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LES MILITAIRES PRIS A LA GORGE PAR LES CHEFS D’ETAT DE LA CEDEAO : LA LEVEE DES SANCTIONS CONDITIONNÉE A LA MISE NE PLACE D’UN PRESIDENT ET D’UN PREMIER MINISTRE CIVILS ET L’ABROGATION DE L’ACTE FONDAMENTAL

Dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour une transition réussie au Mali, c’est hier mardi 15 septembre 2020 que s’est tenu à Accra au Ghana le Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la situation au Mali.

 

La délégation malienne avait à sa tête le président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). Si la junte militaire au pouvoir depuis le renversement du Président IBK, le 18 Août 2020, pensait que tout allait se passer « comme une lettre à la poste » à Accra, une fois de plus, les Chefs d’Etat de l’organisation commune qui suivent la situation socio-politique du Mali « comme le lait sur le feu », ont été intransigeants. Ils demandent le retour à l’ordre constitutionnel, la désignation d’un Président et d’un Premier ministre civil, et l’abrogation de l’acte fondamental du CNSP afin de lever les sanctions qui sont entre autres :

« la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, financières et commerciales ».

Faut-il le rappeler, lors de la cinquante-septième Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue le 7 septembre 2020 à Niamey, en République du Niger, la présidence de cette organisation est revenue au président ghanéen, Nana Akufo-Addo qui est plus que jamais déterminé à poursuivre l’œuvre entamée par Mahamadou Issoufou. A cette occasion, la Conférence a réaffirmé sa détermination à assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali, avec une transition politique dirigée par un Président et un Premier ministre civil pour une période de douze (12) mois. Ces Chefs d’Etat ont insisté sur le maintien de l’ensemble des décisions prises lors du Sommet extraordinaire tenu le 28 Août 2020. Ils avaient exigé que le Président et le Premier ministre de la transition, tous deux civils, soient désignés au plus tard le 15 septembre 2020. C’est dans ce cadre que les putschistes du 18 Août 2020 étaient au Ghana. Le Colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) avait confié à la presse ceci :

« Nous voulons que la CEDEAO accepte les conclusions des concertations nationales et nous aide à construire le Mali ».

Si les militaires ne sont pas des habitués des grands rendez-vous, il ressort des constats que les putschistes confondaient vitesse et précipitation. Les Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO ont mis à profit la position de faiblesse de ceux-ci pour durcir le ton. Le Colonel Assimi Goïta et ses compagnons ont compris que c’est à Kati qu’ils peuvent imposer leur loi à des civils comme Moussa Timbiné, Dr Boubou Cissé et autres qui se trouvent entre leurs mains depuis un certain temps.  Une fois de plus, les militaires au pouvoir au Mali ont le dos au mur. Non seulement ils sont acculés par les Chefs d’Etat de la CEDEAO, mais aussi ils ne sont pas en odeur de sainteté avec le Comité Stratégique du Mouvement du 5 Juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui a beaucoup contribué au départ du Président IBK.

CERTAINS ASPECTS DE LA CHARTE VALIDES PAR LES CHEFS D’ETAT DE LA CEDEAO

Lors de ce Sommet, la charte de la transition adoptée a la suite des trois jours de concertations nationales a été exposée aux chefs d’Etat. Parmi les différents aspects de cette chartes certains points ont été validés par les chefs d’Etat, notamment la création d’un poste de vice-président avec à la tête un militaire. Néanmoins, il nous revient que l’article 10 de la charte stipulant qu’en cas d’empêchement, le président de la transition est remplacé par son vice-président a été catégoriquement rejetée par la CEDEAO. Cela veut dire qu’en aucun cas, le vice-président ne pourra remplacer le président de transition, il devra se limiter à la gestion de la défense et de la sécurité du pays. L’autre point validé est la durée de la transition se limitant à 18 mois. Quant aux autres aspects, la CEDEAO est restée catégorique. Elle exige la mise en place d’un président et d’un premier ministre civil et la dissolution du CNSP, dès le démarrage de la transition.

Selon les données, les membres du CNSP se concerteront pour donner leurs réponses à la CEDEAO. Il ressort que le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, M. Goodluck Jonathan sera prochainement à Bamako. Les putschistes accepteront-ils de retourner dans les casernes ?

Tougouna A. TRAORE

NOUVEL HORIZON

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