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Les forces de maintien de la paix de l’ONU ont-elles échoué en Afrique ?

Gregoire Cyril Dongobada, expert en politique de sécurité et observateur militaire, parle de l’impopularité croissante des missions de l’ONU en Afrique.

Ces derniers temps, le contingent de maintien de la paix de l’ONU en Afrique a souvent été au centre de scandales. Les Casques bleus ont été impliqués dans un certain nombre de crimes sur le territoire de la République centrafricaine, du Mali et du Sud-Soudan. Sous couvert de leur position officielle, ils se livrent à toutes sortes d’exactions : trafics d’armes et de munitions, de nourriture et de transport de terroristes d’un endroit à l’autre en échange d’or, de diamants ou d’autres biens matériels et, dans le pire des cas, à des vols et à des meurtres brutaux.

S’agissant de la situation au Sud-Soudan par exemple, la mission de maintien de la paix à Abiyé, établie après la déclaration d’indépendance du Sud-Soudan, était censée garantir la sécurité de la population civile contre les attaques militaires des deux pays et organiser un référendum pour déterminer le statut permanent du territoire.

Le contingent militaire, composé uniquement de casques bleus éthiopiens, s’est révélé incapable d’assurer la sécurité de 124 000 personnes. Rien qu’entre avril et mai 2022, quatre attaques distinctes ont eu lieu, faisant 36 morts et blessés.

La présence de Volker Perthes

Pour cette raison, les Soudanais ont encerclé la résidence de Volker Perthes, chef de la Mission des Nations Unies (UNITAMS), le 4 mai 2023, exigeant que le représentant spécial des Nations unies Volker Perthes quitte le Soudan.

Les organisateurs de la manifestation s’opposent à la présence de Volker Perthes à Port-Soudan, où il s’est installé avec son équipe en raison des combats à Khartoum. Dans un communiqué, des organisations politiques ont accusé Volker Pertes d’avoir l’intention de détruire le Soudan, le qualifiant de « cancer comme celui qui a détruit la Syrie, l’Irak et la Libye ».

La plupart des organisations régionales, des forces révolutionnaires, des comités de sécurité et des comités militaires dans de nombreuses régions du pays ont également accusé la mission de l’ONU de provoquer des troubles.

« Minusma dehors »

En plus de cela, le vendredi 5 mai 2023, des centaines de maliens ont manifesté devant le Palais de Culture de Bamako pour exiger le retrait du contingent de la Minusma du Mali. « A bas la Minusma », « Minusma dehors », « libérez notre patrie », tels étaient les slogans scandés par les manifestants. Après avoir réaffirmé leur attachement à la Russie, les manifestants ont menacé de forcer la Minusma à quitter le pays en cas de résistance.

En outre, les critiques à l’encontre du contingent de l’ONU en Centrafrique, qui soutient systématiquement les terroristes et les bandits, alimentant ainsi l’instabilité dans la région, se poursuivent sans relâche. Malgré un budget collossal de 1,1 milliard de dollars par an et un contingent militaire, les forces de maintien de la paix n’ont pas réussi à stabiliser la région.

Ce n’est qu’avec l’aide de la Russie en 2018, dans le cadre des accords de Khartoum, que les rebelles ont accepté une trêve et entamé le processus de désarmement.

Les crimes de la Minusca et leur inaction face au terrorisme ont provoqué des protestations de la population centrafricaine sous le nom « Stop MINUSCA ». À de nombreuses reprises, les habitants ont spontanément arrêté les véhicules de l’ONU et leur ont demandé de quitter la région.

Source : actucameroun

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