La course à la présidence de l’Assemblée nationale est ouverte au RPM depuis quelques jours. En lice 6 cadres du Parti présidentiel. S’ils ont en commun les couleurs du RPM, chacun de ces candidats a un atout et une particularité. Mais qui sont-ils ?
Des conciliabules depuis quelques jours au Bureau national du Rassemblement pour le Mali (RPM) pour le choix d’un candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. Contrairement à la législature passée, le nombre des candidats à ce poste au sein du RPM a fortement augmenté. Pour la 6e législature, officiellement, 6 cadres du parti ambitionnent de présider l’Institution. Pour les départager, le Bureau national du RPM sur instruction du Président IBK travaille à ne retenir qu’un.
Issiaka Sidibé pour un 2e bail
L’honorable Issiaka SIDIBE est un inspecteur des Douanes de classe exceptionnelle, 3ème échelon. Né le 26 juin 1946 à Koulikoro, il est titulaire d’une maîtrise en droit privé obtenu avec mention assez bien à l’École Nationale d’Administration de Bamako. Après ses études, M. SIDINE intègre la Douane malienne ou il va servir comme contrôleur des douanes.
En outre, il a occupé plusieurs postes de responsabilité dans l’administration douanière. Il a été notamment le chef de brigade des douanes des aéroports de 1983 à 1985, chef de la brigade de Faladiè puis celui de la brigade BNPP avant de devenir le chef de subdivision des douanes de Mopti en 1991.
Il s’est ensuite spécialisé dans les recherches et les poursuites des infractions douanières avant de s’impliquer particulièrement dans le contrôle des opérations de dédouanement notamment en matière d’exonérations douanières.
Au-delà de ces fonctions, Issiaka SIDIBE a un engagement particulier pour des activités sportives de notre pays. Ainsi, pendant des années, il s’est dévoué au développement notamment de la Ligue de cyclisme de Bamako, du Comité olympique et sportif du Mali, de la Fédération malienne de football et du football.
Le Président sortant de l’Assemblée nationale et candidat à sa succession est marié et père de 5 enfants. Il est à son troisième mandat. Ces années d’expérience peuvent être un atout pour lui en plus d’être vice-président du Parti.
Toutefois, M. SIDIBE part à cette élection avec comme handicap de sa mauvaise gestion du Perchoir pour la 5e législature. Pour beaucoup d’observateurs politiques, Issiaka SIDIBE a déçu. Il a fait une gestion calamiteuse de la présidence de l’Assemblée nationale. Pour cette législature qui s’annonce, il ne bénéficierait plus du soutien de la famille du Président de la République qui a pesé de son poids afin qu’il occupe le perchoir. Sans ce soutien, il lui est difficile de s’imposer face à d’autres candidats très influents.
De même, la faible popularité de l’honorable Issiaka SIDIBE à Koulikoro joue également contre lui. Même pour sa réélection, il a bénéficié du soutien et de la popularité du maire Eli DIARRA, son colistier. En clair, pour des observateurs politiques, il a été remorqué par ce dernier.
Baber Gano, un avocat
au Perchoir ?
Il a une riche expérience de plus de 23 ans dans la profession d’avocat. Baber GANO souhaite devenir Président de l’Assemblée nationale au compte de son Parti politique, le RPM, dont il est membre depuis sa création.
Né le 1er avril 1965 à Djenné, Me GANO, après ses études, il devient avocat. Sur le plan professionnel, il a été à la tête de plusieurs structures du Barreau malien.
Il est ancien Président de l’Association des jeunes avocats du Mali (1998-2002), membre fondateur du Parti Rassemblement pour le Mali (RPM). Il a été le secrétaire aux affaires juridiques et aux droits humains de cette formation politique de 2001 à 2011, puis deuxième secrétaire politique (2011-2016), avant de devenir le secrétaire général du parti lors du 4e congrès du Parti en octobre dernier.
Au plan politique, depuis quelques années, il est secrétaire général du RPM. Aussi, il a été ministre des Transports avant de devenir ministre de l’intégration Africaine. A ce poste, il présente se candidat aux législatives dans sa ville natale où il passe dès le 1er tour de ces élections.
Le désormais honorable Baber GANO a l’avantage d’être éloquent. Mais, il n’y a pas que ce critère qui vaille. En effet, l’honorable Baber GANO manque d’expérience pour des postes électifs. Dans son parcours politique, c’est la 1ere fois qu’il est élu. Aussi, il doit son élection à l’appui d’un candidat de l’Union pour la République et la démocratie. Deux faits qui pèseront contre lui.
Par ailleurs, selon des indiscrétions, il serait le candidat soutenu par le Premier ministre, Boubou CISSE. De même, au sein du Parti, il est considéré comme le protégé du Président Ibrahim Boubacar KEITA. Ces réalités seront-elles suffisantes pour lui permettre de faire la différence ?
