Dans le cadre d’une réunion d’information du Conseil de Sécurité des Nations Unies, tenue le 06 avril 2021 par visioconférence, Jean Pierre Lacroix, Secrétaire Adjoint aux Opérations de Paix de l’ONU, s’est prononcé sur la question politique du Mali. Dans son exposé M. Lacroix fera appelle à nos autorités d’accélérer les réformes et d’assurer un processus inclusif en ce qui concerne les échéances électorales.
Car selon ses propos le sésame de l’impasse politique malienne ne saurait être ouvert sans une réussite des reformes en cours « Dans les semaines et les mois à venir, le succès de la transition dépendra de l’engagement des parties prenantes maliennes à faire en sorte que la transition et les principaux processus de réformes qui la sous-tendent restent inclusifs, transparents et crédibles », a dit M. Lacroix
Les élections en tête de l’agenda du chef des Opérations de Paix de l’ONU
Jean pierre Lacroix a affirmé que l’un des défis pressant de l’heure, constitue la tenue des élections prévues à la fin de la période de transition. Mais il regrette que les Maliens tardent à pouvoir se mettre d’accord sur la question de la gestion des scrutins. « En conséquence, un calendrier électoral officiel n’a pas encore été publié », a indiqué M. Lacroix. De ce fait, il ne manquera pas de tirer sur la sonnette d’alarme « Ces élections représentent le test décisif de la transition actuelle et une étape nécessaire vers le retour du Mali à l’ordre constitutionnel. (…) Toute amélioration durable de la situation sécuritaire au Mali repose en grande partie sur le succès de la transition politique actuelle ».
Ainsi le Secrétaire général Adjoint appelle à une plus grande participation des Maliens aux élections, notamment, des femmes et des jeunes. A travers ce fait, il entend souligner le renforcement de la crédibilité des élections au risque de provoquer une éventuelle énième post crise électorale. C’est pourquoi il appelle au soutien et à la participation de tous « pour éviter que ce jalon du processus démocratique ne devienne à nouveau le déclencheur d’une nouvelle instabilité politique au Mali ». S’il reconnaît que cette transition demeure fragile, le Secrétaire général Adjoint a toutefois signalé des signes encourageants qui ont été enregistrés dans la mise en œuvre du programme de réformes. Les autorités maliennes ont relancé le fonctionnement des principales institutions de la transition. En février, le gouvernement a publié son ordre du jour pour la période à venir et le parlement de transition a rapidement voté en faveur de son approbation lors de sa première session.
Que pourrait justifier ce retard sur le chronogramme des élections au Mali
Vivement critiquée et mise en cause par la classe politique malienne et de la société civile, la CENI et son sous-couvert qu’est le département de l’Administration territoriale ont joué un rôle de 1ère ligne dans le déclanchement de la crise postélectorale en vue. Aujourd’hui la CENI a été dissoute mais les maliens ne parviennent pas à s’entendre sur la mise en place d’un « organe unique de gestion des élections. » Donc on comprend aisément que l’un des problèmes qui bloque la détermination d’un calendrier précis, tire ses racines au niveau dudit organe unique de gestion.
Que disent les autorités à propos ?
Les Autorités Maliennes ont annoncé au terme de la deuxième réunion du groupe de soutien à la transition au Mali, tenue le 08 mars à Lomé, que des élections auront lieu au Mali en mars 2022. Ce seront, au-delà de la présidentielle, des élections générales, tel que prévu dans la charte de la transition votée en septembre 2020. « L’élection présidentielle, c’est ça qui intéresse tout le monde. Elle aura lieu en principe au mois de mars 2022 », a annoncé aux médias Zeyni Moulaye, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale du Mali, en marge de la cérémonie de clôture.
La date précise de ces élections sera communiquée ultérieurement par la nouvelle Commission électorale nationale indépendante(CENI) que les autorités maliennes ont reçu le mandat de mettre en place, avait-il expliqué ; avant de dire que celle qui existait auparavant avait a été dissoute après la fin de son mandat. « Dans le cadre des prochaines élections, il y aura une nouvelle CENI qui comprendra à la fois des représentants de l’administration, des représentants de la classe politique, des représentants de la société civile comme cela se fait », avait indiqué, le ministre des Affaires Etrangères du Mali.
Source : Le Soir De Bamako