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Les Coup de la Vie : Quand la jalousie, la haine, le pouvoir et la monstruosité se mêlent à l’amour

J’ai toujours été très ambitieux. Je me suis toujours dit que je devrais me battre pour être quelqu’un d’important dans ce pays. Et j’ai réalisé mon rêve lorsque j’ai rencontré Aminata, une fille à papa qui est tombée éperdument amoureuse de moi. Mon histoire avec Aminata est incroyable. Etudiant, je commençais une relation amoureuse avec Jacqueline, son amie. Le jour de notre premier rendez-vous, Jacqueline a insisté pour que je fasse la connaissance d’Aminata sa meilleure amie, et à qui elle avait parlé de moi.

 

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Jacqueline et moi n’avions pas encore eu de relations intimes. Nous nous estimions beaucoup. Mais, depuis qu’elle m’avait présenté Aminata, je n’avais plus d’yeux que pour cette dernière. Nous avons commencé à nous voir en cachette jusqu’à ce qu’on décide un jour de tout avouer à Aminata. Jacqueline n’a pas fait scandale. Elle nous a dit qu’elle n’était pas surprise, car elle avait vu les choses venir. Notre histoire est allée très vite. La famille d’Aminata était riche et puissante. Elle m’a aidé à trouver du travail. Son père nous a donné une maison, car il satisfaisait tous les désirs d’Aminata qui voulait qu’on aménage ensemble. C’était certain qu’une grande passion nous liait. J’aimais vraiment Aminata. Et avec elle, je pouvais aussi réaliser tous mes rêves. Sous l’impulsion et l’influence de son père, je progressais sur le plan professionnel. Assurément, Aminata était une bonne partenaire. Pour manifester ma reconnaissance à sa famille, j’ai décidé de l’épouser. Ce fut un mariage grandiose.

 

 

La famille d’Aminata a tout organisé. J’étais un homme heureux, car j’avais l’estime de ma belle-famille. Un an après notre mariage, Aminata est tombée enceinte. Elle a mis au monde Fatim, notre première fille. Nous l’avons élevée avec beaucoup d’amour. A la naissance d’Oumou, Jacqueline a fait venir à la maison une jeune fille de vingt-trois ans, déscolarisée, pour servir de nounou. Son nom est Sira. Les histoires de personnel de maison, je ne m’en occupe pas vraiment. Je savais néanmoins qu’Aminata avait du mal à s’entendre avec son personnel. Les filles qui venaient pour travailler chez nous n’y restaient pas longtemps. Il y avait toujours une nouvelle personne. Sira était très serviable et polie. Elle ne se fâchait jamais lorsque mon épouse la grondait.

 

 

 

Elle s’excusait à la moindre remontrance et Oumou l’adorait. Elle préférait être avec Sira plutôt qu’être avec sa propre mère. Sira travaillait avec acharnement. Aminata disait beaucoup de bien d’elle, mais elle ne pouvait s’empêcher de la gronder pour un oui ou un non. Je savais Aminata hautaine. Cela s’explique par ses origines. Il lui est même arrivé de me rappeler qu’elle m’avait fait. Elle tenait souvent des propos très blessants et révoltants. Je lui devais peut-être tout, mais j’étais l’homme et j’avais ma dignité. Plusieurs fois, nous nous sommes disputés parce qu’elle voulait me dominer. Elle voulait porter la culotte. Au fur et à mesure que le temps passait, je m’éloignais de mon épouse. Elle me reprochait de trop m’investir dans le travail. Moi, je lui reprochais de vouloir contrôler ma vie. L’un mis dans l’autre, les choses ne fonctionnaient plus. On ne se parlait pratiquement plus. Aminata voyageait tout le temps. Elle confiait sa fille et son foyer à Sira. Sira par-ci, Sira par-là ! Il fallait absolument s’adresser à Sira pour avoir l’information la plus banale dans la maison. Sira maîtrisait tout. J’avais fini par tout lui confier, même l’argent pour la popote. Oumou avait trois ans lorsque j’ai finis par réaliser que Sira avait d’énormes qualités dans la gestion de mon ménage. En plus de cela, elle avait une beauté cachée qu’on ne pouvait découvrir qu’avec le temps. Je me suis mis à mieux l’observer et à mieux l’apprécier. J’ai commencé à lui faire des cadeaux et à causer souvent avec elle. Nos rapports étaient devenus différents. Je lui parlais comme à une amie. Puis, nous avons fini par sortir ensemble. C’était difficile de nous cacher, car la relation était si passionnante que je ne me contrôlais plus. J’étais amoureux de Sira. Elle me repoussait quelques fois, prise de remord, mais j’insistais pour continuer. C’était de l’amour, le vrai ou l’argent n’a pas sa place. Notre amour était sincère. Nous nous aimions tellement qu’Oumou a été la première à s’en rendre compte. Elle était heureuse, car elle préférait Sira à sa propre mère qui était tout le temps partie. Aminata a fini par apprendre que la bonne se «tapait» son homme, selon ses propres termes. Elle a fait un terrible scandale où elle m’a traité de pauvre arriviste, de profiteur et même de malheureux. Puis, elle a jeté mes affaires dehors.

