cette semaine:

-Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France à Bamako. Il a publié en mars dernier aux éditions Eyrolles « Le grand livre de l’Afrique », un panorama complet des réalités politique, économique et culturelle de l’Afrique.

-Seidik Abba, journaliste, analyste de l’actualité politique et sécuritaire de l’Afrique, co-auteur aux éditions l’Harmattan à Paris de « Voyage au coeur de Boko Haram ».

  • Boubacar Salif Traoré, spécialiste des questions de sécurité et de développement. Il impute d’abord la responsabilité à l’État malien.

Pour écouter l’intégralité du débat, cliquez sur l’image ci-dessus.

Source : Eric Topona

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