Moussa TIMBINÉ, un enragé à la course au perchoir
Moussa TIMBINE dont l’élection à l’Assemblée nationale est fortement contestée est aussi en lice pour remplacer Issiaka SIDIBE. Le jeune cadre politique du RPM est marié et père de 4 enfants. Il est élu en commune V du district de Bamako sous les couleurs du RPM. Depuis 2014, il est le Président du Mouvement de la jeunesse de cette formation politique.
Moussa TIMBINE est diplômé de l’Université des technologies en finances comptabilités après ses études primaires au Pays Dogon. Avant ses postes politiques, il a débuté sa carrière professionnelle en qualité d’enseignant au second cycle de Daoudabougou avant de la poursuivre au service administratif et financier de la GTZ, agence allemande de coopération, devenue plus tard GIZ.
Au plan politique, M. TIMBINE a été conseiller municipal en 2004 à la mairie de la commune V du district de Bamako en qualité de 5e adjoint au Maire. En 2013, avec l’arrivée au pouvoir du Président IBK, le jeune TIMBINE se lance à la conquête d’un siège à l’Assemblée nationale sous les couleurs du Parti des Tisserands.
Pour son 2e mandat à l’hémicycle, l’honorable TIMBINE voit plus grand. Il veut devenir Président de l’Assemblée.
Au sein du RPM, il est soutenu par des militants pour son combat pour la promotion de la jeunesse. De même, il bénéficie du soutien du Karim KEITA, qui d’ailleurs multiplie les rencontres avec des cadres du RPM en sa faveur.
Toutefois, il porte l’étiquette d’être un jeune arrogant, sectaire et d’une ambition démesurée. Aussi, son parcours lors de la 5e législature l’accable. Ses discours, ses propos laissaient apparaître un homme politique immature, malgré son poste de 1er vice-président de l’Assemblée. Plusieurs fois, ses collègues ont eu à se plaindre de ses écarts de langage.
Abdrahamane Niang, un aventurier
Abdrahamane NIANG est un vieux politique très discret. Il a une expérience très grande et un riche parcours politique. Il a dirigé de nombreux programmes et projets dans le domaine des élections et a notamment piloté les premières élections démocratiques du Mali, lors de la 1ère Transition, en 1992. Il a été également Vice-président de la CENI lors des élections générales de 2002 et a animé des ateliers pour la mise en place d’un organisme électoral indépendant. Ce n’est pas tout. L’Honorable NIANG est consultant auprès de UNFPA, du PNUD, du CMDID, du NDI et de l’IFES. Il a également été consultant auprès du Premier ministre lors des élections de 2013 au Mali.
Il a aussi assumé les fonctions de Chef de Mission des Nations unies pour l’évaluation de la réalisation de la liste électorale permanente informatisée (LEPI) du Bénin.
Depuis 2013, il est le Président de la Haute cour de justice. Il était pressenti pour diriger l’Assemblée nationale, mais il a été combattu par des cadres du RPM parce qu’il était encore membre de l’ADEMA-PASJ.
Pour cette législature à laquelle il est en lice pour la bataille du perchoir, presque ces mêmes arguments sont réchauffés pour le combattre. Malgré qu’il soit l’ami d’IBK et son candidat caché, des responsables et cadres le qualifient d’arriviste.
Mamadou Diarrassouba, un rassembleur
Il est l’un des membres du RPM très influent. Membre fondateur du Parti des Tisserands, DIARRASSOUBA est enseignant de formation. Il est Président de la fédération du Parti de la région de Koulikoro. Depuis plusieurs années, il occupe le poste de Secrétaire chargé de l’organisation au sein du RPM. Dans son Banico, il initie plusieurs projets de développement.
Pour cette législature, le questeur sortant se positionne favori parmi les favoris pour diriger l’Assemblée nationale. Son poids politique incontesté et son expérience politique sont des atouts qui soutiennent sa candidature. En effet, DIARRASSOUBA est en train d’entamer son 3e mandat à l’Assemblée nationale.
Aussi, incontestablement, il est l’un des candidats les plus soutenus par des cadres du RPM au regard de son engagement pour le Parti. Pour beaucoup de cadres du RPM, son audace d’avoir réussi à faire passer une liste propre du RPM voit être récompensé. D’où le soutien d’une frange importante des cadres du Parti en faveur de sa candidature pour la présidence de l’Assemblée nationale.
Cependant, l’homme est combattu par certains, parce qu’il serait le candidat des partisans de TRETA.
Abdoulaye Coulibaly : du Haut conseil des collectivités à l’AN
Il était le 2e questeur du Haut conseil des collectivités territoriales du Mali jusqu’à son élection à l’Assemblée nationale. Contrairement aux autres candidats, il est peu connu politiquement. Et pourtant, il est fondateur du parti. Il a été élu dans la circonscription électorale de Nara. M. COULIBALY est représenté par certains de ses camarades politiques comme quelqu’un qui en a fait sa tête. Pas le candidat idéal pour présider l’Assemblée nationale.
PAR SIKOU BAH
INFO-MATIN