 

 

 

Je suis parti avec Oumou qui ne voulait pas rester avec elle. Quant à Sira, elle a été sérieusement bastonnée sous mes yeux, incapable que je fus de la sortir des griffes de sa patronne. J’ai loué un appartement loin des regards discrets. J’ai rendu visite à Sira, chez l’une de ses amies, après les moments difficiles qu’elle a vécus. Je me suis occupée de sa santé, car Fatim lui avait laissé des marques partout. Puis, je lui ai demandé de venir chez moi, surtout que j’avais besoin d’elle. Aminata, de son côté, n’arrêtait pas de menacer de me détruire. Son père m’avait traité de profiteur. Il a même essayé de me faire renvoyer de mon service. Heureusement que mon patron a refusé, sous le prétexte que j’étais son meilleur élément. Décidément, mon histoire avec la «bonne» intéressait plus d’un !

 

 

 

Ma femme la traquait partout. J’ai fini par divorcer d’avec elle. J’ai eu aussi la garde de l’enfant. Aminata est allée s’installer au Danemark. Oumou avait cinq ans lorsque Sira est tombé enceinte. J’étais très heureux. Je me suis présenté à sa famille et nous avons fixé la date de notre mariage. Sira m’a donné un garçon. J’étais comblé et tranquille, malgré les nombreuses menaces d’Aminata qui disait qu’elle ne nous pardonnerait jamais cette humiliation. Je n’en tenais pas compte, surtout qu’elle vivait loin d’ici. Sira aussi me disait recevoir des messages anonymes dans lesquels on la menaçait de mort. Je lui répondais toujours qu’il s’agissait sûrement de son ex-patronne qui essayait de l’intimider.

 

 

 

Lorsque notre fils a eu un an, un après-midi, j’ai été invité par mes voisins à rentrer d’urgence chez moi. Je ne me suis pas fait prier, car je craignais qu’un malheur soit arrivé. A mon arrivée, mon domicile était bondé de monde. La police était présente. Mon cœur battait la chamade. Qu’était-il arrivé à ma famille, me demandais-je ? Avant même que je n’aie eu accès à la maison, le visage de certains voisins m’annonçait déjà les couleurs. Une fois à l’intérieur, j’ai aperçu le corps sans vie de Sira et celui de notre petit garçon d’un an baignant dans une mare de sang. A leur côté, Oumou, assise et en pleurs. Que s’était-il passé ? Sira et le bébé avaient été tués. Des impacts de balle étaient visibles sur leurs têtes. Un acte criminel qui sentait la vengeance, car rien n’avait été volé dans la maison. J’étais tellement malheureux que plus rien ne m’importait.

 

 

Plus tard, Oumou m’a raconté que trois jeunes gens avaient frappé à la porte de l’appartement et avaient demandé à parler à la maîtresse de maison. Lorsque Sira s’est présentée, l’un des jeunes gens a dit : «c’est toi la boniche qui rase les gens ? N’est-ce pas ? Elle tenait le bébé. Il lui a tiré une balle dans la tête et une autre dans celle du bébé. Avant de partir, il s’est assuré que l’enfant présent était Oumou. Après un tel récit, à qui voulez-vous que je pense comme responsable de ces meurtres ? C’était clair : le commanditaire du crime avait donné ordre de ne pas tuer Oumou qui est son bébé, mais pas mon fils ; parce que cette commanditaire n’était personne d’autre que la mère de Oumou. C’était évident et j’en étais persuadé, même si je n’en avais pas vraiment la preuve. Et comme les enquêtes n’aboutissent jamais dans ce pays, qui suis-je pour accuser la fille de ce puissant homme ? L’affaire n’a jamais eu de suite. Je pleure encore Sira, malgré les années. Je n’ai aucune intention de me venger. Dieu seul saura régler cette affaire…

Pour réagir ou envoyer votre histoire, une seule adresse : journal_leflambeau@yahoo.fr

 

 

La REDACTION

SOURCE: Le Flambeau

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