Au nom du gouvernement, le ministre de la communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole, a lu l’oraison funèbre au CICB lors des obsèques du Dr Tioulenta. « Il s’en n’est donc allé, comme il a vécu, humblement« , dira-t- il.
« La perte pour le pays est donc immense et notre douleur infinie, parce qu’avec Dr Témoré Tioulenta, c’est de mémoire, la troisième fois qu’un Gouvernement du Mali, depuis la Révolution de Mars 91, perd ainsi un ministre en pleine fonction, après Boubacar Sada Sy et Mohamed Lamine Traoré, respectivement ministre de la Défense et des Anciens Combattants et ministre de l’Éducation nationale. Puisse la liste s’en arrêter là, mon Dieu !
Mais quand le destin nous arrache un collaborateur d’exception, que nous reste-t-il ? Un seul devoir. Celui de lui rendre l’hommage qu’il mérite en relayant une dernière fois pour la postérité, son exemple, à travers les grandes étapes de sa vie, ses principaux traits de caractère, ses qualités humaines et professionnelles, son sacerdoce pour l’État qu’il a servi, et les causes nobles qu’il a défendues de son vivant.
Le Ministre Témoré Tioulenta était un homme de synthèse intellectuelle. Éducateur de classe exceptionnelle, professeur d’Université, parlementaire de premier plan, ministre, dont l’intelligence, la compétence et la force de conviction étaient unanimement respectées et faisaient honneur à notre pays. Il symbolisait si bien ce qui nous unit et nous rassemble, par-delà nos différences et nos diversités.
Il voulait pour notre pays une école plus performante et plus compétitive, avec plusieurs initiatives innovantes courageuses. Il s’est battu pour le retour de certains fondamentaux dans nos écoles. En témoigne cet appel au redressement de l’école malienne, je le cite : Il faut aller au redressement de l’école malienne. Cela passe par le retour à l’ordre et à la discipline.
Je dois singulièrement souligner, à cet égard, que dans cette mission pour la nation toute entière, le Docteur Tioulenta, fut de ceux qui ont rehaussé le niveau et la qualité du débat parlementaire à l’Assemblée Nationale. Nous avons encore en mémoire, son éloquence, sa verve, sa capacité d’analyse profonde et de persuasion dans la plus grande courtoisie, lors de ses prises de parole dans les débats en plénières à l’Assemblée nationale. Il faisait la fierté du parlement malien, chaque fois qu’il devait représenter notre pays aux plans régional et international.
Militant de l’Adema-PASJ et collègue ministre Témoré Tioulenta, ainsi vient l’heure pénible de la séparation définitive. Mais avant de te laisser partir, je voudrais que tu emportes avec toi notre témoignage, chaleureux et unanime. Le témoignage de la Nation, de l’État et de la République.
Le Tombeau qui sur les morts se ferme, ouvre le firmament. Ce que nous prenons ici-bas pour le terme n’est que le commencement. Par ta façon d’être, ton rapport aux autres et ta conception de l’existence faite de sagesse et de respect, tu as vraiment réussi ta vie.
Face à la sentence du Maître Suprême de l’Univers, nous acceptons ta mort, nous faisons notre deuil et nous te laissons partir en paix, parce que la mort fait partie du chemin de la vie. Elle le continue et nous devons la concevoir comme une étape de notre destinée personnelle à tous.
Yaya Sangaré