Les examens du Baccalauréat ont commencé ce matin au Mali. Cet examen qui concerne les élèves des classes de terminales constitue une phase charnière entre le secondaire et le supérieur. A cette occasion, l’équipe du quotidien Le Pays a tendu son micro à un administrateur scolaire ainsi qu’à des élèves.
Aboubacar Koné est censeur au Lycée Bafily Traoré à Kabala également président d’un centre d’examen cette année. Il nous a accueillis et a accepté de répondre selon la mesure de ses moyens à nos questions concernant son établissement dans le cadre de l’organisation générale du baccalauréat.
À ses dires, son établissement compte cette année 126 candidats inscrits, dont 57 filles et 69 garçons. Ceux-ci sont repartis entre huit (8) centres tous situés dans la zone de Kalabancoro. Le censeur a tenu à rappeler que tous ces candidats ne se sont pas présentés dans leur centre. Tout compte fait, M. Koné se dit confiant cette année en ce qui concerne l’atteinte d’un bon taux de réussite. Car, dit-il, bien vrai qu’il y ait le système APC (Approche par Compétence) qui leur a appris de ne pas courir derrière le programme, cette année, ses professeurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Même si tous les programmes n’ont pas pu être achevés à 100%, des copies de synthèse ont été remises aux élèves, surtout dans les séries scientifiques. Contrairement aux autres années, l’année scolaire 2017-2018 a été sans grande perturbation dans son établissement.
Cependant, au cours de l’entretien, M. Koné n’a pas daigné à dénoncer certaines pratiques des autorités maliennes voire de certains de ses collègues qui s’adonnent à des pratiques de corruption, de violation lors de la proposition des surveillants voire des correcteurs à cet examen. Certains de ces administrateurs se substituent à leur professeur pour aller surveiller étant donné que cela n’est pas une recommandation. Pour la correction, c’est pareil. Tout le monde ne doit pas être envoyé faire la correction. Les professeurs désignés doivent être des personnes de confiance, crédibles. Mais, hélas ! Certains administrateurs font de cette proposition une sorte de business en désignant leurs proches parents. C’est pour dénoncer cela qu’il a lancé un appel aux autorités en charge de l’éducation de faire des choix judicieux surtout pour la correction afin d’éviter les incidents qui se sont produits l’année dernière après l’apparition des résultats. Nous savons que les résultats sont apparus deux fois l’année dernière suite à des erreurs de correction ou de calcul, nous a-t-il laissé entendre.
Selon le censeur du lycée BAFITRA, cet examen de Baccalauréat est un test qui mérite toute l’attention des autorités scolaires, sa bonne organisation, son bon déroulement va dans l’intérêt de tout le pays. Ces jeunes sont appelés à remplir nos universités, alors il faudrait qu’ils méritent leur niveau.
Outre cet aspect, M. Le Censeur a tenu à attirer l’attention des surveillants sur le cas des candidats qui falsifient leur carte d’identité afin de faire composer d’autres personnes à leur place. Seule la vigilance des surveillants peut permettre de détecter ces genres de fraudes. Au sein de son centre, les mesures nécessaires sont prises pour éviter tout cas de fraude, car, martèle-t-il, son ambition première est la réussite des élèves avec un bon niveau. C’est ce qui fera l’honneur du Mali.
Les élèves interrogés se disent tous confiants en eux-mêmes. Les séries TSS ont commencé leurs épreuves avec la philosophie qui constitue l’une de leurs matières principales. Les TS.ECO ont commencé avec l’économie. Tous les candidats dans ces séries se disent en mesure de réussir cette année.
Rappelons qu’il serait difficile que cet examen se passe sur toute l’étendue du territoire national vu le degré de menace qui pèse sur certaines zones. En plus de cela, la fraude constatée lors du DEF risque d’être de même pour cet examen de ce matin.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays